Citations sur Chuuut ! (55)
Pge 338
De tous ces gens qui courent sans s'arrêter, se croisent sans se voir, se frôlent sans se toucher, alors qu'il suffirait de si peu, un instant, un arrêt, une parole, un sourire, pour que leur existence soit transformée.
Chut ! Quand j'étais petite et que je n'arrêtais pas de demander "pourquoi, pourquoi, pourquoi ?", c'était la réponse que je recevais le plus souvent.
"Chut" avec les gros yeux, "chut" avec des larmes dans les yeux, "chut" avec un doigt posé sur les lèvres comme un barreau de plus.
Il y a toutes sortes de silences. On parle de silence "religieux", de silence "de mort". Il peut y en avoir aussi de respect, de regret, de honte.
Et si on arrêtait de biaiser avec les mots, de vouloir tout minimiser, aplanir : tous dans le même panier, traités à la même enseigne. Si on acceptait d'appeler un chat un chat, de nommer la différence. Cela permettrait peut-être d'apporter plus vite les bonnes réponses.
Chut ! Quand j'étais petite et que je n'arrêtais pas de demander «pourquoi, pourquoi, pourquoi ?», c'était la réponse que je recevais le plus souvent.
«Chut» avec les gros yeux, «chut» avec des larmes dans les yeux, «chut» avec un doigt posé sur les lèvres comme un barreau de plus.
Pge 185
J'ai toujours eu peur de perdre les gens, de ne pas les intéresser assez pour qu'ils s'attachent vraiment à moi.
Entre Philippine et sa mère, il y avait comme une barrière derrière laquelle elles s'observaient, chacune attendant que l'autre fasse le premier pas, mais aucune ne bougeait et parfois on avait une impression de gâchis, de souvenirs enterrés vivants et qui, en pourrissant, fabriqueraient du regret.
Il se souviendrait toujours de ce petit matin de mi-avril quant , avec son grand-père , il avaient assisté au lever du jour sur le vignoble , découvrant le parfum de la fleur nouvelle , cette senteur d'une finesse , d'une délicatesse incomparables : âmes qui s'éveille , lumière naissante , chant de la terre.
J'ai toujours eu envie de m'occuper d'enfants, et puis un jour, j'avais quatorze ans, un garçon au passé cruel a débarqué au château. Il y avait de la tristesse dans ses yeux, grand-père nous a demandé de l'aider à retrouver le sourire, il me semble que c'est ce jour-là que j'ai décidé de donner une chance à ceux qui n'avaient pas eu la mienne.
Quand on est petit, on voit ses grands parents comme des bras qui vous enveloppent, des calins et des histoires qui, au début, font peur, mais qui finissent toujours bien, gentils récompensés, méchants punis. Ils ont une odeur particulière dont on ne sait pas si on l'aime ou non, c'est l'âge.