La fidélité n'est pas l'absence de désir mais le refus de le concrétiser.
Alors quand les imbéciles qui n'y comprennent rien me disent en faisant les gros yeux: "Vous avez abandonné votre enfant", moi, je leur réponds qu'il y a "donné" dans abandonné et que l'amour ça peut être aussi de se priver de quelqu'un [...].
Confier pour l'adoption un enfant dont on sait qu'on ne pourra le rendre heureux est un acte d'amour [...].
Le restaurant, je redoutais un peu ! Vous est-il arrivé, Jean, d'y voir un homme et une femme, assis l'un en face de l'autre, prenant leur repas sans se regarder, presque sans s'adresser la parole ? C'est nous ! A mes misérables efforts de conversation, Francis ne répond que par monosyllabes, je n'ose jeter un regard vers les autres tables, j'ai honte.
Je n'aime pas l'expression « faire vivre » et, ici, je ne parle pas seulement des gros sous. On chemine ensemble, on s'aide mutuellement à vivre mais chacun doit rester maître de sa propre existence.
Il y a des soleils qui aveuglent; vous ne parlez que de sa fierté, de son bonheur à elle. Et le vôtre, Béatrice? Et l'amour ? Je ne vois écrit ce mot nulle part. Oui, l'amour, cette douce et violente certitude, cette évidence que la solitude a pris fin et qui fait apparaître comme une longue attente, presque du temps perdu, les jours vécus avant la rencontre, j'allais dire les « retrouvailles » : « Tu en as mis du temps; sans te connaître, tu me manquais... »
glissant comme une légère goélette entre les confortables et luxueux paquebots
Même les braises finissent par s'éteindre.
Écrire, c'est prendre rendez-vous avec soi-même ; mais là, il y a, en plus, réponse et il me semble que si nous nous voyions, je me sentirais moins libre de raconter ce qui me passe par la tête, j'aurais peur que la magie s'efface.
L'une des grandes inégalités de la vie est, me semble-t-il, la faculté qu'a chaque être de réagir aux coups durs. Vous avez ceux qui trouvent en eux la force de surmonter, et ces vernis-là parviennent même parfois à sortir plus riches de l'épreuve. Et vous avez les vaincus d'avance, ceux qui soupirent : « C'est toujours sur moi que ça tombe. »