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Critique de Alfaric


Décembre 1901, le loup solitaire Louis Paugham assassine John C. Lester, co-fondateur du Ku Klux Klan…
Août 1864, la jeune recrue sudiste Louis Paugham est gardien dans un camp où s'entassent les prisonniers nordistes…
1855, l'enfant Louis Paugham assiste au meurtre de ses parents par des bandits noirs avant d'être recueilli et élevé par un érudit prêchant l'abolition de l'esclavage…
Cette bande dessinée de 82 pages jouent sur les allers-retours entre le présent et le passé pour nous conter comment l'orphelin est devenu soldat et comment le soldat est devenu déserteur avant de devenir meurtrier, mais elle aussi centrée sur la Guerre de Sécession qui opposa mortellement une oligarchie industrielle exploitant un prolétariat immigré et une oligarchie agricole exploitant des esclaves importés (plus les choses changent et plus elles restent les mêmes : class warfare of course… MDM). Tout est allégorie, un peu trop d'ailleurs, autour de la deadline séparant :
- la paix de la guerre
- les Blancs des Noirs
- les bourreaux des victimes
- les gardiens des prisonniers
- la civilisation de la barbarie
- les hétérosexuels des homosexuels
- les gens jugés « normaux » des gens jugés « anormaux »
C'est à la fin de son parcours que Louis Paugham franchit enfin les lignes imaginaires dressées par les crevards qui ont toujours voulu diviser pour mieux régner : il s'accepte enfin et accepte enfin le monde qui l'entoure avant de quitter la puanteur mixophobe du Vieux Sud pour gagner en paix l'usine à rêves californienne…

La belle histoire de Laurent-Frédéric Bollée reprend les thèmes engagés, un peu trop d'ailleurs, des westerns des années 1970 avec les méthodes de narration du western sergioleornien des années 1960. Pour ne rien gâcher, on reconnaît bien le talent de Christian Rossi qui ici associe joliment dessins presque photoréalistes et couleurs délavées (reste juste quelques cases où le recours au DAO est un peu trop visible dans le détourage, car ne j'ose parler d'encrage…). 4,5 étoiles et merci bien messieurs les artistes !


PS : par contre les BD éditées par Glénat continuent à mettre dans les phylactères absolument toutes les majuscules en gras et c’est désagréable voir pénible à la lecture…
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