Des sirènes

Un livre tout en douceur qui met en mots une séquence de vie très particulière.La narratrice ,documentariste ,revient sur l'île bretonne où vit sa mère atteinte du cancer.Toutes deux partent habiter en ville dans l'appartement de la narratrice ,les soins l'imposent.Le récit intimiste déroule de façon pudique la relation chaleureuse mère -fille, affrontant les traitements et la fin de vie.C'est le moment de dévoiler les secrets .Et c'est toute une toile réconfortante et énigmatique à la fois qui se tisse autour de la narratrice: il y a ses amitiés féminines,il y a son amoureux Farel,il y a la lignée des femmes de sa famille.Dans une écriture très visuelle, la narratrice se demande si les violences qu'elle a subies trouvent leur place dans le triste enchaînement des abus sexuels dont ont été victimes les femmes de sa famille.Et contrairement à ce que l'Odyssée raconte,dans cette histoire, ce sont les sirènes qui doivent se méfier des hommes, de leur famille de surcroît.

Je découvre les éditions Zoé et Colombe Boncenne avec ce quatrième roman, délicate évocation des histoires familiales entachées de silences, de non-dits et de drames. Telle Daphné sur le tableau de Pyke Koch (détail en couverture, mais sans visage), la parole ne parvient pas à franchir les lèvres de la mère, dont la vie s'étiole jour après jour.
C'est un livre qui joue d'abord une petite musique discrète, la musique de l'évitement pour la narratrice qui n'est pas sereine de cette proximité soudaine avec cette mère peu tendre, îlienne bretonne, et par ricochet, avec les photos de famille qui resurgissent, autant de questions sans réponse.
Les hommes sont au second plan, il est avant tout question de ce que la recherche de la vérité, et la vérité dite elle-même, fait à nos vies et à celles des survivants.
Un bel écho au mythe des sirènes.

Je suis mitigée par ce roman qui semble se passer hors du temps et hors des repères d'une ville où d'un village. le lecteur a besoin de situer les lieux. de se dire qu'il connaît cette rue, cet hôpital. Quand je lis un livre, je vais regarder les lieux sur Google pour mieux m'intégrer dans le décor de l'auteur. Je ne comprends cette idée de femmes sirènes ni à quoi elles servent (elles me paraissent ridicules). Ce qui est intéressant ce sont les rapports d'une mère et d'une fille qui ont toutes deux subi des agressions sexuelles. La narratrice ne semble pas travailler beaucoup. de quoi vit-elle ? La lectrice que je suis n'arrive pas à cerner les personnages qui sont tous dans le flou, hors de la vie.

N'attend-t-on pas trop souvent qu'il soit trop tard pour parler ? Mais alors, est-ce trop tard ?

La mère de la narratrice, co (est-ce une autobiographie ?) tombe malade, une leucémie. L'occasion de se rapprocher, de parler, de mettre à jour ce qui s'était passé. le grand-père, les gestes… les secrets de famille

Un livre très touchant sur l'importance de dire avant de partir, avant qu'il ne soit trop tard. Les mots qui soulagent, réconfortent, soignent et relient
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