« La vérité n'est jamais là où on l'attend » .
« le mensonge est un instinct de survie » ..
« Et un mensonge ne peut jamais être effacé : même la vérité n'y suffit pas »
Trois extraits de ce thriller/ polar ? Dont un d'un célèbre écrivain .
Le lecteur plonge avec passion au coeur de trois récits mêlés : la rencontre entre Bertille, et un vieil homme Victor , ancien instituteur, coupable idéal de la mort d'un enfant de dix ans : Simon, repêché dans un lac des Vosges près du village de Saintes - Fosses, le journal de Victor qui remonte à plus de trente ans en arrière , enfin le journal de Bertille qui se rend à Saintes - Fosses , après avoir découvert la confession écrite de Victor..
Bertille part au coeur des Vosges afin de comprendre enfin le MYSTÈRE entêtant des trente ans de prison de Victor ..
Àu coeur d'un lieu où chaque arbre s'oppose au vent de toutes ses forces, où dans cette région vosgienne chaque hiver blanc recouvre les secrets et où chaque torrent de printemps défie son lit, de même chaque été enveloppe de brume ses sommets usés par le temps, oui, la beauté des paysages défie et atténue légèrement la noirceur implacable de cette histoire .
Une histoire où certaines traces demeurent indélébiles, pétrie d'émotions , de tension, d'amour d'une incroyable force , de remords , de souffrance sur la condition humaine ,la jeunesse , le destin , le sort poignant de certains êtres , le cheminement lent , douloureux mais vertigineux de la vérité , troublée par le filtre des souvenirs , enfin , de résilience , de reconstruction tardive , de besoin périlleux de vérité absolue .
L'auteure creuse avec habileté l'aspect sans appel , diabolique des faits .
Avec brio elle entremêle les destins grâce à la structure du roman : passé et présent alternés , nous lisons les pages du manuscrit où Victor a écrit ses confessions mais aussi les pages du carnet de Bertille qui évoque des traumatismes anciens , des secrets , la psychologie de personnages tourmentés , profonds , violents , les plaies et cicatrices , larmes qui ont dévasté , explosé , changé le cours des choses …..
Les allers et retours dans le passé s'enchaînent naturellement sans sordide
ni misérabilisme, l'auteur dévoile les demi- vérités , les mensonges , les idées reçues ,les approximations des enquêtes , les mécanismes complexes , le pouvoir des mots qui tailladent dans le vif ou pilonnent comme des coups de poing , les silences notamment ceux de Victor …
Le rythme ne faiblit pas ,la plume est fluide , l'écriture agréable, la narration plaisante : j'ai dévoré cet ouvrage sensible , au coeur d'une époque révolue qui m'a fait penser au drame du petit Gregory, aux lacs glacés des Vosges , dans une ambiance teintée de brume et d'humidité .
Autopsie d'un drame , secrets et démons enfouis dans les forêts vosgiennes.vérité sur la mort de Simon , alors parler ou se taire ? .
« N'oubliez- pas qu'il n'y a plus grande menteuse que la mémoire !
Elle est là pour nous préserver , elle réinvente en permanence nos souvenirs pour nous permettre de continuer à avancer; elle ne vous aidera pas à trouver la vérité …
Pour cette raison , je ne vous laisserai pas lire la suite de mon texte avant votre retour !
À vous de vous forger une opinion ! » .
Je ne connais pas l'auteure , emprunté par hasard à la médiathèque.
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J'ai donc connu en prison le bonheur de transmettre et d'ouvrir la voie de la lecture. La plupart des prisonniers que je côtoie ici ne sont pas des gens mauvais, en tout cas pas plus mauvais que ceux qui circulent de l'autre côté des grilles. Si dans leur jeunesse, on leur avait permis de s'évader par les livres et l'accès au savoir, je suis persuadé qu'ils vivraient aujourd'hui l'existence commune et pacifique des hommes libres.
Sur le plan privé, la réussite était moins flagrante. Je n'avais eu que de vagues aventures pendant mes deux années de normalien. De retour à Saintes-Fosses, mon temps libre se déroulait avec l'éternelle bande de copains dont Céline, Yves, Pascal et moi restions les seuls célibataires. Nous traînions dans les fêtes de villages voisins dans l'objectif annoncé de nous caser, plus par conformité sociale que par attrait d'une relation de couple.
Pendant cette confession, elle s'était approchée de moi jusqu'à pratiquement se lover dans mes bras. Je fermai les yeux et le sentiment de plénitude que je ressentis à cet instant fut tel que je lui promis de faire tout ce qu'elle me demandait et qui tenait en un seul mot : rien.
La plupart des prisonniers que je côtoie ici ne sont pas des gens mauvais, en tout cas pas plus mauvais que ceux qui circulent de l'autre côté des grilles. Si, dans leur jeunesse, on leur avait permis de s'évader par les livres et l'accès au savoir, je suis persuadé qu'ils vivraient aujourd'hui l'existence commune et pacifique des hommes libres.
Elle ne le sait pas encore, mais ces mots qui s'empilent sont capables de tout emporter sur leur passage. A la manière de ces gouttes d'eau inoffensives qui, rassemblées en torrent, acquièrent un pouvoir dévastateur.
Entretien avec Cathy Bonidan à l'occasion de la rencontre entre l'autrice et les lecteurs de Babelio.com le 2 mai 2024. Découvrez les mots choisis par l'autrice pour évoquer son roman "Où la vie nous conduira", paru aux éditions De La Martinière.
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