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Critique de LoupAlunettes


: Malgré la superbe l'illustration d'Élodie Bouédec, " Dans mon petit monde" ne sera probablement pas un titre à partager régulièrement pour le plaisir.
C'est un album utile, qui rassurera parents et enfants, pour partager des impressions spéciales, mettre des mots sur de drôle de sensations désagréables quand elles se manifestent.
Pour faire simple, nous dirions qu'il s'agit ici d'angoisses chez certains enfants.

L'auteure Sandrine Bonini se montrera précise en nommant, "...le Syndrome d'Alice au Pays des Merveilles.
Il est décrit par le psychiatre britannique John Todd, en 1955 et il se traduira par des illusions visuelles ou des distortions comme celles décrites dans le roman de Lewis Carroll...".
Sandrine Bonini supposera que l'auteur anglais lui-même aurait vécu ses troubles dans l'enfance pour s'en montrer si familier dans ses métaphores. C'est "...peu dangereux et susceptible de disparaitre avec le temps...",nous dit on, mais cela peut effrayer. Carroll les aurait retraduit dans son roman pour en parler en seconde lecture.

Ce thème délicat parlait aussi à l'auteure de cet album qui en reparlera au travers donc dans sa fiction, avec l'expérience d'une petite fille un peu perdue.
Les débuts de l'histoire sont très sérieux et ils ne contourneront pas la nécéssité de faire appel à un spécialiste pour guider.
L'histoire relativisera, replaçant la singularité psychologique parmi une foule d'autres dans la nature humaine qui occuperont l'esprit des gens de l'entourage de l'enfant.
Il sera à comprendre que l'on a tous des petits tics ou des tocs. Il sera évidemment important qu'ils ne nous dominent pas, gâchent notre vision du réel, nos humeurs.

Les illustrations d'Élodie Bouédec apporteront une dose de douceur, avec la touche rouge " fraise tagada" très présente et ses pages mouchetées d'un poivre esthétique.
Sur la première de couverture, nous apercevons l'héroïne admirant en pyjama une petite poupée représentant Alice de Carroll.
Sur les bons conseils du spécialiste de l'aventure, notre petite angoissée lira le roman de Lewis Carroll ( le docteur insistant pour qu'elle le lise plutôt qu'elle le regarde à la télévision. le livre ne se montrera pas maladroitement démonstratif à ce sujet et pourtant nous savons que la lecture a de belles vertues rassurantes qui posent les caractères, favorisent la concentration).
En choisissant le roman de Lewis Carroll, nul doute que le médecin souhaitera que notre héroïne se retrouve par elle-même dans les impressions du roman pour enfants.
La dernière partie basculera dans un onirisme qui fera rêver et rassurera encore une fois sur la portée du problème. Suivez le lapin blanc si le coeur vous en dit et lâchez prise, amusez-vous.

Si nous rechignons un peu au début à ne pas nous retrouver dans un album de pur divertissement, nous serons toutefois content au final d'être averti du sujet et rassuré de connaitre un album jeunesse qui en parle, au cas où.
L'album pourra aussi faire passerelle, inspirer de la tolérance, pour expliquer doucement d'autres troubles observés chez des camarades aux jeunes enfants lecteurs.
Cela arrive, ce n'est ni bien ni mal, ni gentil ni méchant.
Cela existe, c'est tout. Et on peut y remédier.
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