Une affaire pas très catholique

C'est un roman policier atypique. L'auteur a une rhétorique bien particulière. Son humour ne fait pas mouche et y transparait une certaine misogynie. Un violeur sévit dans la petite île anglo-normande de Jersey. Il menace l'ordre établi de cette communauté. Les évènements se déroulent à Pâques 1975. le narrateur Charlie Mortdecai, amateur de thé, est mêlé malgré lui au drame. Les femmes de ses deux voisins sont victimes d'agression. Georges et Sam, les deux maris, se mobilisent pour poursuivre le coupable et élaborent une souricière peu inspirée avec la participation d'un prêtre excommunié qui meurt lors d'une cérémonie satanique. Les trois quidams sont emprisonnés. Une parodie de justice s'ensuit. Et les trois hommes se réunissent sur les eaux pour le dénouement final. J'ai eu toutes les peines du monde à finir le roman. J'imagine que le récit n'avait qu'une ambition celle d'exposer la légende de la Bête de Jersey. Pendant plus d'une décennie, Edward Paisnel a terrorisé les habitants de Jersey.

Charlie Mortdecai est un aristocrate, marchand d'art à temps plein, receleur de tableaux volés à ses heures perdues. D'ailleurs, un Goya a plusieurs millions vient d'être volé mais il jure qu'il n'y est pour rien, parole d'honneur d'un honnête homme !Néanmoins le commissaire Martland ne le crois pas un seul instant et lui met une pression d'enfer.


Des balles le frôle, des amis décèdent, vite il faut fuir l'Angleterre en partance pour le Nouveau-Mexique. L'excuse parfaite pour rendre visite à un riche acheteur qui convoite le tableau volé qui « n'est pas » en possession de notre Charlie. L'occasion pour lui de rencontrer une sublime Johanna, récemment veuve dont les circonstances du veuvage vont accabler Mortdecai encore un peu plus. Eh bien oui quoi, il était là au mauvais endroit au mauvais moment, il est donc coupable !Mais à partir du moment où il a posé un pied aux USA, il sera traqué comme un animal à abattre jusqu'à son retour en Irlande. Martland ne lui laissera pas une once de repos !


Mais cette fin … Non, non non et non ! Heureusement que j'ai déjà le roman suivant, sinon ça n'aurait pas été possible, on nous lâche une fin ouverte apocalyptique ! Mortdecai est acculé dans une grotte, blessé, avec des munitions comptés, et dehors se trouvent Martland et deux autres bêtes de muscles qui n'attendent que de le voir sortir pour le tuer. Haletant !


Si je vous dépeins l'aspect très policier du roman qui m'a fortement plu, le plus gros succès du livre tient à l'humour de l'auteur pour nous raconter les aventures. Il joue avec les pensées des personnages qui deviennent des dialogues à la François Perrusse, il met à mal Mortdecai en le critiquant avec malice et dérision. C'est frais, vivifiant, drôle et émouvant tout en étant étonnement vif, un vrai road trip qui m'a plus d'une fois surprise. Je vous le recommande avec un plaisir non feint, je me suis régalée !
Lien : https://cenquellesalle.wordp..