Bonnard et Matisse avaient deux ans de différence. Dans ces lettres échangées entre Nice et le Cannet, les deux amis parlent peinture, deuil, couleurs. C'est lumineux.
« Mon cher Bonnard, je vous remercie de votre mot qui m'a fait le plus grand bien car il m'a obligé à me redresser ce matin. »
Nice, le 13 janvier 1940.
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« Mon cher Matisse,
Vos deux tableaux décorent, c'est le mot, ma salle à manger sur un fond ocre qui leur va bien. Surtout la femme au collier dont le rouge est magnifique le soir. Le jour c'est le bleu qui joue le grand rôle. Comme les couleurs ont une vie intense, et variable avec les éclairages ! Je fais des constatations tous les jours et je vous remercie de me donner ce plaisir et cet enseignement. »
Pierre Bonnard, mai 1946
Mon cher Bonnard, je vous remercie de votre mot qui m'a fait le plus grand bien car il m'a obligé à me redresser ce matin.
Véronique Serano, conservateur au musée Bonnard du Cannet, montre comment Pierre Bonnard s’est emparé momentanément de la photographie.