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Critique de jmb33320


« Quand il survola le Centre de la Peña le bruit qu'il fit ressemblait à celui d'une machine à laver déglinguée. D'où je me trouvais je pus apercevoir le visage du pilote, et pendant quelques instants je crus qu'il agitait la main et nous saluait. Ensuite il releva le nez de l'avion, prit de l'altitude et se retrouva au-dessus du centre de Concepción. Et c'est là, à cette hauteur-là, qu'il commença à écrire un poème dans le ciel. »

Ce court roman est issu d'une bouture de « La Littérature nazie en Amérique », livre dans lequel on fait la connaissance d'un personnage similaire. Il s'y appelle Ramirez Hoffman. Ici il portera d'abord le nom d'Alberto Ruiz-Tagle, puis celui de Carlos Wieder.

N'imaginez-pas une sorte de Saint-Exupéry chilien car l'homme se révèle être parfaitement dangereux, au-delà de son charme et de ses performances poétiques en plein ciel. Il fait partie de ces officiers qui sous la dictature ont torturé et tué. C'est même un tueur en série, qui trouve un terrain particulièrement favorable à ses exactions. Il s'est évanoui dans l'air mais est-il réellement mort ? C'est une sorte d'enquête que nous allons suivre, du Chili à la France et l'Espagne, des années 1970 aux années 1990.

Comme souvent chez Bolaño, les narrations sont savamment imbriquées les unes dans les autres. le narrateur cède la place à des interlocuteurs divers, du passé ou du présent, mais le tout reste d'une grande clarté. Toute sa thématique est bien là : jeunes poètes à l'avenir incertain, violences, cruauté irrémédiable du monde...

Plus j'avance dans la lecture de son oeuvre, plus il m'impressionne.
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