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Critique de Pois0n


… Mais pourquoi diable la littérature dite « blanche » se focalise-t-elle tant sur la forme, le style, quitte à en oublier parfois de raconter quelque chose d'intéressant voire quelque chose tout court ?

Finbar's Hotel, c'est ça : un pur exercice de style où se sont adonnés sept écrivains, autour de l'idée originale de textes prenant place dans un décor commun, afin de donner l'impression non pas de lire un recueil de nouvelles, mais un roman-patchwork, un cadavre exquis littéraire. Et, dans les faits, ça fonctionne plutôt bien : d'un personnage à l'autre, on croise certains des précédents ou des suivants, et même si leurs histoires individuelles n'ont rien à voir entre elles, l'ensemble forme bel et bien un tout. Dans certains textes, l'hôtel est très présent, presque personnage à part entière, dans d'autres, il ne sert que d'amorce à un récit s'étant déroulé ailleurs. Et, finalement, le présent n'a que peu de place, la majorité des chapitres faisant la part belle à de nombreux flash-backs.
Bref, sur la forme, il faut reconnaître que le pari est réussi.

… Mais Finbar's Hotel, c'est un peu comme un carton emballé dans un papier-cadeau à paillettes : dès qu'on regarde à l'intérieur, on ne trouve malheureusement que du vide. Sept « histoires » qui n'en sont pas, tout au plus des portraits ou des tranches-de-vie, où l'on n'est bien souvent pas plus avancé à la fin qu'au départ. Des protagonistes terriblement ordinaires, voire ennuyeux, entre le type pour qui cette nuit à l'hôtel est la chose la plus dingue jamais faite dans sa vie, l'expat' de retour au bercail incapable de tirer un trait sur son premier amour, la cancéreuse mythomane, le type imaginant mille et une façons de tuer le chat volé à son ex dans le but de se venger... Seuls les chapitres du propriétaire, dévoilant l'histoire du lieu, et celui du mystérieux occupant de la chambre 107, plus construit et scénarisé, tirent leur épingle du jeu. Et encore, vraiment parce qu'on s'ennuie ferme le reste du temps...

Finbar's Hotel, c'est donc une idée, un concept. Nul doute que les auteurs, eux-mêmes enfermés ensemble dans un hôtel le temps de concocter l'ouvrage, auront pris énormément de plaisir à cette expérience d'écriture. Mais on ne peut pas dire que ledit plaisir soit au rendez-vous côté lecteur...
Un OLNI (objet littéraire non identifié) à découvrir éventuellement comme une curiosité.
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