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EAN : 9782919296200
144 pages
Densité (28/08/2020)
4.42/5   6 notes
Résumé :
« Tranchant, grinçant, musculeux, physique sans oublier d’être cérébral, Black and White (1978) est probablement l’œuvre la plus dure des auteurs de Golden Brown. Regorgeant d’images militaires, transpirant par tous ses sillons la paranoïa, l’angoisse de la guerre froide, des dérives technologiques et du cataclysme nucléaire, cet album aurait tout aussi bien pu s’appeler The Apocalypse According to The Stranglers. Pas de rédemption à l’horizon de ses quarante minute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La dernière Masse Critique Non-Fiction proposait ce livre à propos ce qui est probablement mon album préféré des Stranglers, dans une discographie où la concurrence est pourtant rude (*).
Et j'ai ainsi eu le plaisir de le recevoir, ce dont je remercie Babelio et Hugues Massello, directeur des éditions Densité qui signe le gentil petit mot qui l'accompagnait.

Première impression : ce petit livre (140 pages) fait le job.
Il mêle ce que l'on savait (la profonde originalité du groupe, sa mentalité d'assiégés) à ce que l'on découvre (comment a été conçu et enregistré l'album, les passions et obsessions des membres du groupe qui se retrouvent dans les chansons).

L'auteur propose d'abord une thèse défendable : s'agit-il du premier album du post-punk ?
Il a déjà l'antériorité pour lui.
Oui, mais voilà, les Stranglers ont-ils été punks ? (Vieux débat).
Indubitablement, le son de basse de Burnel est fondateur.
Et c'est dans cet album que Greenfield démarre (en fanfare !) ses expérimentations au synthétiseur…
Mais petite déception, l'auteur ne développe pas assez ce propos, qui aurait pu être passionnant.

Là où il ne m'a pas déçu, c'est qu'il a enfin répondu cette interrogation qui me taraude depuis des lustres : la basse qui charpente In The Shadows est-elle jouée à la basse ou au synthétiseur ?
Et il nous livre de nombreux autres détails sur la production, au fil de l'analyse chanson après chanson.
La description des parties musicales est d'ailleurs très détaillée, un peu pléonastique (**). Exercice obligé ? Emportements de la passion ? C'est ce qui me retient souvent avec ce genre de monographie d'un album, ces descriptions complètes de ce qu'il suffit d'avoir deux oreilles pour entendre.
Cela dit, on découvre au passage des aspects de la production ou des arrangements qu'on n'avait pas remarqués et l'on apprend plein de choses. Notamment, pour moi, la découverte du Triton (nan, nan, pas la bestiole).

Le point fort du livre, c'est l'analyse des thèmes des paroles et surtout, leur contextualisation dans la geste du groupe et la biographie ou les centres d'intérêt de ses membres.
En support, il fourmille d'informations sur la réception de ces chansons par la critique de l'époque, ainsi que d'interviews de JJ Burnel ou Hugh Cornwell pour en éclairer le sens.
Alors :
Saviez-vous que Nice ‘N' Sleazy est un jeu de mots ?
Pourquoi cette haine de la Suède (« le seul pays où les nuages sont intéressants ») ?
Mais de quoi ce Toiler On The Sea est-il la métaphore ?
Pourquoi tant de références guerrières et en quoi diffèrent-elles ?
D'où vient le Yukio qui sous-titre la grandiose Death And Night And Blood ? Et d'où sort ce refrain brutal (« ton cerveau est exposé et dévoile tes pensées pourries, beurk ») ?


Au final, même s'il y manque l'adjectif abrasif (***), indispensable à toute description de cette musique dont une qualité est de passer agréablement les tympans à l'émeri, ce joli petit livre est un bonheur à lire.
Et pour ne rien gâter, c'est un fort bel objet. Notamment pour ses pages noires et blanches qui renvoient opportunément au titre (et à la construction) de l'album.

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(*) Hé, hé, « rude », c'est bien le mot. Je n'ai même pas fait exprès.
(**) Clin d'oeil à la belle trouvaille de l'auteur pour ce qui concerne les pochettes du groupe.
(***) Oui, je suis tatillon. Mais on ne prend pas les Stranglers à la légère par ici.
------------------------

P.S.: il y a juste un point où je ne suis pas du tout d'accord avec l'auteur. Il entend un passage reggae et qualifie une autre chanson de dub, alors que rien n'est plus éloigné des Stranglers que le chaloupé jamaïquain. J'avoue mon incompréhension.
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L'album Black and White , 3ème album des Stranglers a fait un tabac en Angleterre à sa sortie en mai 1978. Il est considéré par les puristes comme le premier groupe Post-punk. Pourtant comme le rappelle fort bien Anthony Boyle dans son introduction, c'est un groupe inclassable et mal aimé.
Honni de la presse musicale et des punks à cause de leur dégaine et leurs âges avancés, les Stranglers s'étranglent ! Les arpèges de Dave Greenfied le clavériste moustachu génial du groupe font particulierement tache dans la scène musicale. Pourtant sans ses arrangements sophistiqués qui apporte une touche de folie dans ce monde de brute, point de groupe culte . Disparu en 2020, ce livre lui est dédié. N'oublions pas les trois autres autres membres fondateurs qui apportent leur touches noires et blanches : Hugh Cornwell, le chanteur guitariste apparaît aussi affuté que ses riffs et ses accords. Jet Black le batteur à l'allure de bucheron incarne la force tranquille du groupe quant au bassiste à l'allure féline J.J. Burnel ,ses puissantes et mélodiques lignes de basse ont fait plus d'un adepte. A commencer par Simon Gallup le bassiste de Cure et Peter Hook de Joy Division. Pour ma part, il fait partie de mes bassistes préférés avec Dave Allen de Gang of Four et Barry Adamson du groupe Magazine et Birthday Party.
Je reconnais que passer à la moulinette tous les titres de l'album Black and White peut-être destabilisant pour le lecteur qui n'a pas les chansons en tête, l'exercice est périlleux mais l'auteur Anthony Boyle s'en sort très bien. J'ai eu beaucoup de plaisir à écouter l'album en lisant l'ouvrage qui fourmille d'anecdotes sur le groupe, leurs compositions, leurs coups de poing et de gueule, leur humour pince sans rire, leurs passion pour le Japon, leur désamour pour la Suède et la presse musicale etc...
Black and White est une mine pour le fan et un tremplin pour le néophyte qui souhaite (re) découvrir ce groupe et album phare.
Je remercie Babelio, Masse critique et les éditions Densité pour ce petit bijou post-punk.
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Une excellente idée que ce petit livre, ou plutôt cette collection, dont chaque volume met un album en avant. Je vous conseille de jeter un oeil à la liste, il y en a pour tous les goûts et époques. Si tous les livres sont comme celui-ci, nul besoin d'être un grand fan pour lire une analyse complète sur un album de Nirvana, Depeche mode, Bashung, Robert Wyatt, Neil Young, The Cure, Hendrix, Patti Smith ou Radiohead (et j'en passe).

L'auteur est très érudit, probablement musicologue doublé d'un historien.
Rien n'est oublié en moins de 150 pages.
Nous commençons par un rapide aperçu de l'histoire des Stranglers, enfants terribles autonomes et malmenés en marge du mouvement punk. On apprend à mieux les connaître, ainsi que le contexte d'époque de l'album et les instruments que chacun joue.
Ensuite tous les morceaux passent à la moulinette, la pochette aussi nous est expliquée.
Pour chaque titre, la musique, les paroles sont analysées et c'est un véritable plaisir. de petites anecdotes viennent pimenter la chose. Il est préférable d'écouter le morceau en parallèle pour avoir un livre interactif !

Personnellement cet album des Stranglers me laissait froid et l'auteur du livre m'a fait découvrir son intelligence dans son contexte ainsi que la créativité des musiques, choses que je n'aurais jamais devinées moi-même.

Une excellente idée de cadeau et un formidable outil de découverte pour tout amoureux de l'histoire de la musique (plutôt rock).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous l'avons nommé Black and White car l'opinion était divisée à propos des Stranglers et nous nous sentions victimes d'une injustice relate le bassiste fin 2015. Tout le monde portait des fringues sophistiquées de chez Sex, de chez Séditionaries, tout le monde parlait de l'un et l'autre groupe qui faisaient tout le temps les couvertures ; alors que nous, jamais, et ça me tapait sur les nerfs. On vendait aussi pourtant bien plus que ces groupes là, alors on en voulait à tout le monde et on a fini par développer une mentalité de ghetto. A ce moment là c'était soit vous êtes de notre coté, soit vous êtes contre nous. C'était noir ou blanc. Quand on est jeune, le monde est noir ou blanc. C'est difficile d'être dans la nuance (...) alors nous avons poussé cette idée à l'extrème, sans doute."
Choisis ton camp, camarade.
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David Paul Greenfield, de Brighton, « seule moustache du punk » selon Cornwell, né quelques mois après lui, est l’archétype de l’Anglais excentrique. Ce savant fou des claviers a toujours navigué de l’extrême rationalité à l’attirance pour l’occulte, sans contradiction apparente. Drogué aux mots croisés, aux jeux vidéos naissants et aux pulps de science-fiction, il semble vivre dans un monde intérieur parallèle. Mais, dès qu’il s’agit d’arrangements, son inspiration est immédiate, télépathique.
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