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Critique de laulautte


Nadejda, l'espérance (en russe), celle de trouver en ce nouveau roman de fantasy d'Olivier Boile une merveilleuse découverte. Et c'est à bride abattue que je suis partie en compagnie de deux valeureux bogatyrs que tout oppose et de leurs farouches montures, jusqu'aux confins de l'enfer des steppes de la Rus' de Kiev balayées par le souffle torride du dragon, en passant par les terres arables des Remparts du Serpent érigés pour garder dans la lumière du Christ la Sainte-Russie, en traversant des verstes de forêts et des fleuves peuplés d'êtres mythiques, en quête de Nadejda... Une fabuleuse découverte que Nadejda, roman de fantasy, hors des sentiers battus des terres brumeuses de Grande-Bretagne et des terres glaciales scandinaves, dans la Russie médiévale où « les enchantements du paganisme y prospér[ai]ent comme au temps jadis ».
Nadejda n'est pas qu'espérance, elle est la beauté et le danger qui peut priver de raison même le plus preux des chevaliers. Elle est la mystérieuse épée dérobée d'Ilya de Mourom, vétéran des trente preux, et l'amour perdue du jeune Erouslan, prétendu chevalier. Elle liera le destin de ces deux frères d'armes, héros de la Sainte-Russie en proie en une guerre fratricide.
Olivier Boile s'approprie la fin de règne d'un des plus illustres princes de la dynastie des Riourikides, Vladimir 1er Grand Prince de Kiev, « qui par sa sagesse et sa piété fit entrer la Sainte Russie dans la lumière du Christ », y mêle force récits, inspirés des exploits héroïques des bogatyrs contés dans les bylines, et personnages de la mythologie slave, pour nous livrer un roman de fantasy historique étonnant et enchanteur.
Il ne sait pas seulement jouer avec les mots dans le registre de l'humour, dans lequel il excelle notamment dans Medieval Superheroes, il sait jouer avec les mots pour enchanter et émerveiller. Avec Nadejda, il immerge dans l'univers passionnant et différent (pour ne pas dire novateur, je ne suis pas à même de pouvoir juger, malheureusement) de la « Russie invisible, celle des plantes, des rivières, des petits animaux et des esprits », où « il n'est pas plus stupide de conférer avec les animaux qu'avec les montagnes ou les rivières », qui laisse rêveur. Il envoûte avec une plume fluide, sans lourdeur, sans artifice, avec des changements de points de vue narratifs maîtrisés, mais… Nadejda n'a pas été l'espérance d'un brasier, il m'aura manqué l'étincelle ; celle qui m'aurait fait aimer autant les personnages que la magique Rus' de Kiev. Des personnages pour le moins atypiques qui suscitent l'intérêt et la curiosité mais dont l'attachement éveillé à leur rencontre s'est atténué à regret au fil des pages, mais… Nadedja n'en reste pas moins un récit d'une beauté qui ne peut être oubliée.
Et pour embellir le tout c'est un beau livre-objet, la marque de fabrique des éditions Nestiveqnen. C'est appréciable de tourner des pages de papier de qualité avec une mise en page soignée et travaillée.
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