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EAN : 9782253030690
221 pages
Le Livre de Poche (17/11/1982)
3.58/5   56 notes
Résumé :
Un jour, le téléphone sonne chez Nadine. C'est la police. Son fils, Jean-Daniel, vingt ans, vient d'être hospitalisé, victime d'une injection d'héroïne mal faite.

Pourquoi ? Quand cet enfant, que l'on disait « sans histoire », l'adolescent paisible entouré de la tendresse de deux parents unis, a-t-il pris le chemin de la drogue ? Quand Nadine et Gilles, son mari, l'ont-ils sans le savoir perdu de vue ? Que peuvent-ils faire pour l'aider ?

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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Comment réagir face au fléau de la drogue surtout lorsqu'il s'agit de son propre enfant ?
Nadine est appelée par l'inspecteur qui lui annonce que son fils est dans le coma suite à une overdose d'héroïne. C'est le choc. Nadine n'a rien vu venir. Son fils, elle le voyait encore comme son bébé, cet être pur et invulnérable. Après le choc, c'est l'effondrement. La souffrance cogne plus que le reste, une souffrance abominable avec ces questions: pourquoi ? Comment ? Qu'avons-nous mal fait ?
Nadine et son mari trouveront des réponses même si elles ne suffisent pas. On ne peut imaginer être passé à côté de son fils, n'avoir rien vu venir. On ne peut pas ne pas culpabiliser.
Dans leur cheminement vers l'origine de ce fléau, les parents vont doucement se reconstruire en réapprenant le sens de la vie. Se droguer peut pour certains n'être qu'une échappatoire à un mal être existentiel, à une vie sans horizon et sans saveur. Et tant pis si l'échappatoire conduit à la mort. Pour s'en sortir, il faut apprendre à aimer à nouveau la vie. Préférer vouloir vivre que vouloir mourir.
Janine Boissard manie le sujet avec beaucoup de force, son écriture est percutante, poignante.
J'aurai aimé qu'elle donne le ton au fils qui passe au second plan dans ce roman. Elle s'attarde trop à mon humble avis sur les conséquences sur l'entourage, sans permettre au fils d'exprimer son pourquoi du comment. On sort de cette lecture la peur au ventre, car ce récit peut toucher n'importe quelle tête blonde. le danger est partout même dans les maisons les plus paisibles.

En-dehors de ce bémol, le roman est tout à fait pertinent dans un style grandiloquent comme je l'aime.
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« Un enfant, vous ne pouvez pas savoir, monsieur ! Ce sont des centaines de moments infimes et précieux, des gestes simples indéfiniment répétés mais qui, tous, puisent directement dans la vie. Ce sont des nuits passées à l'écoute d'une respiration, une chaleur qui se transmet aussi loin que l'on soit l'un de l'autre ; c'est un être nourri de soi et dont on se nourrit. C'est vraiment soi ! Alors, quand brusquement ça casse, on a l'impression d'avoir vécu pour rien. »

Je mets ma main à couper que chaque père, chaque mère ressent dans chaque fibre de son être cette réflexion de la narratrice à l'annonce de la toxicomanie de son fils.
Elle qui croyait son enfant heureux, elle qui était heureuse, c'est le ciel qui lui tombe sur la tête. D'abord l'effondrement, puis la révolte, la recherche des « méchants » qui ont procuré de l'héroïne à son enfant, en passant par la stupéfaction et puis enfin le désir de reconstruire, de sauver son fils de lui-même.
Car oui, elle se rend compte que son fils n'était pas heureux, pas « ancré » comme dit si bien un médecin de sa famille.
« le bien-être matériel dont nous nous réjouissions de voir profiter nos enfants laissait en eux de grandes places vides qu'ils ne savaient comment combler, qu'ils essayaient en vain d'emplir avec de la musique, du bruit, des objets, la sexualité aussi, parfois la violence. En chacun existait une aspiration profonde à autre chose : c'était la part de l'esprit. Cette faim, beaucoup de jeunes la ressentaient mais sans la situer exactement, sans trouver les moyens de l'assouvir. Ils ne savaient pas que c'était d'eux-mêmes dont ils étaient vides.
Tout devait passer par soi, par la part de divin que chacun a en soi, qui le fait se reconnaitre à la fois différent et unique, libre et solidaire de tous, d'une grande oeuvre, du superbe et déchirant voyage humain. Atteindre cette part profonde, c'était s'émerveiller d'être, tout simplement. »

Ce roman nous retrace donc tout le cheminement d'une maman, et à vrai dire, malgré le contexte vieilli (ce livre a été publié en 1981), j'ai partagé la même angoisse, le même désir de ne pas laisser tomber mes enfants, le même souhait ultime qu'ils trouvent leur place, ici et maintenant. Et je me suis posé des questions, forcément, devant certains comportements dont je suis témoin ; ce livre m'a interrogée, m'a fait peur et finalement m'a poussée dans mes retranchements de maman toujours tellement « occupée »...

Durant toute la lecture, j'ai eu en tête cette magnifique chanson de Linda Lemay, que je fais mienne, pour mon enfant désabusée et que je voudrais passionnée...

« Donnez-lui la passion, donnez-lui ce qui fait que quand tout est bidon quelque chose reste vrai
Donnez-lui cette flamme qui ne s'éteint jamais, qui survit même aux drames les plus longs, les plus laids »

http://www.youtube.com/watch?v=wMTRMs01x1s

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« Mme Menessier, votre fils, Jean-Daniel, vient d'être hospitalisé. » Cette phrase que chaque mère ou chaque parent ne voudrait jamais entendre. Pour l'un ou l'autre ou les deux, c'est un choc. Vous pensez à l'instant d'avant quand votre enfant était conscient. Deuxième choc, quand on vous apprend que votre fils a fait une overdose. ‘'Non, pas lui !!!‘'. Pourquoi ? Comment se droguait-il ? Les parents ne s'en sont jamais aperçus. Et là, vous avez la réalité en face, lorsque vous voyez votre enfant, votre adolescent, en salle de réanimation.
Vous voyez, alors, votre vie, votre famille heureuse, sans aucun problème, mais votre adolescent est en pleine crise. C'est normal. Ça va passer. Mais, c'est à ce moment où il faut être vigilent, ne pas l'espionner, mais avoir les bons mots au bon moment, et surtout ne pas le brusquer.
Lorsque cela arrive, les jours suivants ne sont plus les mêmes. La famille vit dans la culpabilité de ne rien avoir vu.
Dans ce roman, Janine Boissard, nous raconte l'enfer d'une mère qui essaie de comprendre pourquoi elle n'a rien vu dans le comportement de son fils. Pourquoi elle ne s'est pas inquiétée d'une phrase pas comme les autres, d'avoir passé sur un état nostalgique de son fils, qui le conduisait à une forte dépression, qui le conduisait vers la drogue. Puis quand la police s'en mêle, elle ne comprend pas que son fils soit une victime. Pourquoi ces dealers s'en sont pris à lui ? La police interroge les parents, enquête, mais pas encore assez vite pour cette mère. Tout ce qu'elle veut c'est un coupable. Elle veut le responsable de l'état de son fils, celui qui lui a mis ce poison entre ses mains, ou qui l'a peut-être forcé ?
Puis, vient la culpabilité de l'adolescent, qui refuse de voir ses parents, parce qu'il a honte. Il a compris, mais trop tard qu'il a fait une énorme bêtise, qu'il aurait pu en mourir.
Cette mère, qui souffre, est impatiente de savoir comment son fils en est arrivé là. Elle enquête elle-même, contre l'avis de son mari, contre l'avis de l'inspecteur. Elle essaie aussi se rappeler les mots qu'elle n'a pas su entendre de la bouche de son fils.
Puis, vient l'acceptation. le fait que ce soit le destin, et que le destin de cet adolescent lui ait permis de continuer à vivre.
Excellent roman, assez poignant, sur la relation entre mère ou parents, et leur enfant devant un fait de société horrible, qui est la drogue.

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Quel courage de cette mère, qui pardonner à son fils' est tout simplement magnifique. Un fils qu'elle pensait connaître, pour elle comme pour lui un dur et long combat va commencer, une lutte ou des vérités ne seront pas toujours bien reçue.
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Roman a la premiere personne raconte par une mere,cette derniere apprend que son fils est hospitalise suite a une overdose d'heroine.elle n'avait jamais pense qu'une chose aussi horrible pouvait lui arriver.Elle va donc essayer de comprendre son fils qu'elle croyait si bien connaitre.C'est un long combat qui commence pour elle;une lutte incessante contre cette insupportable verite.Ce livre ou il n'y a pas de longues descriptions mais succession d'actions,conviendra aux adolescents et leur apportera,j'espere,une version differente des problemes lies a la drogue
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Aucune couleur n’égale en profondeur celle d’un ciel, aucune chaleur ne conforte autant qu’un rayon de soleil, aucun chant ne vaut celui d’un oiseau et aucune odeur celles de la nature ; rien n’est plus fort que ce sentiment fugitif qu’elle vous offre de vous désignez votre place dans l’univers ; ainsi seulement on peut, parfois, accepter de mourir.
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On reconduit chez lui un type qui a trop bu, qui est « parti ». On le couche, le borde, et le lendemain on rit avec lui de l’état où il se trouvait. On prononce le mot « drogué » et on s’écarte avec horreur. Pas question d’essayer de comprendre. C’est le refus en bloc, la condamnation sans appel. On fait un scandale d’un gamin qui a touché deux fois au hash et on ferme les yeux devant un autre qui avale quotidiennement la fumée de trente cigarettes.
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IMAGINEZ ! Un jour comme les autres : quatre heures de l'après-midi, plein soleil sur le mur d'en face comme un miroir d'été, pleine paix : c'est mai. Vous êtes repassée par chez vous et, dans le salon, vous reprenez souffle un moment. Un jour de votre vie, heureuse en somme : un mari, deux enfants : patient édifice de tendresse et d'amour ; çà et là, bien sûr, quelques brisures, mais aussi beaucoup de ces instants privilégiés où l'on a chaud tout à coup, sans raison précise, chaud d'existence. Imaginez que tout cela soudain se fende, s'ouvre et, comme un fruit pourri, perde sa substance.
C'est le téléphone qui sonne. C'est une voix anonyme : « Madame Ménessier ? Votre fils vient d'être hospitalisé : Ambroise-Paré.
— Mon fils? Mais vous faites erreur, monsieur. Mon fils est à la faculté de droit. Il passe des examens ; nous en parlions encore hier. Et d'ailleurs, qui êtes-vous ?
— Commissaire Loisel. Votre fils s'appelle bien Jean-Daniel ? Il est bien né en 1961, à Paris IVe ? Un mètre quatre-vingt-trois, cheveux châtains, signes particuliers : néant, c'est cela ? »
C'est cela ! Un long garçon aux cheveux bouclés, dont le regard émeut : de confiance, d'incertitude ; un de ces jeunes hommes de maintenant aux épaules étroites, à la grâce inquiète.
« Pavillon réanimation. Nous vous attendons. Je suis désolé, madame. »
Imaginez-vous la main sur l'appareil, dans le silence suspendu, dans le fruit éclaté.
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À nouveau il a réfléchi. Pourtant, elle devait se poser à lui chaque jour, cette question : «Pourquoi ?», à chaque visage de jeune qui lui était amené ; à chaque nouveau dossier.
« Je puis simplement dire deux choses : Une ! Puis il y a de drogue sur le marché, plus il y a de drogués ! Deux ! Pour un certain nombre de jeunes, la dope semble être le chemin d’un plaisir, d’une chaleur de vivre qu’il ne trouve pas dans le monde actuel.
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«Je sais que ce monde n’est pas parfait, qu’il est même parfois monstrueux. Mais je sais aussi qu’on peut y trouver des joies, des bonheurs ; ils sont là. À condition d’accepter de tenir debout. »
« Ils sont là, approuve-t-il. Mais certains ne les voient pas, ces bonheurs, ne les verront jamais, faute d’un terrain bien préparé. On ne leur a pas appris à se tenir debout, on leur a plutôt tapé sur la tête ; et dans ce monde dont vous parlez, tous ne trouvent pas leur place. »
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