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EAN : 9782877041942
80 pages
éd. Unes, 2018 (19/09/2018)
2.83/5   6 notes
Résumé :
Toute pensée a son revers, et s'il en était de même dans la vie ? Si l'on transposait le bien et le mal en silence et en bruit ? Si l'on pouvait aller à rebours de la construction. Si « la durée de construction était égale à la durée de destruction ? ». Si les montagnes pouvaient repousser. Les bombes bâtir. S'il fallait attendre neuf mois pour mourir. Si la lecture des livres était réservée à ceux capables de les écrire. Si les idées ne se révélaient qu'à ceux qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre acheté d'occasion et lu dans le bus.
Un livre plein d'un esprit enfantin avec des références amusantes bien qu'elles viennent avec de très gros sabots.
Il y a pour autant une certaine fraicheur dans plusieurs pages. Cette jeune femme (20 ans et jeune actrice également) si j'ai bien compris en est à son premier livre et on peut donc penser que dans plusieurs années il y aura plus de maturité littéraire.
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l'asymétrie odieuse et les magnifiques suppositions
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
                Le fenouil et le feu


                Extrait 6

    Les anciens conservaient le feu sous la cendre. Si le feu
s'éteignait, ils cherchaient un dernier germe sous la cendre.

    Le fenouil servait à transporter le feu, mais aussi à conser-
ver les remèdes, les principes actifs.

    Narthex, le mot grec pour férule, fenouil géant, donne origine
à narthecium : boîte à médicaments.

    L'écorce, sèche, évite à la sève de se dessécher. La lettre, sèche,
évite au sens de se dessécher. La lettre transporte et protège.


    C’était à moi de le garder, ils m’avaient appelée gardienne du
feu, et je le gardais bien ! Puis, il y eut la nuit, la pluie méchante et
la grêle, et mon feu est parti. Vous l’avez vu ? Sans lui, je ne peux
pas rentrer !
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                Le fenouil et le feu


                Extrait 5

    Une semence de feu cachée au creux d'un fenouil.

    La torche. — Les yeux la voient, les mains la touchent,
l'esprit la perce. Seul l'esprit sonde l'écorce. Seul l'esprit y
voit le feu.

    Les signes d'une langue étrangère sont des torches que
l'esprit ne perce pas. Les yeux les voient, les mains les touchent,
l'esprit n'y voit pas le feu.

    Certains mots sont des fenouils géants : ils peuvent abriter
toute sortes de feux. Les feux qu'on y enfouit se trouvent tout
perdus, tout petits dans le creux géant. L'esprit a toute liberté
d'y voir le feu qui lui plaît.
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                Le fenouil et le feu


                Extrait 3

    Choses immatérielles, choses matérielles. — Il est des torches
qui, transmises, se dédoublent ; de sorte que plus elles sont trans-
mises, plus la terre des hommes s'illumine.

    Il est des torches qui, transmises, ne se dédoublent pas ; de
sorte qu'on ne peut les transmettre sans s'en priver. Pas de trans-
mission sans privation. Pas de privation sans guerre. Ce sont les
torches éteintes. Leur lumière ne résiste pas au premier vol.

    Les torches éteintes occupent les mains de l'homme, mais
n'éclairent pas son visage.
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                Le fenouil et le feu


                Extrait 2

    Le feu, lui, n'est pas torche, mais il est descendu en torches.
Qui sait du feu sait grâce aux torches — nous sommes soumis aux
torches.

    L'homme cherche le Feu, et s'encombre de torches.



    Le feu, lui, n'est pas torche, mais il est descendu en torches ;
et a exigé de l'homme grande attention, car les torches confondent
l'homme.

    L'homme a reçu la lumière, et avec elle l'écorce brute de la
torche, les deux ne faisant qu'un.
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« Dans un lieu de silence, nos bruits intérieurs nous noient. Ils s’étendent comme les racines d’une plante transplantée dans un pot plus ample. Un lieu de silence est une invitation aux bruits intérieurs.
(…)
Qu’est-ce que le bonheur ?
C’est être heureux.
Non, c’est être heureux et conscient de l’être.
Peut-être : le bonheur, c’est être conscient.

Être heureux et conscient de l’être, c’est être dans le silence et l’entendre.
(…)
La vie, comme le silence, dure. La mort, comme un bruit, fait irruption.
(…)
Et si la destruction et la construction devenaient symétriques ?
La destruction serait aussi laborieuse que la construction. Le chaos, aussi exigent que l’ordre. Pour démolir, il faudrait autant de discipline, autant de persévérance que pour bâtir.
(…)
Et entre nous ? Quelle asymétrie dans nos rapports ?
(…)
Et si le monde inanimé s’animait entièrement ? La pierre aussi se mettrait à se construire, à se chercher de l’intérieur, à s’intégrer, à se sculpter soi-même.
(…)
Pour mourir, il faudrait au moins neuf mois de dégestation. Pour tuer un homme, nous porterions en nous la victime dans une espèce d’utérus mortifère, ou nous déferions petite à petit les muscules, les organes, les os. Pour tuer, il faudrait la même énergie que pour engendrer.
(…)
Mais alors qui seraient les vers, ces petits êtres qui se nourriraient de notre pâte spirituelle ?
(…)
L’on pourrait imaginer que, lors de la mort, tout l’amour porté par l’homme qui périt soit aspiré par le soleil, qu’il retourne à sa source, et que toute sa tristesse – le soleil ne voulant rien de cela – retombe sur la terre.
(…)
Il était entré sans feu dans la nuit. Avec lui, tout le siècle. Il avait oublié que le feu montre aux yeux les choses.
(…)
Les femmes connurent le feu avant les hommes. Quand ils revenaient de la chasse, elles le cachaient à l’intérieur de leurs vulves.
(…)
Attention. L’écorce charme. Le feu s’agite, ne cesse de s’agiter. L’écorce demeure. Elle demeure, elle est demeure.
(…)
Toute attente attentive porte en elle la possibilité d’un miracle. »
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