Pour une poignée de kebabs...

J'avais lu en début 2019, "Le cheptel", un roman de Céline Denjean (plus de 900 pages), et je dois dire que depuis, les autres oeuvres relevant de cette catégorie m'avaient quelque peu laissée sur ma fin.
Et voilà que je viens de terminer la lecture de "Pour une poignée de kebabs" de Fred Bologsen, après avoir lu son "Montpellier Confidential" qui m'avait déjà agréablement séduit.
Et là, je dois dire que j'ai littéralement dévoré les 500 pages, à un rythme presque aussi soutenu -presque- que l'histoire, portée par une écriture incisive, sans concession, des scènes fortes émotionnellement, des dialogues aussi bien emplis d'humour pour certains que de vérités, de haine, et de bien d'autres sentiments pour d'autres.
Après le grand banditisme, les milieux affairistes et autres, l'auteur nous plonge ici dans une période sombre, celle d'attentats, commis en trois endroits différents du territoire national, avec en prime, le spectre de l'ultra-droite planant sur la ville de Montpellier.
Sans oublier les coups tordus que se portent les divers services de renseignements.
Même si l'on est dans une fiction, elle semble pourtant criante de vérité, et en regardant de plus près le profil de l'auteur, tant sur Babelio que sur Amazon, il est fait état -très rapidement- de son passé dans la Police. Après Laurent Guillaume, Alexandre Gallien, Olivier Norek, un autre ancien "flic" qui s'essaie à l'écriture, et qui à mon sens, y réussit très bien.
Avec un commissaire qui sort du lot, Joseph Corti, d'origine corse, quelque peu atypique, mais ô combien sympathique.
Et une production assez conséquente de l'auteur Fred Bologsen,, puisque le quatrième roman des "aventures" du Commissaire Jo Corti, vient de sortir, "La mort ne sonne jamais deux fois".
Je sais ce qu'il me reste à faire.
En tous les cas, bonne lecture à celles et ceux qui succomberont au charme de Jo Corti, à son franc parler, et à sa figure "d'homme libre".

On l'aura compris, avec "Pour une poignée de kebabs" -3 ème titre des aventures/enquêtes du commissaire Jo Corti-, Fred Bologsen fait un clin d'oeil à Clint Eastwood et sa "poignée de dollars". Il faudra lire ce nouveau polar pour savoir dans quelles conditions est prononcée cette phrase et par quel personnage...
Après Montpellier et le grand banditisme, voici la capitale héraultaise touchée par un attentat terroriste (elle n'est malheureusement pas la seule, car Pradelles, célèbre étape du GR Stevenson et Joigny, dans l'Yonne, sont également ciblées).
L'atmosphère y est pressante, voire angoissante, car la vie d'un jeune handicapé est également en jeu. La narration est vive, les dialogues percutants -tout comme Jo Corti-, et si l'on tourne page après page, c'est entre autres parce que l'auteur met de côté l'unité de lieu de chaque chapitre, dans lesquels, actions et dialogues se succèdent en divers endroits de l'héxagone. le rythme s'en trouve ainsi soutenu, renforcé, accéléré,car on traverse la France pour suivre les différents protagonistes de l'histoire -ou des histoires-, et ce, dans leurs faits et gestes.
Je ne dévoile rien en disant que dès la première page, Joseph Corti franchit la ligne blanche, et que cela ne sera pas sans conséquence pour la suite. Mais chuuuttt!!!!!
Là encore, des scènes fortes émotionnellement, et toujours cet humour qui aide à défaut de sauver, toujours une lueur d'espoir, même dans les pires situations.
Et pour pimenter le tout, Fred Bologsen a introduit divers acteurs des services de renseignements, Etienne Pardini à la DGSI, le général Fèvre, à la DGSE, deux hommes au caractère bien trempé, mais au jeu trouble en une période qui n'en a pas besoin.
Dans ce "Pour une poignée de kebabs", des histoires construites comme un immense puzzle.
Mais soyez rassurés, il ne manque aucune pièce, car l'auteur, méticuleux et perfectionniste, ne laisse rien passer...Un style fluide, une écriture assurée, et une qualité confirmée pour ce nouveau roman policier, sorti en 2019.

Pour ce troisième volet des enquêtes du commissaire Joseph Corti, Fred Bologsen a choisi un sujet peu facile et ô combien d'actutalité, celui des attentats, nous plongeant ou replongeant dans des heures sombres que le pays a pu connaître.
Dans son style concis, sans fioriture et sans concession, il nous entraîne de Pradelles (troIsième étape du célèbre G.R Stevenson) à Bayonne, en passant par Montpellier, distillant au passage tous les ingrédients pour un roman prenant, aux chapitres courts, avec le "non respect" de l'unité de lieux et donc de personnages, rendant ainsi le rythme plus rapide et soutenu.
De l'action, de l'humour façon commisaire Corti, une façon de dire et surtout de faire à laquelle ce policier détonant avec son milieu nous a habitués, et qui ne sera évidemment pas sans lui causer quelques problèmes administratifs, vu sa façon d'agir peu orthodoxe.
D'ailleurs, le premier chapitre donne le ton de ce polar enlevé, plein de péripéties et d'innatendus, et à l'intrigue tordue comme je les aime.
Et avec toujours cette impression de mener l'enquête à côté du commissaire Corti, grâce au style si particulier de son auteur.
Un polar empli de réalisme, mais son auteur -comme le mentionne rapidement sa biographie-, n'était-il pas de la partie!!

Âmes sensibles s'abstenir, tant dans la description des scènes de "crimes", que dans les dialogues entre terroristes islamistes, ultra-droite violente, scénario "tordu" à souhait, et images choc.
Le plus "dur" à coup sûr de la série des Corti, car l'auteur nous entraîne dans le monde du terrorisme, de ses arcanes, "motivations", des manipulateurs et des manipulés.
Un combat de boxe en plus de rounds que le nombre autorisés, mais Corti tient bon, encaisse, réagit, ne baisse pas ni les yeux ni la garde.
Une écriture sur le fil du rasoir, et déjà un auteur, Fred Bologsen, bien accroché sur les rails d'une écriture toute personnelle, fluide, et addictive

Après un "Montpellier Confidential" qui nous entraînait dans une histoire de grand banditisme local, Fred Bologsen nous replonge dans une période sombre, celle des attentats. Alors celui-ci est fictif, il se passe à près d'Arènes, dans le sud-est de Montpellier;
Jo Corti est fidèle à lui-même et franchit la ligne blanche -voire rouge- dès la première page, au mépris de toute procédure, ne visant que l'efficacité. "J'agis", et on verra après, l'essentiel est ailleurs!!!!
Des scènes dures car très réalistes, ça sent le vécu, et une histoire bien "tordue", pleine de chausses-trappes, faux semblants, de menteurs, et de luttes des services de police.
Mais Jo Corti avance, sûrement à défaut d'être assez prudent, mais on ne va pas changer son caractère, c'est pour cela qu'on l'apprécie; et encore une fois, ce que j'apprécie chez Fred Bologsen, c'est cette capacité à changer dans chacun de ses romans de "thématique" et de nous y faire adhérer., traitant le sujet en profondeur, sous tous ses aspects, nous faisant basculer de l'autre côté du miroir et dans la noirceur de l'âme humaine.
Même pour les âmes sensibles, ne pas s'abstenir, lisez ce polar. le troisième de l'auteur qui nous en réserve bien d'autres;