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EAN : 9782842714826
143 pages
La Musardine (01/01/2013)
3.46/5   12 notes
Résumé :
Hier, je me suis fait une profonde entaille à la base du petit doigt en ouvrant les huîtres (j’adore les huîtres comme j’adore les moules). D’habitude, je procède tranquillement, en prenant garde de ne pas me blesser. Mais là je pensais à toi ; j’étais très distrait – et pour arranger le tout j’avais bu trois bons petits verres de vin blanc. Je m’étais d’abord fait une légère éraflure, mais faut croire que ça ne suffisait pas. Heureusement, ce n’est pas la main qui ... >Voir plus
Que lire après Il faut jouir, EdithVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
♬♫ ♬ ♪ «Oui JérÔme c'est toi» le coupable de m'avoir tenté avec ce fruit défendu et je vais oser dire haut et fort, Ouiiiiiii, j'ai joui et quel pied… à sa lecture bien sûr. Mais pouvais-je faire autrement après avoir lu ton truculent billet ? Ta chronique tentatrice était « une pomme » bien rouge et juteuse et comme je suis une faible femme alors comme Eve j'ai péché et croqué à pleines dents, jusqu'au trognon, bah un petit plaisir ne se refuse pas !

Voilà une petite heure jouissive, et oui une heure c'est déjà pas mal, qui m'a fait rire, sourire et rougir et Dieu que c'était bon. Je défie quiconque de ne pas apprécier ce petit recueil pervers et alléchant à souhait. Ce n'est ni le roman du siècle ni de la grande littérature, mais juste une petite infidélité, une escapade frivole, libertine, que j'ai savouré sans aucun scrupule et c'est un pari plus que réussit. C'est drôle, coquin, un tantinet vicieux, rien de pornographique, tout en suggestion et c'est ainsi qu'Alain Bonnand nous tient jusqu'à la dernière ligne de ce péché mignon.

Edith, téléprospectrice, et Henri, écrivain, vont se retrouver au téléphone par le plus pur hasard. Va commencer alors entre ces deux amoureux de la vie, un jeu de séduction érotico-sensuel, ardent et puéril, tout ce qu'il y a de plus excitant mais aussi d'interdit. Mariés tous deux, mais qu'importe, rien ne compte plus que le plaisir, rien ne compte plus que jouir. Un échange téléphonique puis épistolaire s'installe, des minutes de bonheur volées ici et là. le plaisir augmente, encore et encore, par les jeux de mots, les insinuations, les images, les caresses virtuelles. Puis le ton change, la tentation et la pression arrivent à leur apogée… Il n'y a plus de gêne. Quand il y a de la honte, il n'y a pas de plaisir, alors Edith va se lâcher comme jamais et va vendre son âme au diable, et quel diable !

Surtout, la prochaine fois que la sonnerie de votre portable retentit, soyez vigilent, au bout du fil c'est peut être une Édith ou un Henri en puissance.

Il faut jouir, Edith… Oh oui jouissons ! .

Si mon billet ne vous a pas totalement convaincu, rendez-vous sur le blog
« D'une berge à l'autre » où la tentation selon Saint Jérôme vous attend.

http://litterature-a-blog.blogspot.fr/2013/08/le-premier-mardi-cest-permis-18-il-faut.html

Jérôme, si tu as d'autres petites pommes comme celle-ci, je croque, c'est si bon la honte ...

Pour lire quelques extraits indécents du livre rendez-vous sur mon blog ;)
Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Ça commence par un coup de téléphone. Elle prospecte pour tenter de placer des stations d'affinage censées purifier l'eau courante. Il décroche et se lance dans un plan drague plutôt convenu mais qui a l'air de fonctionner. Il lui annonce qu'il est écrivain et lui demande ses coordonnées afin de lui envoyer son livre. Ils se recontactent à plusieurs reprises par téléphone puis entament une correspondance. Elle est mariée et mère de famille mais elle se laisse petit à petit embarquer dans un jeu de séduction qui bouscule son train-train quotidien et réveille une libido en sommeil depuis trop longtemps. Leurs échanges deviennent de plus en plus torrides et ils vont se rencontrer à plusieurs reprises, dans un parc, dans une voiture et finalement à l'hôtel. Lui n'a qu'une idée en tête, la faire jouir (car elle ne s'en croit plus capable depuis longtemps). Avec obstination, imagination et persévérance, il va parvenir à ses fins.

Un délicieux petit roman, uniquement basé sur des échanges téléphoniques et épistolaires. C'est fin, jamais vulgaire, tout en suggestion, loin des descriptions quasi gynécologiques qui fleurissent partout ailleurs. Tellement plus émoustillant en somme. Et puis les personnages ont de l'épaisseur. D'un coté l'écrivain canaille, un brin pervers, séducteur patenté qui sait parfaitement ce qu'il fait et ce qu'il veut (sans compter qu'il n'a ni passé douloureux avec une fêlure d'enfance à cicatriser et encore mois un physique de dieu grec) et de l'autre une mère de famille faussement ingénue qui cherche juste à pimenter son quotidien et reste d'une totale lucidité quant à cette relation adultère (pas une oie blanche nunuche qui tombe amoureuse de son patron en attaquant son premier jour de stage).

Les échanges sont enlevés, il y a ce petit soupçon vachard qui empêche le récit de tomber dans la guimauve et en plus quelques passages sont plutôt drôles. Bref, je recommande chaudement si vous voulez sortir de la médiocrité ambiante.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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réédition (précédemment publié en 2004 par les Presse Universitaires de France)

*** réservé aux adultes ***

Le tout dernier retour d'Alain Bonnand en littérature (après ceux de 2003 et 2010), même subreptice, donne bien du plaisir...
J'ai déjà parlé du très beau "Testament syrien" publié en 2012 chez Écriture.
Dans un genre différent, "Edith" est la réédition ces jours-ci d'un texte érotique épatant publié en 2004 aux Presses Universitaires de France.

Dans son "Alexandrine, grande voyageuse à Paris" — récit sous forme d'échanges de mails envoyés de Amman en Jordanie où il vivait avec sa famille à l'époque de la promotion d'Il faut jouir, Edith —, Bonnand racontait à sa jeune correspondante parisienne son passage dans l'émission littéraire de Michel Field :

“ Des critiques qui se mettent en quatre pour défendre un livre dont l'auteur, en face d'eux s'ingénie à déconseiller et l'achat et la lecture, c'est cocasse ! (C'est de la petite pochade Il faut jouir dont il était question ; notre Cécile, elle, a complètement été oubliée dans cette affaire...) ”

Fine mouche, Alexandrine répondait :

“ On vous a vu à la télé ! Si tous les écrivains étaient comme vous, le métier d'éditeur serait compromis, mais la littérature serait joyeuse. C'est l'avis général. ”

Bonnand avait fait parvenir à Alexandrine un exemplaire d'"Edith" avec cette recommandation gentiment tartuffe :

“ "Il faut jouir, Edith", c'est juste pour vous faire plaisir, pas pour lire ! (Ou alors, seulement les dialogues, qui sont bien piquants.) ”

Je sais pas pour Alexandrine, mais moi j'ai tout lu, et ça m'a fait bien plaisir !
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Un livre mené tambour battant, sous la forme d'échanges virtuels écrits ou téléphonés. Facile à lire, les pages ne sont pas surchargées et le rythme est enlevé.


Sur le fond, qu'est-ce que je viens de lire ? Une histoire d'amour ? Une aventure ? Ni l'une ni l'autre. Je vois un défi, un désir de conquête par ennui ou par goût du jeu, le vite-vite qui réveille mais aussi qui étourdit. Un déséquilibre des forces en puissance.


Je vois une femme oubliée du désir se laissant charmer par la verve du séducteur aguerri. Mon vocabulaire est guerrier, mais ce que raconte le livre ressemble à une attaque en règle, à une traque.


Henry s'intéresse à ce que dit Edith lorsque cela va dans son sens, le reste est purement et simplement ignoré, voire transformé pour coller à son but. Mais quel est ce but ? L'attrait de la nouveauté, c'est certain. Mais au fil des pages, ce but me semble se transformer en l'envie de voir jusqu'où Edith irait par amour ou par désir. Cette femme est devenue insecte sous microscope. J'ai du mal à trouver belle l'envie de pousser quelqu'un juste pour ressentir la satisfaction personnelle d'y être arrivé. C'est creux et froid.


Ceci dit, la détermination dont il fait preuve reste admirable puisqu'il parvient à ses fins.


Bien que l'époque veuille que toute démonstration de force de la part d'un homme vis-à-vis d'une femme se retrouve instantanément metoo-ed – par force, j'entends autant force de persuasion que simple expression (possiblement répétée) d'un désir – je persiste à réunir détermination, intégrité, et désirabilité. C'est même la seule chose qui me séduit chez ce Henry. Il désire et il parvient à aplanir les résistances par le seul discours. Il obtient même qu'Edith, pourtant si discrète au départ, finisse par faire plusieurs pas en avant en lui exprimant sa propre demande. Ce livre n'est pas totalement à jeter puisqu'il a permis l'éveil d'un être.


Sur le style, dès le premier « Mademoiselle » l'image de Sacha Guitry déclamant dans Mon père avait raison ou dans le Nouveau Testament s'est imposée à moi. J'ai vu les grands gestes des bras, le pas décidé, le menton relevé et l'absence totale d'hésitation. le monologue quasi monocorde qui déroule un argumentaire au pas de course, argumentaire qui se tient même s'il semble parfois sauter du coq à l'âne. J'ai vu l'emphase, l'enthousiasme, la locomotive lancée à toute allure, sûre d'elle-même. Et une présence ! De celle qui éclipse tout ce qui entoure !


Sauf que Guitry ne m'a jamais donné cette impression de légèreté et de fuite. Jamais je n'ai eu le sentiment d'avoir face à moi un rouleau compresseur.


Henry m'a surtout semblé déclamer pour s'écouter lui-même, et, j'ai beau chercher, je ne vois que du jeu. Si le désir n'a pas à être contraint par des règles d'expression qui finiraient par avoir raison de lui, je n'approuve pas l'intention purement superficielle, totalement et péjorativement narcissique.


Ah non, je n'ai pas aimé ce bonhomme.
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Merci à "Chrisdu26" et à la chronique de Jérôme (http://litterature-a-blog.blogspot.fr/2013/08/le-premier-mardi-cest-permis-18-il-faut.html) qui m'ont donnée envie de foncer chez le libraire, à la sortie du bureau. Aussitôt acheté, aussitôt englouti...

Une courte pause où séduction, badinerie et coquinerie vous raviront.
Attiser le feu du désir, braver l'interdit, le tout "en cachette"...
Histoire que ça en jette...
Encore un peu plus !
Le secret de la mise en scène pour se départir du simple adultère.
Divertissant et revigorant, mignon petit roman tél-épistolaire qui vous téléporte.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le 20 déc.

Mademoiselle Edith,

Ci-joint ma photo : est-ce qu'on voit bien que je suis charmant ?
Brune, 1 mètre 69, 55 kilos, 39 ans : ça peut faire une femme très réussie tout cela. (Réussie Edith ?) Très envie de vous rencontrer. En janvier : tout le plaisir est dans l'attente. (Et le plaisir de s'écrire et de se parler sans se connaître ! Le plaisir augmenté parce qu'on a dit "En cachette"; — c'est moi qui ai dit : "En cachette", mais vous avez été bien silencieuse, coquine !)
Votre voix, Mademoiselle, jeune et délicieuse. (Un effort spécial pour moi ? Ou Edith tout simplement délicieuse ?)
A vous,
Henri.

Un billet de trois lignes adressé chez moi pour me faire plaisir ? POSSIBLE ? Possible, me faire plaisir ?
Une photo ? ou description écrite ? Ou attendre grand moment de la découverte ?
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... Tout le plaisir est dans l'attente. (Et le plaisir de s'écrire et de se téléphoner sans se connaître ! Le plaisir augmenté parce qu'on a dit "En cachette"; - c'est moi qui ai dit "En cachette", mais vous avez été bien silencieuse, coquine !)
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Hier, je me suis fait une profonde entaille à la base du petit doigt en ouvrant les huîtres (j'adore les huîtres comme j'adore les moules). D'habitude, je fais ça tranquillement, en prenant garde de ne pas me blesser. Mais là je pensais à toi ; j'étais très distrait - et pour arranger le tout j'avais bu trois bons petits verres de vin blanc. Je m'étais d'abord fait une légère éraflure, mais faut croire que ça ne suffisait pas. Heureusement, ce n'est pas la main qui te caresse profond, c'est l'autre, celle qui te met deux doigts doux au bord des yeux, sur la tempe, à la racine des cheveux quand tu es belle, le visage tout illuminé de plaisir, et que tu dis : "Je crois que tu vas me faire jouir !"
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Mon cher petit Henri chéri,
Je suis très impatiente d'ètre à vendredi soir et de sentir ton sexe dans ma bouche, c'est très doux, c'est chaud, c'est très bon. Je pense à répondre à ton questionnaire demain si c'est possible car un de mes fils est encore à la maison et cest sur la planche à repasser que je t'écris ces quelques lignes.
J'adore tes baisers fougueux qui me rendent folle et le moindre de tes gestes me donne le frisson.
Edith qui pense à toi
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Videos de Alain Bonnand (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Bonnand
Diffusé en direct le 22 sept. 2016 (RADIO RCJ) L’invité de Paule-Henriette Levy : Alain Bonnand pour son livre « Damas en hiver » paru chez Lemieux éditeur
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