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Figure de la jet set des années 1960, l'un des signes préférés de Truman Capote et de Richard Avedon, amie d'Yves Saint-Laurent et des Visconti, Jacqueline de Ribes, devenue une icône du style, et un symbole de l'élégance française.

Cette reconnaissance mondiale a été notamment illustrée en 2015 par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York, son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building" (citation de Dominique Bona)

Derrière l'icône, Dominique Bonna, habituée en temps normal aux biographies d'artistes (Colette, Romain Gary, Berthe Morisot...), a voulu partir à la rencontre de la femme.

Elle s'est appuyée pour cela sur les archives personnelles de Jacqueline de Ribes qui a conservé depuis l'âge de 20 ans tout ce qui a été publié dans la presse française et internationale sur elle.
Dominique Bona dit de Jacqueline de Ribes que "c'est une vie qui se déroule par images, j'ai eu envie d'ajouter le texte".
Sa biographie s'est nourrie également de longues heures d'entretien avec Jacqueline de Ribes.
Au-delà du portrait d'une aristocrate devenue symbole de l'élégance, de la classe française, Dominique Bona dresse le tableau d'un monde aujourd'hui disparu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pour avoir déjà pu apprécier l'écriture de Dominique Bona, je me préparais au plaisir de retrouver son style séduisant rehaussé d'érudition en portant mon choix sur cet ouvrage. Il me ferait connaître un personnage dont je n'avais jusqu'à ce jour jamais entendu parler, et pour cause.

La cause étant que mon univers de vie et mon rayonnement sont à des années-lumière de celui de cette célébrité qu'est Jaqueline de Ribes. Aussi puis-je affirmer dès lors, en refermant cet ouvrage, que si un jour quelqu'un de mal inspiré s'avisait d'écrire ma biographie, à côté de ce que je viens de lire le rendu aurait la consistance de celle d'un être disparu de la mort subite du nourrisson.

La qualité de pareil ouvrage doit autant au sujet de cette biographie, qu'à son auteure. À personne exceptionnelle il fallait un auteur, et en l'occurrence une auteure, qui soit à la mesure. Dominique Bona était toute désignée pour cet exercice ô combien périlleux, Jaqueline de Ribes étant encore de ce monde. La question se pose alors de savoir s'il s'agit d'une biographie ou de mémoires. La subjectivité change de camp selon le cas.

La joie de retrouver Dominique Bona dans son exercice favori qu'est la biographie a cette fois été tempérée. Si le style est toujours aussi brillant, le sujet m'a quelque peu blasé. Des descriptions à n'en plus finir, de tout ce qui peut mettre en valeur une silhouette de rêve et la mettre en scène au cours de galas, bals, dîners, réceptions, dans une forme de fuite en avant vers la séduction. Ce qui fait de cet ouvrage un véritable défilé de mode sous les yeux ébahis, si ce n'est envieux, des spectateurs de l'élégance faite femme et superbement retranscrite par Dominique Bona. Une fuite en avant, mais pourquoi pas aussi une forme de revanche sur le désamour dans lequel l'a abandonnée une mère dédaigneuse de sa descendance.

L'ouvrage devient plus intéressant lorsque Jaqueline de Ribes se lance elle-même dans l'aventure de la création en fondant sa propre marque. Sous l'oeil pour le moins avisé, excusez du peu, mais néanmoins attendri des déjà grands de la profession : Dior, Saint-Laurent, et consorts. Entreprise dans laquelle elle se voit couronnée de succès artistique, mais pas financier.

Sujet et mise en forme font de cette biographie un ouvrage d'une esthétique rare, certes empesé d'un narcissisme exacerbé, mais qui réconcilie avec l'a priori défavorable que peut laisser planer une naissance favorisée par le milieu et la beauté, tant Jaqueline de Ribes s'est investie pour sublimer et faire rayonner au travers de sa personne, au-delà de la femme, la féminité.

La prouesse de l'auteure étant de ne pas faire assaut de superlatifs comme en déploie trop souvent les discours au vocabulaire indigent mais de mettre en oeuvre dans son propos le même luxe que celui qui fait briller son sujet de mille feux à la face du monde. Car l'univers de Jaqueline de Ribes est tout sauf étriqué, sauf commun, sauf modeste. Ce qui la qualifie le mieux dans ce que j'ai compris de son personnage est sans doute cette phrase que Dominique Bona a extraite des nombreux entretiens qu'elle a eus avec la Divine Jaqueline : « Je suis née un 14 juillet, j'ai mis évidemment un peu de révolution dans la maison, j'espère avoir mis aussi un peu de feux d'artifice. »
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J'apprécie Dominique Bona : j'ai adoré ses romans consacré à Berthe Morisot, Colette et les siennes, Camille et Paul : la passion Claudel.
Et comme je suis une grande fille futile (oui, j'ai une grande passion pour les fameux cygnes de Truman Capote et je voudrais être aussi gracieuse qu'Audrey Hepburn dans "Breakfast at Tiffany's", j'ai flashé sur son dernier roman "Divine Jacqueline" qui nous raconte l'histoire de la comtesse de Ribes qui fit partie de la High Society et posséda un temps une maison de couture dont les lignes épurées et un sens de la mode firent le succès.
Et pour une fois, j'ai eu du mal, non pas sur le texte, impeccable, vivant et tout en distance (voire même caustique parfois, j'ai aimé) de l'auteur, mais sur cette vie d'une femme qui s'est contentée de naître, d'être belle et d'avoir un nom à particule. Elle a épousé un homme avec une particule lui aussi et elle a fait partie de ce qu'on pourrait appeler la jet set, une vie faite de fêtes régulières, au planning surchargé par des mondanités saupoudrées d'un peu de bonnes oeuvres ... Une femme qui même si elle ne fut pas élevée par sa mère et son père, trop occupés à tenir leur rang dans la société, reproduisit le même schéma avec ses enfants. Une femme qui eut la chance d'avoir un mari et des amis, tous riches, et qui put ainsi ouvrir sa propre maison de couture au lieu de (c'est atroce ...) se contenter de mettre des vêtements de chez St Laurent, Dior et autre.
Ceci étant, c'est un joli voyage que de suivre les pérégrinations de la comtesse de Ribes entre luxe, calme et volupté. On voyage beaucoup, on fait du sport, on a une maison à Ibiza avant tout le monde, on est "à tu et à toi" avec "les heureux du monde" (The house of Mirth) que décrivait Edith Wharton dans son roman avec une plume incisive, par le biais du portrait de Lili Bart.
Pour une fois, je ne rejoins pas l'auteur D. Bona : elle donne sens à cette biographie en expliquant et, c'est très intéressant, que Jacqueline de Ribes a fait d'elle même une oeuvre d'art comme Marina Abramović utilise le sien dans le cadre de ses "performances". Je n'ai pas retrouvé dans la vie de J. de Ribes, la recherche et le questionnement d'Abramović, par rapport à l'art. Je ne voudrais pas manquer de respect ni à Mme de Ribes, ni à D. Bona : J. de Ribes est maintenant une dame âgée qui a a les problèmes de santé en conséquence. Nul doute qu'elle est parfaitement suivie, soignée par les meilleurs médecins ou que son grand âge est fort paisible et bien entouré. On est loin des femmes qui survivent dans des pays en guerre, élèvent seules leurs enfants, traversent des pays dans des conditions terribles pour sauver leur famille sans savoir de quoi demain sera fait, juste qu'il ne sera pas pire qu'hier ou même des personnes âgées qui n'en finissent pas de mourir dans des maisons de retraite, en proie aux tourments de la démence sénile ou d'une autre maladie dégénérative incurable.
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Divine...déconvenue !!!
Alléchée à l'idée de me plonger dans cet épais ouvrage suite à sa présentation dans Elle par Olivia de Lamberterie dont je partage les goûts (le plus souvent...) et par l'auteur dont j'ai apprécié certains des précédents ouvrages.
En même temps, une petite voix me soufflait à l'oreille que Jacqueline de Ribes qui n'est pas connue du grand public n'avait rien fait d'extraordinaire. Ceci est d'ailleurs confirmé par la quatrième de couverture. Si son "oeuvre" n'est pas remarquable, sa vie, sa personne, elles, le sont.
Le début de l'ouvrage se laisse lire, on découvre la personnalité de l'héroine, ses débuts dans la vie mal entourée par le non amour de ses parents.
Mais ensuite...généalogies et quartiers de noblesses détaillées de Madame née de Beaumont et de son époux, Edouard de Ribes, bals costumés ou non ayant réuni les marquis de B..., le duc de M..., la comtesse de C...ad nauseam...!!!
Insupportable, répétitif, tellement ennuyeux ! Je regrette amérement mon achat d'autant que l'ouvrgage compte plus de 500 pages !
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Jacqueline de Ribes brille une dernière fois... par son absence

Dominique Bona n'a pas manqué de courage en acceptant d'écrire la biographie de la comtesse douairière Jacqueline de Ribes. Comme le confesse elle-même la biographe académicienne, après avoir étudié les parcours de Colette, Berthe Morisot, Camille Claudel ou encore Gala et Dali, rien ne l'appelait vers ce nouveau sujet. Mais il est des projets qu'on ne peut refuser. On le comprend très bien en constatant combien, depuis plus de 60 ans, la moindre apparition de Jacqueline de Ribes à Paris, New York ou Tokyo déchaine de passions dans le monde vaporeux de l'élégance. Icône vivante dont l'impérieuse présence a été immortalisée par Richard Avedon, Irving Penn ou encore Robert Doisneau, Jacqueline de Ribes continue d'incarner du haut de ses 91 ans la distinction à la française. Est-ce suffisant pour insuffler une âme aux 528 pages de Divine Jacqueline ?

Si à la faveur de la « douzaine d'entretiens » obtenue par la biographe, la principale intéressée avait accepté de coopérer autrement qu'en ouvrant ses albums-photos, autrement qu'en servant, sur le mode du monologue, un récit soigneusement mis en scène, le sujet aurait pu apparaître différent de ce qu'il est d'ordinaire à la surface de la pellicule sensible de ses portraits. Las, en refermant l'ouvrage, tout juste peut-on penser que cette femme, volontiers arrogante, n'est même pas sympathique. Quant à savoir qui elle est véritablement, ce qu'elle pense de la société d'aujourd'hui, quels sont ses goûts, ses lectures, ses références, ce qui l'amuse, l'émeut… on aurait peine à le dire. C'est que Jacqueline de Ribes est pétrie de contradictions : l'art qu'elle a mis dans la dramatisation de sa personne réclame à grands cris la lumière de la publicité, pour autant, fidèle à la retenue de son rang, elle est incapable de lever le voile de pudeur qui cache ses pensées personnelles. Il y a bien quelques confidences qui relèvent de la sphère sentimentale (comment aurait-elle pu les cacher quand le Tout-Paris en a été le témoin ?) mais à l'issue de notre lecture on ignore absolument qui est cette femme drapée dans des mètres et des mètres de suffisance. On en vient à se demander si l'exercice même de l'introspection n'a pas quelque chose d'un peu bourgeois qui rebute la comtesse de Ribes. À moins qu'à ses yeux le fait même d'être l'objet d'une biographie soit une compromission qui se suffise en soi sans qu'on n'y ajoute rien.

Dominique Bona se démène comme un beau diable pour ouvrir les portes et percer les mystères, mais autant vouloir obtenir de Saint Simon des réponses ! Tout de même, certaines pages marquent le lecteur tant elles nous parlent d'un monde qu'on croyait depuis longtemps disparu. Comme ce petit cours d'étiquette au sujet des bonnes familles françaises. Pour pouvoir prétendre à un beau mariage avec un jeune aristocrate, on est médusé d'apprendre qu'une jeune fille noble doit répondre à trois critères : elle ne doit pas avoir de sang juif, sa famille ne doit pas avoir voté la mort du roi et nul membre de sa famille ne doit s'être enrichi à la Révolution avec la vente des biens nationaux.

À la réflexion, on se dit qu'il est peut-être temps que ce monde disparaisse complètement et ne laisse d'empreinte que les superbes photos d'une beauté transfigurée par l'art des plus grands photographes.
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j'aime les récits de Dominique Bona, son écriture, sa documentation qui nous transportent dans des familles aux parcours artistiques et qui nous donnent une image d'une certaine époque et d'un certain milieu.

Je ne connaissais pas cette "divine Jacqueline", titre du livre, on apprend que c'est le couturier Jean-Paul Gauthier qui a nommé ainsi sa collection printemps-été 1999.

L'élégance française, le panache, la frivolité, les dîners somptueux, les excès
les bonnes manières, une vie particulière, le reflet d'un monde privilégié sont développés dans ce livre. On peut être dérouté devant les situations exposées mais cette biographie surprenante m'a beaucoup intéressée.

Cette lecture m'a incitée à rechercher des peintures citées, par exemple celles de Berthe Morisot ou Marguerite Gérard.
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Il s'agit de la biographie autorisée de Jacquelines de Ribes, riche et belle aristocrate devenue icône de l'élégance française, au temps des grands bals à thèmes, des dîners mondains interdits aux divorcés, d'Ibiza avant les complexes hôteliers, des vacances à la neige qui durent plusieurs semaines, des femmes qui ne se remettent pas de ne pas avoir été assez aimées par leur mère mais qui ne semblent pas avoir de temps à consacrer à leurs enfants. Les domestiques sont là pour cela. Née dans l'argent et mariée dans l'argent, la toute jeune Jacqueline de Ribes qui sort de l'école sans diplôme dispose de six domestiques investis au point que Madame la Comtesse – c'est son majordome qui le dit – n'aurait jamais su où se trouvaient les interrupteurs électriques de son propre domicile. On pourrait penser au temps libre que cela dégage. Que nenni, l'autrice Dominique Bonna nous informe que c'est bien du travail de gérer autant de domestiques et aussi que « la vie mondaine et publique est aussi épuisante qu'un travail à l'usine ou aux champs «.
Jacqueline de Ribes, s'épuise donc en essayages chez les meilleurs couturiers, Yves Saint Laurent en tête, sa fortune familiale établie à la fois dans le caoutchouc du temps des colonies et dans la banque ne lui imposant aucune limite. Soyons justes, la Comtesse passe aussi du temps à recueillir des fonds auprès de ses amis au profit de l'enfance défavorisée. Il est aussi question de sa propre maison de couture qu'elle mena pendant une dizaine d'années et que son richissime mari refusera toujours de financer. Cette contribution au monde de la mode lui a valu en 2015 une exposition dédiée au Metropolitan Museum of Art de New York, dans laquelle furent présentés 30 de ses modèles, mêlés à 30 modèles achetés chez les couturiers les plus célèbres. Les visiteurs ont dit-on parfois eu du mal à déterminer qui avait dessiné quoi, tant la qualité des modèles signés Jacqueline de Ribes étaient exceptionnels.
Il est aussi – trop ? – abondamment question des fameux dîners dans l'hôtel particulier des Ribes, rue de la Bienfaisance à Paris et qui semblent épater l'autrice. Des listes d'invités à donner le tournis sont livrées, ainsi que des listes « de plats exquis, préparés sur place, en cuisine «. L'autrice n'en finit plus de vanter le talent unique de Jacqueline de Ribes pour rassembler des gens qui ne semblaient pas destinés à se parler et à qui l'occasion est donnée de manier l'art si français de la conversation. Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing sont invités, de même qu'Audry Hephburn et Liz Taylor. Sachant que la banque du Comte a financé la campagne présidentielle de Georges Pompidou, on est peut-être aussi proche du dîner d'affaires que de la franche camaraderie…
Quoiqu'il en soit, la vie est parfois cruelle. Quelle déception en effet lorsque le jeune Vincent Bolloré – accueilli comme un fils spirituel par Monsieur le Comte - raffle tout, les dizaines de milliers d'hectares de plantation de caoutchouc et autres caféiers ainsi que la précieuse banque… La Comtesse en tombe malade, ayant l'impression de voir son grand père « mourir une deuxième fois «. Que l'on se rassure toutefois, la Comtesse aura les moyens d'aller se faire soigner aux Etats-Unis, à bord du jet privé… de Vincent Bolloré.
Et c'est finalement ce que l'on retient le plus de cet ouvrage : la description d'un formidable esprit de caste, que rien, absolument rien, ne remet en question, même au XXI e siècle.
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On ne comprend même pas ce que Dominique Bona a pu trouver de fascinant dans cette héroïne de papier glacé, sans aucun intérêt, vaine, artificielle et snob (le comble quand on est noble)… horripilant de superficialité, de mondanité… cette personne n'a rien d'aimable et d'intéressant sinon peut-être pour les gens de son monde dont elle semble si fière … tout concourt à sa détestation. Ajoutez à cela que sa vie est tellement creuse à force d'être remplie de vide abyssal qu'on s'ennuie ferme à la lecture de ce livre et qu'on finit par sauter une ligne, puis un paragraphe, puis une page complète pour ne pas dire plusieurs. Tant mieux si les américains en ont fait une égérie, on leur laisse volontiers son nez et tout le reste !
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