Par-delà l'androcène

Madame Rousseau est elle androcène ? dans le sens d'un totalitarisme ! par ailleurs oeuvrer pour un universalisme dans les cours de récré implique t il de casser de l'homme ?

Réaffirmer les communs, c'est obliger à comprendre que couper un arbre à un impact sur tout le monde, qu émettre du carbone aura des conséquences pour toutes et tous. Il n'y a pas de prédation privée de la nature qui n'ait de conséquence sur l'ensemble. Tout l'argent du monde ne permettra pas de recréer du plancton une fois les océans acidifiés.
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Prendre le temps de vivre, tel est le projet d'une société de sobriété. Depuis l'époque de l'esclavage, ou le temps d'une vie entière était la propriété d'autrui, nous savons que la liberté se gagne aussi en heures gagnées sur la machine à profit. La réduction du temps de travail est un conquis social essentiel. Réduire la place du travail, c'est nous libérer de son aliénation, nous recentrer. Pour redonner le sens d'être au monde, protéger et prendre soin, nous aurons besoin de temps. (...)déconstruire notre rapport au temps, c'est se redonner la possibilité d'être.
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Et le temps invisible, domestique, un temps de femme, non rémunéré, non décompté dans le PIB. Chaque année en France, des milliards d'heures de travail sont extorqués aux femmes par les hommes, équivalent à des centaines de milliards d'euros. Le temps de l'inégalité. Les temps libres sont des temps perdus pour l'androcène.
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Dépossédé.e.s de nos désirs, nous avons les yeux rivés aux écrans et aux tendances, et, à l'âme, un vide que rien ne comble. à peine une envie est-elle assouvie qu'elle est déjà obsolète. Nous accumulons dans nos placards, nos caves, nos box, nos garde-meuble. Consommer pour se consoler. Jusqu'où ? On coupe plus de bois qu'il en pousse, on pêche plus de poissons qu'il n'en nait. On prend, on utilise, on gâche, on jette. Jusqu'à quand? Pour penser qu'une croissance infinie est possible dans un monde fini, il faut soit être fou, soit être économiste, disait Kenneth E. boulding.
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Nier sa sensibilité n'est pas sans conséquence : à trop retenir nos larmes, nos peurs et nos colères, nous nous empoisonnons.Derrière les faux-semblants, les renoncements et les postures, nos désirs, nos élans, nos idéaux étouffent peu à peu, s'étiolent. Car enfin pourquoi s'attaquer à l'injustice et à l'impunité si elle nous indiffèrent ? Comment défendre le vivant contre des logiques cupides si nous n'y sommes pas viscéralement attaché.e.s ? Comment tenir face au lobby économique sans cette loyauté supérieure envers ce que l'on ressent ? Il n'est pas raisonnable de garder aujourd'hui son calme. Nous devrions au contraire nous alarmer et transformer notre colère en action. Nous ne changerons pas une réalité en niant son existence. Cette réalité nous menace autant qu'elle nous attriste. Les oiseaux disparaissent, les forêts se consument, la températures monte et les glaciers fondent. Le temps de la révolte contre cette ordre social est venue. Notre sensibilité nous exhorte à l'action, elle est l'unique garante de notre intégrité.
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Alors, quand des enfants meurent de cancers, quand l'eau devient poison, comme à Saint-Rogatien, ou que les taux de plomb dans le sol menacent leur vie, comme autour de Métaleurop, les pouvoirs publics rechignent à dépenser l'argent public pour comprendre l'ampleur exacte du désastre. Au nom du rendement, les pesticides continuent d'être répandus en toute légalité, et lorsque la pollution devient trop médiatique, les grandes entreprises l'exportent ailleurs, là où les réglementations sont moins vigilantes - vers d'autres terres, peuplées d'autres enfants. En Androcène, l'économie se moque des bons sentiments comme des frontières. Elles prévaut sur les vies humaines
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A prétendre que la sensibilité est une faiblesse, nous avons fait de l'indifférence une gouvernance.
Aujourd'hui, 9 antillai.e.s sur 10 sont intoxiqués au chlordécone cet insecticide épandu en toute légalité et impunité dans les bananeraies françaises de 1973 à 1993, alors même que les risques cancérigènes étaient établies depuis les années 1960. Il continuera à empoisonner les êtres, les sols et les eaux pendant au moins 600 ans. De tel crime pour quoi ? Le profit, la rentabilité, les propriétaires de bananerais, les dominants.
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L'androcene récuse la relation. On le comprend. La relation permet de se reconnaître, de se rapprocher, de se sentir appartenir à une communauté, de s'organiser, de faire valoir ses droits. Le capitalisme n'a pas besoin de cela. Ce n'est pas rentable à court terme. Mieux vaut une somme d'individus face à des étals, des écrans, des métros et des boulots, si l'on veut vite générer du chiffre.
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En androcène, les émotions encombrent aussi le commun des mortels. Plus le travail est pénible, moins il est rémunéré et plus les corps souffrent. Pour être capable d'endurer cela, mieux vaut s'endurcir. Les ouvrier.e.s meurent 13 ans plus tôt que les cadres, et plus les personnes ont commencé à travailler tôt, plus elle meurt jeune. Le nombre d'ouvrier.e.s touché.e.s par des maladies professionnelles est 37 fois plus important que pour les cadres. Le corps et lui aussi devenu marchandise et il est livré au système économique. Il est outil pour fabriquer, vendre et acheter, désincarné dépourvu d'émotion.
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