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Citations sur Les Planches courbes/Ce qui fut sans lumière/La Vie err.. (11)

LA NEIGE

Elle est venue de plus loin que les routes,
Elle a touché le pré, l'ocre des fleurs,
De cette main qui écrit en fumée,
Elle a vaincu le temps par le silence.

Davantage de lumière ce soir
À cause de la neige.
On dirait que des feuilles brûlent, devant la porte,
Et il y a de l'eau dans le bois qu'on rentre.
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Celle qui inventa la peinture
Quant à la fille du potier de Corinthe, elle a depuis longtemps abandonné le projet d'achever de tracer du doigt sur le mur le contour de l'ombre de son amant. Retombée sur sa couche, dont la bougie projette sur le plâtre de la crête fantastique des plis des draps, elle se retourne, les yeux comblés, vers la forme qu'elle a brisée de son étreinte. "Non, je ne préférerai pas l'image, dit-elle. Je ne livrerai pas en image aux remous de fumée qui s’accumulent autour de nous. Tu ne seras pas la grappe de fruits que vainement se disputent les oiseaux qu'on nomme l'oubli."
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L’adieu
Le paradis est épars, je le sais,
C’est la tâche terrestre d’en reconnaître
Les fleurs disséminées dans l’herbe pauvre
(p. 23)
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"On me disait, non, ne prends pas, non, ne touche pas, cela brûle. Non, n'essaie pas de toucher, de retenir, cela pèse trop, cela blesse.

On me disait : lis, écris. Et j'essayais, je prenais un mot, mais il se débattait, il gloussait comme une poule effrayée, blessée, dans une cage de paille noire tachée de vieilles traces de sang."

La vie errante, "On me parlait".
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"Un pays de montagnes qui sont des chiens, de vallées qui sont des abois, de pierres dressées dans l'aboi comme des chiens tendus au bout de leur chaîne."

La vie errante, "Les chiens".
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"Ces pages sont traduites. D’une langue
Qui hante la mémoire que je suis.
Les phrases de cette langue sont incertaines
Comme les tout premiers de nos souvenirs.
J’ai restitué le texte mot après mot,
Mais le mien n’en sera qu’une ombre, c’est à croire
Que l’origine est une Troie qui brûle,
La beauté un regret, l’œuvre ne prendre
À pleines mains qu’une eau qui se refuse."

La vie errante, "De vent et de fumée".
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"Pourquoi n'y a-t-il pas un vocable pour désigner par rien que quelques syllabes ces feuilles mortes et ces poussières qui tournent dans un remous de la brise ?
[...]
Comment se fait-il qu'auprès de si peu des aspects du monde le langage ait consenti à venir, non pour peiner à la connaissance mais pour trouver repos dans l'évidence rêveuse, posant sa tête aux yeux clos contre l'épaule des choses ? Quelle perte, nommer ! Quel leurre, parler ! Et quelle tâche lui est laissée, à lui qui s'interroge ainsi devant la terre qu'il aime et qu'il voudrait dire, quelle tâche sans fin pour simplement ne faire qu'un avec elle ! Quelle tâche que l'on conçoit dès l'enfance, et que l'on vit de rêver possible, et que l'on meurt de ne pouvoir accomplir ?"

La vie errante. "De grands blocs rouges".
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"Ils rêvent. Dans la vie comme dans les images
C'est vrai que la valeur la plus claire avoisine
L'ombre noire de là où les mots se nouent
Dans la gorge de ceux qui ne savent dire
Pourquoi ils cherchent tant, dans le temps désert."

Ce qui fut sans lumière, "La barque aux deux sommeils".
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Rêver : que la beauté
Soit vérité, la même
Évidence, un enfant
Qui avance, étonné, sous une treille.

Il se dresse et, heureux
De tant de lumière,
Tend sa main pour saisir
La grappe rouge.
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Je me lève, je vois
Que notre barque a tourné, cette nuit.
Le feu est presque éteint.
Le froid pousse le ciel d'un coup de rame.

Et la surface de l'eau n'est que lumière,
Mais au-dessous ? Troncs d'arbres sans couleur, rameaux
Enchevêtrés comme le rêve, pierres
Dont le courant rapide a clos les yeux
Et qui sourient dans l'étreinte du sable.

p. 387
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