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Critique de Arthemyce


Alain BOMBARD est un sacré personnage ; de ceux qu'il est impossible d'arrêter une fois qu'ils ont quelque chose en tête. Son idée fixe, c'est qu'un naufragé (même involontaire) peut survivre dans un canot de sauvetage sur l'océan sans ressource extérieure. Il ne cherche rien moins qu’à montrer que c’est le désespoir qui tue, non les conditions...

Interne dans un hôpital du Nord de la France, Bombard a traversé la manche à la nage en 1951 avant de se faire naufragé. Ses premières expériences en la matière pour tester son esquif ne furent d'ailleurs pas de tout repos.
Hérétique pour les uns, dévotion scientifique pour les autres : le projet de Bombard de prouver que l'on peut survivre seul sur la mer est un sujet qui suscitera beaucoup de discussion et fera couler beaucoup d'encre. Par chance, mécènes et autres importants personnages de la société maritime lui accorderont une aide et un soutien précieux.

Nous suivons au jour le jour les progrès de Bombard dans ce journal à peine romancé. Y sont décrites les recherches qu’il mena afin de quantifier les besoins et apports nutritifs qui lui seront nécessaires et que l’océan pourrait lui fournir. A près de 27 grammes de sel par Litre d'eau de mer, il est impératif de ne pas en boire plus de 0.9 L/jour. Concernant la Vitamine C pour éviter le scorbut : quelques cuillérées de plancton et le tour est joué…
L'expérience en Méditerranée, accompagnée de l'acolyte Jack ; puis Casablanca et les Canaries, sont racontées avec sérieux bien qu'étant agrémentées d'anecdotes plus ou moins amusantes. Puis c'est enfin l'heure du grand départ. Seul cette fois car Jack aura succombé au charme de la Terre.
Une fois lancé, la prochaine destination est obligatoirement l'Amérique : face aux vents et aux courants, il n'y a pas d'autres choix. Ce sera un bien plus long périple que Bombard l'imaginait, sans toutefois qu'il ne semble jamais atteindre ses limites. A l'instar d'un Moitessier autour du monde, il se fera quelques amis pélagiques en cours de route et fera d'autres heureuses et moins heureuses rencontre en traçant son sillage.

Ce cours ouvrage – 240 p. aux éditions Phébus – est un peu inégal dans le rythme. Si les premières pages se dévorent assez vite, quelques redondances se font sentir assez rapidement. L'écriture de Bombard est parfois un peu mécanique. Certains passages sont entièrement construits de phrases très courtes et simples, à la manière d'un télégramme, ce qui devient vite fatiguant.
Dans l'ensemble, j'aurais adoré le fond du texte : on y apprend beaucoup de choses, Bombard est quelqu'un d'assez exceptionnel, son expérience : extraordinaire. Mais sur la forme, je reste sur ma fin après la poésie d'un Moitessier dans sa « Longue Route ». Pour être tout à fait honnête, j'ai fini par survoler les 30-40 dernières pages avec une attention décroissante un guettant les détails intéressants. Forcément, quelques longues périodes sans vent n'apportent pas grand-chose à raconter… Et toujours ce style un peu terre-à-terre : quelle ironie pour un homme ayant passé 65 jours en mer.

Je ne regrette en rien cette lecture toutefois. C'était très instructif.
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