Champigny : L'insoumise

Beau portrait de femme. de celles qui avec un tempérament artiste, et un sens de l'organisation digne d'une bonne maitresse de maison, ont su se faire aimer et ont aidé les grands artistes à sortir de l'ombre et de la misère.
Mais la contre-partie est peu généreuse, puisque l'histoire ne retient pas les noms des gouvernantes de palaces, mais de ceux qui y ont séjourné.
Irène est de ces femmes. Qui ont géré, organisé, mais aussi tenté de percer dans l'écriture, d'assumer son côté artiste. Hélas, elle fut, entourée et choyée quand elle pouvait aider, délaissée quand elle n'avait plus d'intérêt. Sauf par quelques vrais amis. C'est la vie.
Merci à Masse critique et à Léandre Boizeau d'avoir mis un coup de projecteur sur cette femme. Même si parfois la lumière vacille, car le portrait n'est pas complet. Faute de documents ou d'archives en quantité suffisante.
Mais même quand il y a des zones d'ombre, l'oeil et l'esprit les complètent.
Incursion agréable également dans le monde artistique parisien, où pour une fois il est question de peinture, mais surtout d'écriture. En lectrice assidue, j'ai été ravie d'apprendre quelques points d'histoire sur Barjavel, Denoël, et Céline pour ne citer qu'eux.
Il reste que cette Irène ne m'a pas envoutée ni provoqué de crise aigue d'empathie. Certes je plains ses douleurs physiques, mais pour les douleurs morales j'ai envie de lui dire qu'il faut qu'elle tente de se sortir la tête du seau et ne pas s'engluer dans le désespoir. Certes j'admire sa liberté de vie à une époque où ses choix étaient encore plus hors norme que de nos jours, mais je n'éprouve pas pour elle de sympathie outre mesure.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est une biographie intéressante, surtout pour les férus de littérature française du XXème siècle

Merci à Masse Critique et aux éditions Boui Notre de l'envoi de ce livre.
Par hasard, l'auteur s'intéresse à une certaine Irène Champigny qui est née dans la même ville que lui. Destin d'une femme qui a peu laissé de traces dans L Histoire mais qui a pourtant côtoyé toute une galerie de personnages célèbres. On est dans les années 20, le livre "la Garçonne" fait scandale et le tempérament d'Irène est de cette époque : aimant l'art, la vitalité, la nouveauté, bouger les codes. Elle pousse son amant Christian Cailliard à ouvrir une galerie dans Paris et sera quelques années, reconnue pour son talent de découvreuse. Mais c'est aussi une femme de chagrins d'amour dont elle ne se remet guère et sa rupture avec Christian reste une plaie qui accentue les douleurs physiques dans les os dont elle souffre. Elle va les oublier avec sa rencontre avec Robert Denoël qui va devenir l'éditeur que l'on connait. Amour-haine entre eux. En fait, j'ai eu l'impression qu'elle ne savait fonctionner que sur ce mode là. Et de ce fait, même si elle a lancé aussi Barjavel, fréquenté une élite de l'époque, elle va finir seule et pauvre, je pense à cause d'un caractère particulièrement intransigeant et houleux. C'est bien de nous faire découvrir une personne qui a gravité dans ce monde si riche du début du siècle. L'auteur cite souvent son journal intime qui a l'air fort bien écrit. Par contre le texte lui même est très "survolé", j'aurais aimé plus de détails. Disons que ce livre est une amorce pour aller fouiller davantage dans cette biographie, j'en chercherais une sur Denoël.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique et j'en remercie Babelio et les éditions BouiNotte
Cette biographie parle d'une personne que je ne connaissais pas, Irène Champigny, à la forte personnalité, un peu rebelle, qui a eu une vie intéressante mais a beaucoup souffert, tant dans sa chair que dans sa vie affective.
Elle commence dans les années 1920 connues pour les tentatives de "libération de la femme" sur les plans physique avec les cheveux courts par exemple et dans les moeurs.
Irène Champigny a évolué dans le monde des arts et a croisé un certain nombre d'artistes, peintres, écrivains… connus et cet aspect des choses m'a intéressée aussi.
Je suis très contente d'avoir découvert cette histoire.