" Ce qui m'énerve, c'est de te voir constamment vautré sur le canapé avec ta cigarette. Tu crois que c'est agréable de discuter avec un saumon fumé ?"
"- Tu es le mouton noir du troupeau, normal qu'on te laisse à l'écart. Enfin, le mouton rouge, plutôt.
- Si je dois tout changer en moi pour être accepté, alors je ne serai pas intégré mais désintégré."
" Ses cheveux ébouriffés avec du gel rouge lui donnaient une allure d'épouvantail gothico-punk bombardé de tomates trop mûres."
" Chadi se mit à glousser, une main devant la bouche. C'était sa manière de rire. Erwan cru qu'il avait un malaise."
Avec un soupir agacé, Chadi rajusta sa besace cloutée sur son épaule. Il traversa la rue et rejoingnit un groupe de jeunes français qui bavardaient en attendant l'ouverture du portail. À sa vue, la plupart eurent des rictus condescendants. Chadi Medawar avait portant fait un effort de sobriété vestimentaire. Il portait un simple pantalon de lycra zébré d'une multitude de fermetures Eclair et le blouson de cuir que sa mère lui avait fait faire sur mesure pour ses treize ans: boucles d'acier tout le long des manches, clous sur les épaulettes, drapeau rouge orné de têtes de pirates blanches et noires dans le dos, un modèle de discrétion.
-Au lieu de débiner votre fils devant ses copains, vous devriez faire valoir ses mérites. Vous êtes bien habillée, mais vous manquez vraiment de classe, excusez moi de vous le dire...
-Je te prie de me parler sur un autre ton. Tu es mon hôte, tu me dois un minimum de respect. Non mais, pour qui te prends-tu, espèce de petit voyou mal fagoté?
-Le respect ne s'achète pas avec des loukoums et du thé aux pignons! Vous me faites penser à l'héroïne du conte de Perrault qui vomit un crapaud chaque fois qu'elle ouvre la bouche.
[...]
-Si je suis mal fagoté, ajouta-t-il, c'est parce que ma mère n'a pas les moyens de mieux m'habiller. Ca ne fait pas d'elle une minable ni de moi un raté. Pour le reste, excusez-moi: je réalise que je n'aurais pas dû vous parler comme ça. Je suis d'origine bretonne. On a du sang corsaire dans les veines. Parfois, ça nous joue des tours.
Chadi Medawar avait pourtant fait un effort de sobriété vestimentaire. Il portait un simple pantalon de lycra noir zébré d'une multitude de fermeture Eclair et le blouson de cuir que sa mère lui avait fait sur mesure pour ses treize ans: boucle d'acier tout le long des manches, clous sur les épaulettes, drapeau rouge orné de têtes de pirates blanches et noires dans le dos, un modèle de discrétion. Quelques bagues fantaisie scintillaient à ses doigts et il avait mis ses bracelets les plus significatifs, mais on était loin de la quantité habituelle. Ses cheveux ébouriffés avec du gel rouge lui donnaient une allure d'épouvantail gothico-punk bombardé de tomates trop mûres.