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EAN : 9782890187139
Le Noroit (01/09/2011)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Ce recueil tente de faire entendre, comme une rumeur d'arrière-monde, le bruissement qui perdure quand l'espace des possibles s'amenuise. Il est ici question d'une conscience confrontée au rétrécissement du monde, à l'uniformisation globalisante de l'imaginaire, mais aussi d'un chuchotis persistant qui révèle, pour peu qu'on s'y attarde, la diversité foisonnante du sensible. Méditatif, lyrique et ironique, le poème explore cette diversité à l'aide d'un vers souple e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Antoine Boisclair aime la poésie. Il en écrit, il l'enseigne et il en a fait l'objet de son essai L'École du regard. Poésie et peinture chez Saint-Denys Garneau, Roland Giguère et Robert Melançon. Il aime aussi les images, les sons, les mots. Et l'amalgame de ceux-ci. le résultat, un premier recueil intitulé le bruissement des possibles, n'est pas sans rappeler Peinture aveugle de Robert Melançon, poète que nous admirons tous les deux, par sa forme, ses coupures, et son rythme. Mais la similitude ne va pas plus loin. L'univers de Boisclair est bien différent de celui de Melançon.

Dans le bruissement des possibles se mélangent images poétiques et quotidien où la vue et l'ouïe prennent la plus grande place de ce monde des sens qui se déploie de vers en vers alors que le poète exploite la moindre sensation, le moindre sentiment et le plus petit déplacement d'air. Il écrit :

Le feuilleté du sens, son chuchotis doux à l'oreille,

émerge des pages du livre ouvert
comme le monde et la fiction du monde,

Et aussi :

Nous vivons dans l'espace-temps de cette conscience.
Nous nous laissons porter par la vague.

De ces images, de ces phrases simples en apparence, mais bien plus complexes quand on en examine le sens, surgissent de nouvelles images poétiques. Ou alors d'images qui ne le sont pas vraiment, même si elles sont parfois porteuses de souvenirs et évocatrices, en jaillissent d'autres, comme en témoignent ces vers :

Lente décantation du soir. La maison entière respire
avec le frigo qui ronfle au fond de la cuisine.
Chaque objet rangé à sa place

dort dans son sommeil d'objet.
La lune révèle le nimbe des gestes
sur l'anse d'une tasse à café.

Et le recueil qui nous tient compagnie depuis des semaines reste là. Posé sur la table de chevet. Prêt à être parcouru à nouveau. Parce qu'on n'a pas envie de le ranger. Parce que les phrases glanées ici et là nous restent en tête. Parce qu'elles sont source d'inspiration. Et on se dit qu'Antoine Boisclair qui aime tant les mots et les images vient de nous donner à savourer un recueil aux possibilités infinies. Et on ouvre le livre à nouveau au hasard. Et la petite musique doucement s'installe tandis que le poète nous révèle la pianiste en ces termes :

Elle vibre avec ses notes qui cherchent une chair
dans l'espace et fait frissonner la peau.

Elle est l'idée d'elle-même et sa propre imminence,
son horizon qui recule dans le langage et pourtant nous attire.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Vue des airs, la mer est toujours aussi vaste.
Les cumulus sont des îles en archipel
où l’esprit s’abandonne au sommeil

entre deux turbulences. Nous partons
sans partir parce qu’ailleurs est comme ici

finalement et qu’ici est comme ailleurs.
Nous voyageons sans bouger

autour de la terre puisque tout bouge
et demeure immobile à la fois dans l’espace immuable.
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L’espace ondule sous la brise
tandis qu’une étoile morte scintille
pour me rappeler mon état d’apparence :

ce monde est l’image d’un monde
réfléchie par l’image d’autres mondes.
La nuit est un jeu de miroirs brisés à l’horizon.

L’horizon est un reflet de mon imagination,
l’imagination, un reflet de mes illusions.
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Silence dans la classe. La pensée, seulement, se fait entendre
avec le vent d’hiver qui siffle

à la recherche de lui-même et s’essouffle
sur la vitre séparant la vie

de la théorie. Soupirs sous la neige.
Crissement du plomb sur la page blanche.
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Un goéland monte et descend
dans la mer des tranquillités.
Le feuilleté du sens, son chuchotis doux à l’oreille,

émerge des pages du livre ouvert
entre le monde et la fiction du monde.
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Lente décantation du soir. La maison entière respire
avec le frigo qui ronfle au fond de la cuisine.
Chaque objet rangé à sa place

dort dans son sommeil d’objet.
La lune révèle le nimbe des gestes
sur l’anse d’une tasse à café.
Commenter  J’apprécie          40

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