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EAN : 978B0916JQYNQ
227 pages
(25/03/2021)
3.92/5   19 notes
Résumé :
Un corps sauvagement mutilé retrouvé sur le lac Baïkal. La disparition d’une femme enceinte. Igor, jeune prof d’histoire français à la recherche de ses origines dont le prénom se retrouve gravé sur la chair de la victime. Quel est le lien ?
Ivan Krauss, fonctionnaire de police à Saint-Pétersbourg, en proie à la mélancolie et la dépression, est chargé de l’enquête. Pour élucider ce mystère, il va devoir renouer avec son passé.
A-t-il un lien avec cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Au sein de ce cortège d'éloges, mon avis est bien faible et minoritaire. Cependant, je ne peux que constater l'inanité du propos de Sergueï Bonal, alias quelque chose d'autre.

De quoi est-il question? de sévices sur enfants. Et le sujet est grave. Suffisamment grave pour justifier 5 étoiles? Non, pas même 4, pas même 3. Il ne suffit pas de parler d'Auschwitz ou de viols d'enfants pour récupérer des étoiles en pagaille. Il faut aussi écrire dans un français correct, quelque chose de cohérent, de structuré, dépourvu de clichés...

Et de ce point de vue, on est loin du compte, en ce qui me concerne.

L'auteur dresse un portrait de la Russie d'aujourd'hui peu convaincant. Je ne prétends pas que je connais mieux la Russie que l'auteur. Je ne prétends pas non plus que "sa" Russie est fausse... Je constate qu'il n'arrive pas à nous la rendre concrète. Quelques § sur la déliquescence de l'Empire ne suffisent pas. C'est falot, pâle, factice. Pas la réalité, mais le rendu de celle-ci.

Ajoutons encore que l'auteur nous montre et nous dit les choses. On m'a toujours appris lors, d'ateliers d'écriture, qu'il fallait "donner à voir" et "faire comprendre" au lecteur les choses. Dire qu'un homme est heureux ou nous montrer les sources de son bonheur, ce sont deux choses différentes. La première option est empruntée par l'auteur. La seconde est la "bonne" voie. En tout cas, c'est la voie (et la voix) qui me parle.

Je pense que l'auteur tient un sujet correct à défaut d'être original. Un enfant violé dans un orphelinat décide (pourquoi, on ne le saura réellement jamais) de se venger sur ses camarades en les écorchant, en les dépiautant. Soit. L'auteur le fait en 230 pages ou quasi. C'est trop court. Cela ne lui permet pas de développer, de faire monter le suspense, de crédibiliser les personnages, de perdre le lecteur dans les affres des fausses pistes... Carrisi, Grangé, Adler-Olsen, Nesbo... sur le même sujet font entre 404 et 750 pages... C'est dire que Sergueï Bonal a de la marge, qu'il n'exploite pas. le résultat s'en ressent. Notamment, mais pas seulement, dans la consistance des personnages, dans leur épaisseur, dans leur chair, dans les rouages même de leurs comportements.

On a des incohérences, des inconsistences, des approximations, des erreurs de timing, des raccourcis malheureux... La psychologie des personnages principaux est bancale. Un coup l'auteur présente une facette du flic ripoux, et sur la page suivante il dit le contraire. Et se contredit 2 ou 3 pages après, pour rectifier le tir quelques pages plus loin et ainsi de suite... Que dire encore des raccourcis... des ellipses bien pratiques... des déductions complètement bidon... C'est consternant. Et faut-il mentionner les dialogues factices, absolument peu crédibles? Une psychologue pratiquant l'hypnose ne dit pas de but en blanc qu'elle est consultante pour la police. Un flic de Moscou qui cite Audiard dans le texte... Ce ne sont que 2 exemples parmi tant d'autres. Je rigole doucement. En fait non, je ne rigole plus. J'ai mal.

J'ai d'autant plus mal qu'avec les quelques idées de base de l'auteur, il y avait matière à produire un roman correct. Pas génial mais correct. Et au final, on a une sorte de "truc", rempli de clichés, de lieux communs, de choses lues et digérées moult fois... A part quelques scènes de l'orphelinat, tout est à jeter à mon avis.

J'arrête là, car j'en ai plus que marre des romans publiés à compte d'auteur. Qu'un apprenti écrivain veuille se faire publier, je trouve cela normal. J'applaudis, même. Bravo à toutes les personnes qui vont au bout de leur passion et peuvent tenir dans leurs mains le produit de leurs "petites cellules grises" comme dit Poirot. Et à ce titre, Sergueï Bonal doit être félicité. Mais qu'un éditeur ne fasse pas son travail d'édition, pour d'évidentes raisons financières... je trouve cela plus limite. Et la relecture critique, foutrebleu, ou même simplement la correction de l'orthographe, de la syntaxe ou de la grammaire? C'est une mission essentielle de l'éditeur. Mais cet éditeur semble plus pressé d'engranger des liards, que de produire une oeuvre digne de ce nom. Cet éditeur aurait pu se pencher sur les profils psychologiques, sur l'enchaînement des événements, sur les rouages et les motivations du tueur... Je suppose que l'éditeur a préféré se concentrer sur d'autres "valeurs". Quel gâchis...
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Pour marquer le mois d'Octobre quoi de mieux qu'un bon polar, du sang, un ou deux cadavres et une affaire sordide ? Je vous invite à découvrir le Chant du Baïkal de Sergueï Bonal.

Avant même de commencer, j'étais assez curieuse de lire un roman dont l'intrigue prend place en Russie, ce qui est plutôt original pour moi. L'auteur glisse quelques descriptions sur la ville de Saint-Pétersbourg, ses monuments phares mais aussi sur l'histoire du pays ou encore sur sa situation économique. le tout est bien amené, sans aucune longueur, se glissant naturellement au fil des chapitres. J'ai véritablement eu l'impression de voyager grâce à l'auteur.

Attention, ce périple n'est pas de tout repos. En effet, ce roman commence par une scène assez glauque, annonciatrice de l'ambiance générale du récit. le début est vraiment bon, j'ai lu le premier tiers d'une traite, sans m'en rendre compte.

De plus, l'auteur propose un roman choral, ce qui a participé au bon rythme de cette lecture. Les chapitres sont courts et alternent entre plusieurs points de vue. Il existe une grande diversité des personnages puisque nous faisons la connaissance d'Ivan Krauss, un policier à la vie tumultueuse et aux choix douteux. Il travaille, malgré lui, en duo avec Jérémiah, fraichement entré dans la profession. Ces deux-là forment un binôme plutôt étrange et hétéroclite. En parallèle, nous suivons Igor, d'origine russe, qui a été adopté par une famille française. Il vient retrouver sa terre natale accompagné de Floriane, son épouse, sans savoir que ses vacances vont raviver un passé sombre qu'il avait rangé au fond de sa mémoire. Enfin, Anna, londonienne d'adoption, se rend en Russie dans le cadre de son travail. Il y a encore d'autres protagonistes, plus ou moins importants, c'est pourquoi je vous recommande de prendre le temps d'assimiler qui est qui et de ne pas trop laisser traîner ce livre, au risque d'être perdu. Cependant, une fois la mise en place passée, l'ensemble reste vraiment fluide et les personnages sont facilement identifiables tant ils sont différents. Ils nous procurent des émotions variées, ce qui participe à la force de ce roman.

Outre cette diversité, le Chant du Baïkal est avant tout un polar avec un tueur psychopathe et violent. Cette histoire traite de l'adoption et de la vie en orphelinat, des thèmes que j'ai rarement croisés dans mes lectures. Néanmoins, certains passages dépeignent des violences commises sur des enfants. Il y a une scène qui m'a particulièrement marquée bien qu'elle soit très brièvement énoncée. Âmes sensibles s'abstenir !

La plume de Sergueï Bonal est incisive et colle parfaitement à ce genre littéraire. J'ai noté de petites maladresses vis à vis des dialogues ou certaines facilités dans le scénario. Cependant, le récit prenant place en Russie, je ne connais pas leurs coutumes et moeurs. Je sais finalement peu de choses sur ce pays ce qui pourrait expliquer les deux ou trois bizarreries que j'ai relevées. Je me pose aussi quelques questions sur le métier de policier là-bas et d'autres détails. J'ai envie d'en apprendre plus !

Enfin, l'intrigue est bien ficelée, mêlant passé et présent. Elle se décompose également en plusieurs trames, chacune appartenant à un personnage et soulevant différentes interrogations. J'ai essayé de trouver quels étaient les liens entre ces multiples histoires. En tant que lecteur/lectrice, on peut vraiment vivre l'enquête et la mener ce qui est très stimulant. Certaines réponses sont relativement simples à deviner quand d'autres ne viennent que sur la fin pour laisser une tension permanente. J'ai dévoré ce texte en deux petits jours ce qui est plutôt bon signe.
Lien : https://alexlovebooks.home.b..
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Je remercie Jennifer ainsi que la maison d'éditions Evidence pour cette lecture !

Par ce temps froid pour ne pas dire glacé, nous allons faire un petit tour en Russie. Une bonne partie de l'intrigue s'y passe, quelques instants en France et en Angleterre, mais nous sommes essentiellement en plein désert glacial. du départ le ton est donné : un homme en traîne un autre (ou une autre), le sang s'écoulant paisiblement sur la neige. le cadavre sera dépecé et disposé au gré de celui qui a un but précis. Un corps découvert en pleine nature, la police russe va avoir besoin de renfort. Dans le même temps, un homme s'immole devant Ivan Krauss, un policier qui ne vit plus que de déboires depuis des années. Des souvenirs d'enfants perdus dans un orphelinat où personne n'aurait dû y laisser un enfant qui font mal. Des adultes qui ont un passé tumultueux, secrets, noirs comme la nuit, sombre tel un café amer du matin. Un crime impuni, de vieilles enquêtes qui risquent de se rouvrir, des personnages qui en ont tellement vu que l'avenir semble tout sauf radieux. Attention, vous risquez d'y prendre gout !

Les chapitres sont courts d'une part et d'autre part ils sont vus par de nombreux personnages (un à la fois). Nous suivons donc Ivan, mais aussi Igor, Anna, Elena, Yuri, Vik, Guenadi, Alexandre entre autre. Si certains ne font que passer, d'autres sont bien présents. le lien est assez facile à découvrir pour quelques personnages, l'orphelinat, mais jusqu'où peut aller l'horreur ? Jusqu'où des personnes peuvent fermer les yeux, ne pas voir, ne pas entendre, laisser faire ? Une vieille affaire qui remonte à loin laissant des traces indélébiles en chacun d'entre eux. Vivants dorénavant tels des adultes, ces années ne sont pas toutes effacées. Des protagonistes vivent avec le remord, les regrets, la haine, tandis que d'autres ont tout simplement occulté ce pan de vie. le passé n'est pas toujours bon à remuer, mais lorsqu'un homme se tue devant un autre en insinuant que la mot de son fils est toujours sans espoir de retrouver l'assassin, même encore à moitié endormi et bourré cela va faire un électrochoc.

Une enquête qui n'en était pas une au départ et qui le devient pour Ivan. Il n'écoute que rarement son supérieur, vivant en autarcie dans son sous-sol mité, cherchant des indices pour des enquêtes que plus personne ne veut et par dessus tout, il aime boire jusqu'à ne plus rien ressentir. Un mal-être qui le suit depuis des années. C'est un homme qui a souffert et qui va encore souffrir. Il ne cesse de ressasser son passé, dénigrant tout sur son passage, mais c'est un bon enquêteur avec des méthodes plus que moyennes. Ce qui le sauve ? le fait qu'il est capable de mentir plus vite que son ombre et les résultats qu'il obtient malgré tout. Les cadavres se planquent facilement à défaut de monter un léger bateau, qu'importe ce qu'il peut advenir, Ivan est ce type d'homme qui n'a pas froid aux yeux pour obtenir réparation pour les survivants. Et dans cette affaire, il faut avoir le coeur serré, tout comme l'estomac ! le summum ? On lui refile un bleu qui veut faire ses preuves, Jérémiah. Entre le trop sentimental et le pas assez, entre la jeunesse et la fougue qui reste dans les clous et un vieux loubard qui fonce à l'instinct, certaines scènes sont tout simplement magique !

Concernant les personnages, il y en a pas mal et le fait que les chapitres soient courts ne nous permet pas toujours de suivre comme nous le désirions. C'est le petit bémol que je retiendrais du récit. Dans l'autre sens, des chapitres courts nous donnent ce sentiment d'urgence, car un mort, et un autre et probablement un ou plusieurs enlèvements, il faut aller vite et bien. Elena qui va avoir un bébé, un mari aimant qui le veut se bébé, disparait dans la nature sans explications. La maison est en dérangement, est-elle partie seule ou forcée ? Yuri qui la recherche sans relâche et cette bombe qui nous tombe dessus ! le hasard ? fait bien les choses, étrangement les événements font que les anciens se retrouvent comme pour une soirée des anciens étudiants, sauf que la mort est au bout. On se doute de qui serait derrière tout cela, sans savoir lequel d'entre eux. En parlant de secrets ils sont véritablement sombre et il faut lire jusqu'au bout pour comprendre la noirceur du monde dans lequel nous vivons. L'auteur ne s'arrête pas à l'orphelinat, mais va plus loin et cela en est effrayant, l'épilogue nous le prouve.

La vie de chacun des personnages est amenée à ce que nous comprenions ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils vivent encore. Anna, Igor, surtout Igor qui a besoin d'aide, sa femme préférant lui cacher des choses pour l'aider. Des parents qui se taisent pour le bien ou par peur ? Comment un enfant peut vouloir mourir dès son réveil ? Vik... Vik en somme ! Et puis des noms qui reviennent, une porte rouge qui donne des frissons dont tout le monde se passerait bien. L'intrigue m'a beaucoup plu avec ces liens que nous imaginons et ceux qui se font sous nos yeux, pas vrai Jeremiah ? Passer du côté obscur ne fait peur à personne. le côté policier je fais ce que je veux sans vraiment craindre une tape sur les doigts m'a paru étrange, mais quelques détails sont là pour aller dans ce sens. Je ne parlerais pas des autres personnages qui sont dans le fondement du livre, ils sont à découvrir et à s'attacher pour certains.

En conclusion, une histoire intense, froide, chirurgicale presque dans un pays peu connu. de nombreux personnages qui ont tous quelque chose à cacher, à découvrir, à montrer. le mal n'est pas uniquement physique, il atteint également les âmes profondément, jusqu'à l'irréparable !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/le-chant-du-baikal-serguei-bonal-a211404194
Lien : http://chroniqueslivresques...
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😍 A la découverte de 😍
Le chant du Baïkal de Sergueï Bonal
Évidence Éditions

Très heureuse de pouvoir découvrir ce livre dont le titre et la très belle couverture me font de l'oeil depuis sa sortie.
Et quel bonheur cette lecture! J'avoue que du coup je ne sais plus par quel bout prendre ma chronique tellement j'aimerais qu'elle soit à la hauteur du livre!

Une macabre mise en scène inaugure ce roman dans le silence glacial du lac Baïkal: un corps dépecé que l'assassin a pris soin de déposer là.
Yvan est flic à Saint-Pétersbourg depuis de nombreuses années, c'est sa drogue, son unique motivation dans la vie et surtout ce qui le maintient encore sur les rails. Ce matin, un homme va s'immoler devant ses yeux car la police a classé l'affaire sur le meurtre de son fils. Sans trop d'espoir, Yvan va tout de même jeter un oeil au dossier. Les prémices d'une enquête longue et douloureuse pour Yvan et son nouveau coéquipier Jeremiah.
Parallèlement nous retournons quelques années en arrière avec Guenadi, au sein de cet orphelinat sombre et misérable où les enfants se sentent tous les jours un peu plus rejetés. Mais il y a aussi Igor, Alexandre et les autres, tous passés par cet orphelinat et qui se retrouvent aujourd'hui pris dans cet engrenage morbide.
Pour résoudre les crimes d'aujourd'hui, Yvan va devoir replonger dans un passé qu'il aurait voulu oublier, et replonger dans une vieille affaire de maltraitance, d'abus sexuels et de meurtres résolue des années plus tôt.

Ce livre vous plonge littéralement dans une atmosphère froide et lourde qui illustre particulièrement bien la Russie. L'ambiance est parfaitement retranscrite, sombre, accentuée par ces caractères rugueux, ces personnages malmenés par la vie.
Quand à l'orphelinat, on y suit avec sidération les sévices que ces enfants y vivent au quotidien. Abandonnés par leur famille, ils ne trouveront pas une once d'amour dans ce lieu de vie pourtant censé être une nouvelle chance pour eux.
L'auteur, tout comme l'un de ses protagonistes, a vécu les six premières années de sa vie en orphelinat avant d'être adopté et de venir vivre dans le Cantal. J'ose espérer que la part de fiction dépasse la partie inspirée de sa propre expérience !

Certains éléments se devineront assez vite, mais pourtant il nous faudra aller jusqu'au bout de ce roman glaçant pour en comprendre toute la complexité et les liens entre tous les fils de l'histoire.
L'intrigue est particulièrement sombre et nous plonge dans la perversité la plus immonde infligée à des enfants sans défense, des orphelins que personne ne viendra sauver.

J'avoue que j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman aux multiples ramifications. L'auteur nous entraîne dans cette histoire mêlant passé et présent aux côtés d'une multitude de personnages. Nul détail n'est de trop pour comprendre les enjeux de cette intrigue et l'auteur a fait un gros travail sur la psychologie de ses personnages. Nous suivons ces destins variés où certains ont réussi à mettre derrière eux les horreurs vécues alors que d'autres en portent encore les stigmates. Mais pour tous, le passé finit toujours par les rattraper.

Ce livre fait sans contexte partie de mes plus belles découvertes de 2021. Amateurs de polars, n'hésitez pas une seconde et procurez vous cette pépite 😍

Retrouvez ce livre par ici https://evidence-boutique.com/clair-obscur/le-chant-du-baikal
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Aujourd'hui, je vous parle de « le chant du Baïkal » de Sergueï.P Bonal qui sort ce jour chez Evidence Editions et que j'ai eu la chance de gagner grâce à l'opération des #crazybooksday.

Je vous le dis tout de suite, ce polar est une petite merveille ! Attention à vos petits coeurs toutefois car la barbarie et la souffrance y sont omniprésents.

*****
Serguei Bonal, que je ne connaissais pas jusqu'alors nous livre une histoire intense et cruelle. Une histoire dans laquelle il semble avoir mis une partie de ses tripes car il a lui-même connu les couloirs de l'orphelinat en Russie, il a eu la chance d'être adopté par des français à l'âge de 6 ans. Non seulement, il a toute cette légitimité pour nous exposer la souffrance de ces êtres innocents mais en plus, il sait l'imposer au lecteur tant c'est criant de réalisme.
Comme il est indiqué dans le résumé, l'intrigue va vous mener vers un orphelinat abandonné. Libre à vous, à ce moment précis de supposer toutes sortes de choses possibles et imaginables mais je doute que vous puissiez deviner l'effroyable ignominie qui vous attend ici. Ou plutôt qui attend ces enfants sciemment abandonnés, dans l'espoir qu'une vie meilleure leur tende les bras. Une utopie invoquée par les parents qui les abandonnent histoire de se trouver des excuses, de se dédouaner. Mais pas seulement. Oubliez toute vision manichéenne de cet acte aussi abject qu'il puisse vous paraitre car l'auteur va vous confronter à des évènements plus nuancés qui auront tous pour point commun la douleur.
« …La douleur, ça ne se compare pas, ça se vit, ça se comprend. Ta douleur n'est pas plus grande que la mienne, elle est différente. Mais ça ne m'empêche pas de la comprendre et de compatir ». (extrait)
Une douleur omniprésente donc qui n'épargne pas non plus Ivan, l'un des enquêteurs principaux. Cet être cabossé a beaucoup à vous apprendre sur le tourment, la ténacité, le force de combattre …ou pas. Habitué à travailler seul afin de pouvoir s'auto-flageller en tout liberté et à sa manière, il se voit affubler d'un coéquipier aux épaules solides : Jeremiah. L'auteur a su créer une vraie cohésion entre eux deux alors même qu'au départ, ils n'ont rien en commun. D'ailleurs ce duo d'enquêteur n'est pas sans me rappeler celui des enquêtes du département V. Ces deux êtres antinomiques n'en sont pas moins très attachants et touchants.

L'intrigue, quant à elle, est très riche et extrêmement bien travaillée et elle risque fort d'écorcher votre coeur et de vous vider de votre énergie. A la fin de cette lecture éprouvante, il ne vous restera plus qu'à admirer longuement cette magnifique couverture, si fidèle à l'atmosphère de cette histoire, afin de retrouver un tant soit peu de sérénité.
Lien : https://www.facebook.com/les..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Depuis qu’elle avait été adoptée, elle n’était jamais retournée à l’orphelinat, l’idée même de devoir se confronter à son passé l’effrayait. En allant voir Albertovna, Anna passa devant l’immense bâtiment aux briques rouges, sinistre et maintenant à l’abandon, nourri d’horreur et de mauvais souvenirs. Elle revit les pires moments, elle entendit les pleurs, les cris qui venaient du sous-sol. Heureuse de s’en être sortie vivante, elle avait cependant honte. Honte d’elle de ne pas être intervenue, ou seulement de ne pas avoir tenté d’aider ses camarades ; comme beaucoup, elle avait préféré ne rien voir. Tous les enfants savaient ce qui se passait dans les profondeurs de l’orphelinat, mais aucun n’osait en parler de peur de se retrouver à la place des victimes. Au moment où elle avait quitté l’orphelinat, celui-ci lui paraissait plus grand, plus terrifiant. Pourtant, même si les fenêtres brisées et les murs ternis donnaient un aspect horrifique, elle ne le voyait plus de la même...
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Ce soir-là, comme chaque soir, le lac Baïkal demeurait immobile : on aurait pu croire à un miroir gigantesque. Toute sa surface reflétait le ciel d’encre parsemé de taches bleuâtres. Peu de personnes assistaient à ce spectacle magnifique. Rien ne pouvait le troubler, le déformer.
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