Passionnant recueil des dernières connaissances scientifiques en matière de pensée animale, incluant accessoirement l'homme.
Tout d'abord se garder de trop d'anthropomorphisme, ne pas vouloir absolument comparer.
Comprendre ensuite que le test de QI, encore aujourd'hui reconnu comme mesure de l'intelligence humaine, est loin d'être universel.
Evaluer l'intelligence animale en adaptant ce test est aussi stupide que d'apprendre à parler le langage humain à des animaux. En gardant cette logique tout être humain incapable de s'exprimer dans le langage des dauphins serait un crétin…
Si l'intelligence est la capacité de pouvoir s'adapter au monde afin de s‘en sortir au mieux et de pérenniser son capital génétique, la capacité d'analyse, que mesure le test de QI, est loin d'être la seule utile en ce domaine.
Il existe nombre d'autres intelligences susceptibles d'y contribuer :
L'intelligence adaptative globale utilise aussi l'imagination, la créativité, l'émotion, la curiosité, la linguistique, la représentation spatio-temporelle, les organisations intrapersonnelle, interpersonnelle, et kinesthésique, etc.
Ce sont des choses que les animaux utilisent couramment à différentes échelles.
Mais ils savent aussi utiliser l'intelligence émotionnelle, cette habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée et à réguler les émotions chez soi et chez les autres.
Tout comme ils savent utiliser des formes d'intelligences disparates, souvent très différentes des nôtres, mais tout aussi, sinon plus efficientes, pour s'orienter dans l'espace, notamment la mémoire épisodique permettant de lier lieu, événement, souvenir et prédiction.
Empathie et compassion et consolation ont été démontrées chez le rat, le corbeau, le loup, l'éléphant. Mais nous sentons bien qu'elles animent vaches, chiens, chat, et même certains hommes parfois.
De grandes avancées ont été faites dans cette façon d'évaluer l'intelligence, tant chez les animaux que chez l'humain.
Je vous livre ici mon ressenti final :
Me voici conforté dans mon sentiment initial qu'entre animal et homme il n'existe pas de différence de nature mais plutôt de degré.
Mais voici deux lectures consécutives qui m'affligent sur l'espèce humaine. J'aurais appris dans « Jennie » et «
Comment pensent les animaux » combien l'agressivité est commune chez les animaux. La pensée est mise au service de l'instinct de crime, d'expansion territoriale dans le but d'obtenir plus de nourriture, plus de femelles, d'écraser génétiquement l'autre.
La guerre, dont le but unique est la thésaurisation, n'est donc pas l'apanage de l'homme. Là où je voyais sa marque exclusive, je sais à présent que nous ne sommes que des animaux ordinaires.
Que cette universalité soit le reflet de l'évolution ou d'une volonté transcendante me questionne et m'accable.
Nous ne mettons pas notre intelligence hors norme pour faire la guerre à l'homme et à l'ensemble de notre planète, nous oublions juste de l'utiliser pour nous sortir de cet instinct expansionniste et désintégrateur.
Nous oublions d'utiliser nos capacités pour notre simple bonheur quiet et pour reprendre notre place ordinaire dans ce monde.
Je me trompais de cible: ce n'est pas ce que l'homme fait de son intelligence qui est affligeant, c'est ce qu'il n'en fait pas.