Le second éclaira une une chandelle qui fit apparaître le visage du capitaine, une moustache à la française, de longs cheveux pleins de graisse et de chanvre, les yeux injectés de quarante ans de piraterie. (...).
Sa figure était celle d’un vieillard dont les rides figées avaient été creusées par le tannage du sel. Même couché, il portait un manteau en cuir gris dont les poches intérieures dissimulaient des pistolets. Sur la tête, il avait un tricorne si usé qu’il paraissait avoir vieilli douze mois en fût de chêne. Entre ses doigts, il faisait rouler des bagues d’or à charnière qu’il avait volé à la Barbade.
Ses cheveux gris étaient coupés presque à ras, et bien qu'il ait dépassé la quarantaine, une lueur vive dans ses yeux lui donnait comme une jeunesse tardive.
Ainsi, les marécages, les passions, les profondeurs de la nature, avalèrent si bien la frégate de Henry Morgan que l'on ne récupéra aucun vestige, et son trésor resta enfoui là, entre des morceaux de voile et le cadavre d'un pirate, conservé dans le ventre des Caraïbes.
Si les étoiles étaient en or, je creuserais le ciel.
- L'avantage d'être pauvre, sourit-il, c'est qu'on peut toujours s'enrichir.
Les plus petits écueils font couler les plus grands galions.
Elle avait l'âge où l'on pense que les arbres volent autour des oiseaux.
Il était arrivé à un âge où l’existence est un déracinement.
« La canne à sucre, c’est comme l’espoir. […] Il faut la brûler pour qu’elle repousse avec plus de force. » (p. 51)
On y trouvait des officiers sans bannières, des bagnards borgnes, des esclaves noirs qui, les dents cassées par la crosse d'un fusil, avaient été enchaînés sur la côte du Sénégal et achetés sur un marché londonien.