Citations sur La fille que ma mère imaginait (35)
Le crapaud à la princesse : Si tu m'embrasses, je me transformerai en prince charmant.
La princesse, après avoir réfléchi : Je préfère avoir un crapaud qui parle.
Traduction d'un dessin de John Atkinson. (p. 89)
Je n'ai jamais su répondre à la question sournoise : « Et tu fais quoi de tes journées ? ». Comme les autres, j'imagine. J’attends qu'il se passe quelque chose dans ce quelque chose qui se passe. (p. 60)
Apprendre l'italien à quarante-quatre ans m'a permis, entre autres, de comprendre le refrain de la chanson « L'italiano » de Toto Cutugno que j'écoutais à treize. Il ne chantait pas du tout la chatte est mi cantarée ce qui ne veut rien dire, mais Lasciatemi cantare, « Laissez-moi chanter ». (p. 56)
Cherche prince charmant retraité pour réveiller Belle au bois dormant. Accès facile, pas de forêt de ronces à traverser.
Couloirs, ascenseur, couloirs, sortie. Je croise un homme en béquilles. Des béquilles comme des échasses à l'envers. Mon grand-père maternel nous en avait fabriqué. Mon grand-père, le merveilleux, le glorieux. Revenu de la guerre, il avait trouvé sa jeune épouse dans les bras d'un autre homme. Le couple avait alors divorcé et mon grand-père s'était remarié aux épines d'une Bovary qu'il a adoré toute sa vie. Il est mort à l'hôpital. Dans la famille, les hommes meurent à l'hôpital et les femmes, folles.
Bienvenue à bord de Air France.
I am Stéphanie LOISEAU, your flight attendant.
En cas de dépressurisation, un masque à oxygène tombera automatiquement à votre portée. Tirer sur le masque pour libérer l'oxygène. En cas d'évacuation, etc. L'emplacement de votre gilet de sauvetage.Gnagnagnagnagnagnagna.
We wish you a very pleasant flight.
L'avion , c'est comme un paquet de cigarettes on te vend du rêve, mais en insistant bien sur les risques de mort lié à sa consommation.
Le journaliste : Avez-vous un mantra ?
L’artiste plasticienne : Mes parents, fervents catholiques, m’ont élevée dans l’amour de soi et de son prochain. Dans les moments de doute, ils aiment me rappeler la parabole des talents, racontée dans l’Évangile selon Matthieu. Je suis traversée par cette question : Qu’as-tu fait de tes talents ?
Moi : Qu’as-tu fait de tes talons ? Celui d’Achille surtout.
L'avion, c'est comme un paquet de cigarettes : on te vend du rêve, mais en insistant bien sur les risques de mort liés à sa consommation.
Ma mère aussi est devenue une transclasse. Mais elle semble en retirer une fierté. Fierté sans doute liée au fait d'avoir fait plus d'efforts que les autres. Et moi, il semble bien que j'en ressens de la gêne. Au bout du compte, aucune de nous n'est libre. Être fière ou avoir honte, ce n'est pas être libre. La véritable liberté, je sais ce que c'est. Je l'ai vue naître chez mes filles.
(p. 164)
Biensur il y a pire que d’avoir eu, enfant, un père malade puis mort. J’ai déjà plusieurs fois fait des listes dans ma tête:
- un père violeur;
- un père Josef Fritzel, violeur et incestueux;
- un père inconnu;
- un père Eric Zemmour;
- un père violent;
- un père en prison;
- un père assassiné.