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Critique de sabine59



Je connaissais très peu Yves Bonnefoy, mort cet été .J 'avais envie de découvrir son univers.

D'abord admirateur des poètes surréalistes, il s'est ensuite éloigné d'eux, rejetant un certain"occultisme" de leurs textes et une inscription dans une idéologie qu'il ne cautionne pas vraiment.

Ce recueil rassemble des poèmes écrits entre 1987 et 1991, l'auteur a alors la soixantaine, on sent en effet l'angoisse de vieillir, l'envie de se réfugier dans l'enfance. Une enfance entre rêve et réalité, entre le " je" du présent et le "il" distanciateur du passé .Une oscillation perpétuelle entre le réel, le concret de la terre, à travers la maison, la pierre, les arbres, éléments omni-présents et l'appel du songe aquatique, de l'incertain, du flou:

" Et j'entends en moi cette voix qui sourd du fond de l'enfance: je suis venue ici déjà, disait-elle alors, je connais ce lieu, j'y ai vécu, avant le temps, avant moi sur la terre."

Certains poèmes en prose ne m'ont pas vraiment touchée, d'autres m'ont paru hermétiques mais j'ai apprécié les images saisissantes de la nature et cette volonté d'approcher poétiquement le réel.J'ai aimé en particulier toute la série de poèmes égrenant les multiples facettes de la neige.

" Hésite le flocon dans le ciel bleu
A nouveau, le dernier flocon de la grande neige"

Broder, rebroder le même thème, pour tenter de retranscrire cette réalité rugueuse et pourtant insaisissable, c'est ce que , pour moi, le poète tente de faire, de sa voix particulière. Une voix teintée d'ombres et de mystère, mais pas sans lumière...
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