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C'est l'oeil goguenard et la raillerie aux lèvres que les habitants du petit village de Ségurian voient débarquer le jeune Guillaume Levasseur et son projet de bergerie. Les rires ne tardent toutefois pas à se faire grinçants lorsque les brebis de l'étranger se retrouvent à pâturer sur les pentes traditionnellement consacrées à la sacro-sainte chasse au sanglier. de coups de gueule en coups de dent et coups de feu, l'affrontement devient bientôt inévitable.


Toute l'originalité du roman vient du parti-pris de sa narration : l'auteur place d'emblée le lecteur à ses côtés, dans le rôle d'observateurs extérieurs venus se pencher avec une loupe ou une caméra sur les comportements aveugles d'hommes dominés par leurs peurs, leurs susceptibilités et leurs rancoeurs. Dès lors, c'est la folle et stupide démesure du fait divers que l'on voit peu à peu s'étaler, dans une escalade irrépressible qui tend le récit vers son dénouement forcément explosif.


La finesse d'observation et la psychologie de Jérôme Bonnetto lui permet de croquer des personnages plus vrais que nature, tels qu'on a l'impression de les avoir déjà plus ou moins rencontrés, en tout cas sous une forme approchante. Sans aucun effort d'imagination, le lecteur se retrouve immergé dans un terroir suffisamment vague pour que chacun le localise à sa guise, la seule indication de sa situation entre mer et montagnes permettant toutefois de faire sonner les dialogues avec l'accent du sud.


Cette histoire peut faire penser, fugitivement, à Jean de Florette ou aux romans de Franck Bouysse, mais ici, point d'émotion ni de lyrisme : derrière les phrases courtes et percutantes qui donnent rythme et muscle au récit, l'essentiel est la mécanique psychologique, implacablement disséquée avec une distanciation presque clinique, à moins que ce ne soit avec l'imperturbable certitude des pierres quant aux dérisoires conflits humains.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Si mes chroniques littéraires devaient un jour servir à quelque chose, eh bien ce serait à faire connaître des livres comme celui-ci. Car, oui, vraiment, ce roman est une splendeur et je pèse mes mots… le récit tendu à l'extrême est servi par une écriture intense, sensuelle et poétique de toute beauté… Dès les premières lignes, on est saisi et l'on comprend que l'oeuvre que l'on commence à peine va nous emporter, nous tenir en haleine jusqu'au bout… Franchement, lisez-le, lisez-le, lisez-le… Je vais tenter de vous convaincre mais mes mots seront bien pauvres par rapport à la force de ce texte et à la puissance qui s'en dégage.
En fait, nous entrons dans un monde tragique où, d'une certaine façon, la règle des trois unités est parfaitement respectée : unité de temps, six années dont les tensions s'exacerbent autour d'une fête : la saint Barthélemy (24 août) où l'on déguste la traditionnelle soupe au pistou ; unité de lieu : un petit village du Sud, entre mer et montagne : Ségurian, quatre cents habitants ; unité d'action : un certain Guillaume Levasseur qui, après avoir baroudé à droite à gauche, arrive au village avec un projet bien précis en tête : construire de ses propres mains une bergerie et s'installer comme berger.
Seulement, Ségurian est depuis toujours une terre de chasseurs à la tête desquels règne la dynastie des Anfosso, notamment Joseph, l'aîné, chasseur de sangliers, bâtisseur de la quasi totalité des maisons du village, un gars du pays, un enraciné, un du cru à qui on n'impose rien, à qui on ne la fait pas. À qui on obéit. « Ségurian, un village de chasseurs donc, avec une grande famille de chasseurs et un chef chasseur. »
Alors évidemment, l'arrivée de ce néo-berger, de cet étranger, titille fortement le Joseph… Parce que, non content de s'installer sur une terre qui n'est pas la sienne, ce Guillaume en impose : il est beau, grand aussi… Mais pas seulement… Il est aussi courageux, déterminé, méthodique, bosseur acharné et en plus, il sait parler, il serait même un peu intello sur les bords… Il sait mener son projet à bien, en restant réglo avec la loi, tout lui sourit à ce gars...
« Au village, Joseph se moquait un peu du berger quand le berger n'était pas là, mais il lui fallait cacher en même temps une certaine admiration. Au fond de lui, il reconnaissait des valeurs communes – le travail, l'abnégation, la détermination – et subodorait tout à la fois d'autres qualités qu'il craignait de ne pas avoir. le berger dérangeait l'ordre des choses. Il redistribuait les cartes. »
Et ses premières bêtes, de belles bêtes, triées sur le volet et avec amour, une cinquantaine de moutons et de brebis, paissent tranquillement dans la montagne comme si elles étaient chez elles…
Insupportable pour le gars Joseph, vraiment insupportable… D'autant que la bergerie du gars Guillaume, elles est juste au-dessus de la maison de Joseph… Elle domine en quelque sorte...
Il y en a bien eu un berger au village, un certain Jacquou, mais ça fait des lustres qu'il est mort, on n'en parle plus… Alors, qu'est-ce qu'il vient faire là, ce type, pour qui il se prend ?
Il va falloir qu'il les range, ses bestioles parce que les chiens pourraient bien, par accident hein, bien sûr, en saisir une ou deux à la gorge, comme ça, en passant, histoire que le berger comprenne qu'il n'est pas chez lui... Ça ferait mauvais effet tout ce rouge sang sur la blancheur immaculée de la bête… (Ceux qui connaissent ma passion pour Un Roi sans divertissement de Giono sauront à quel point ces contrastes me saisissent...)
Deux mondes, des valeurs opposées, des incompréhensions mutuelles, des tensions terribles…
Vous verrez : tandis que les clans s'affrontent dans un silence plein de haine, de détestation et de fureur, le choeur des villageois essaie tant bien que mal de maintenir une paix devenue impossible, cependant que le fou du village annonce, à travers d'étranges paroles sibyllines et prophétiques, des choses imminentes que l'on sent redoutables…
L'écriture à la fois imagée et réaliste, poétique et crue, sensuelle et âpre dit parfaitement la folie et la bêtise des hommes, leur impossibilité de calmer leur passion, leur jalousie, leur haine au point de redevenir des brutes, des sauvages, des bêtes.
Un roman noir, très noir...
Un IMMENSE coup de coeur, un très très grand texte que vous pouvez, à défaut du format papier, vous procurer dès à présent (comment attendre?) en epub sur le site des éditions Inculte. Vous allez vraiment être saisi par ce roman et vous régaler, allez, allez, foncez !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Chronique d'une mort annoncée....ou pas
Rassurez-vous.Je ne dirai rien de l'épilogue de ce très beau roman
Dès les premières pages, on se dit qu'il va y avoir du grabuge
Ce soi disant berger,arrivé de nulle part a le projet d'installer ses cinquante moutons juste au-dessus du village perdu, connu surtout pour ses chasseurs
Certes il a la loi pour lui.
Mais la loi de ce village de montagne n'est pas écrite dans les livres
C'est un consensus tacite qui dure depuis des générations
La vie est rythmée par les périodes de chasse et la fête de Saint Barthélémy
Guillaume, le berger, s'installe tranquillement sous la regard narquois des villageois
Mais ses moutons empiètent sur le territoire de chasse au sanglier
Les ennuis commencent
Inutile d'en raconter plus
Nous sommes proches de l'univers de Jean Giono ou de Franck Bouysse
Le style est épuré, tendu et poétique à la fois à la manière d'un Erri de Luca
Pas besoin de 100 pages pour décrire la naissance d'une histoire amoureuse
Nous sommes dans la montagne chez des gens simples et ces choses arrivent tout naturellement
J'ai souvent critiqué les livres à rallonge qui gagneraient à être élagués
Jérôme Bonnetto nous offre un texte simple dans le propos mais très travaillé.
Pas de scories, pas de digressions futiles.
Exactement comme le monde rural où il situe son livre
J'ai lu ce livre d'une traite, plongé dans une tragédie à l'issue incertaine
Une belle découverte.De la vraie littérature
Avec une intrigue assez classique, Jérôme Bonnetto nous donne une oeuvre ciselée et envoûtante .



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Les moutons de la discorde

Dans un roman rural construit comme une tragédie grecque, Jérôme Bonnetto nous entraîne dans un conflit entre un berger et des chasseurs. Et à une réflexion sur la place de l'autre au sein d'une communauté repliée sur elle-même.

Comme le fils prodigue, Guillaume Levasseur a choisi de partir pour découvrir le vaste monde, en travaillant notamment pour des ONG en Afrique. le voici die retour à Ségurian, un petit village de montagne où il retrouve ses parents, Jacques et Catherine. «À aucun moment ils n'eurent l'idée de lui faire le moindre reproche. Guillaume était devenu un homme. le verbe, surtout, avait changé. Il s'exprimait mieux, ses phrases coulaient dans une syntaxe ample que des mots précis et nuancés irisaient. Il était devenu un homme fin et fort tout à la fois.»
C'est là, dans ce village de 400 âmes qui «n'était pas un pays mais un jardin», qu'il entend s'installer en communion avec la nature et reprendre le métier de berger qui avait disparu au fil des ans.
Une initiative que les autochtones vont d'abord regarder avec indifférence avant de constater que ces moutons gênent leur loisir favori, la chasse. Désormais, ils sont entravés dans leurs battues, gênés par le troupeau. Guillaume sait qu'il a le droit avec lui et refuse de dégager. Mais que peut le droit face aux traditions solidement ancrées et à une histoire qui s'est cristallisée au fil des ans autour de la famille Anfosso? Leur entreprise de construction règne depuis des générations sur le village. Il suffit d'une visite au cimetière pour comprendre la manière dont la communauté fonctionne: «En dehors des Anfosso, on y trouvait quelques noms connus. Pastorelli, Casiraghi, Barral, Leonetti. Des familles bien de chez nous. Deux ou trois d'entre elles avaient fait les grandes guerres. On leur avait donné un emplacement à l'ombre sous des pierres lourdes et admirables. D'autres avaient défendu l'Algérie française. Allée principale, plein soleil. Chacun était à sa place et de la place, il y en avait pour tout le monde. Au fond dormait le caveau de la famille Levasseur. La pierre était lisse et fraîche, elle n'avait pas eu le temps de se polir, de faire des racines. On jurerait qu'elle sonne creux. Seulement une génération sous la terre. Une pièce rapportée, des estrangers, des messieurs de la ville comme on dit.»
Au fil des jours, le conflit s0envenime, les positions se figent. La Saint-Barthélemy, le jour de la fête du village célébrée 24 août, marquant le point d'orgue d'une guerre qui ne va pas restée larvée. Un mouton est retrouvé égorgé et il ne fait guère de doute sur l'origine de l'attaque. Mais Guillaume préfère minimiser l'affaire et se concentrer sur l'accroissement de son troupeau. «On continuait de se regarder de travers, des regards tendus comme une corde de pendu, mais – et c'était bien l'essentiel – on partageait la montagne, même si on le faisait un peu comme on séparerait le bon grain de l'ivraie. La vie poursuivait son cours.»
Construisant son roman comme une tragédie grecque, avec unité de lieu et même un choeur de femmes qui «s'ouvrait sur une étrange mélodie, tremblante, incertaine, comme le vol d'une chauve-souris en plein jour», Jérôme Bonnetto réussit à faire monter la tension page après page jusqu'à cet épilogue que l'on redoute. Ce roman est à la fois un traité de l'intolérance, une leçon sur les racines de la xénophobie et un conte cruel sur l'entêtement qui peut conduire au pire, mais c'est avant tout un bonheur de lecture.


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« S'il y a des hommes par ici, c'est que la montagne les tolère ».
Cette montagne où se niche le petit village de Segurian, c'est justement là que Guillaume a choisi de s'installer après avoir bourlingué, pour y élever des brebis dans des pâturages naturels et sains. Une montagne où les espaces, la flore, les pierres, les loups ou les sangliers vivent en harmonie, tolérant les hommes qui n'y sont que de passage.

Reste que les hommes, eux, ont plus de mal à se tolérer les uns les autres. Au pays des taiseux et du « ici c'est chez nous », l'arrivée d'un étranger passe mal. Au pays des chasseurs, l'entrave, même limitée, à leur terrain de jeu habituel est inacceptable. Au pays des chiens, le mouton n'est pas un ami… Les regards se jaugent, l'incompréhension s'installe, l'incident arrive, le ressentiment devient vengeance, la tension monte et les conditions du drame se mettent inexorablement en place.

La certitude des pierres de Jérôme Bonnetto est un livre qui, à défaut de proposer une intrigue originale, parvient à nous immiscer crescendo dans cette atmosphère naturelle et poétique, tendue et sombre qui n'est pas sans rappeler certaines pages de Jourde, Brunet ou même Maupassant quand il écrit sur la chasse. Il y a en outre, une belle étude de caractères et d'analyse des âmes de ces villageois dont la destinée semble inflexible, à l'image du jeune Emmanuel, porteur d'espérances déçues.

Un regret cependant sur le style, certes puissant, souvent enlevé et passionné, mais parfois à l'excès : j'ai eu notamment du mal avec la profusion d'adjectifs et de métaphores, comme si un mot ne pouvait jamais se suffire à lui-même mais se devait d'être systématiquement renforcé ou comparé, avec une répétition du procédé finissant par lasser. Mais pas au point de gâcher une lecture – gentiment transmise par Séverine - où la bêtise de l'homme se révèle dans toute sa petitesse, ne méritant pas que la montagne le tolère plus longtemps…
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Excellent roman !
L'histoire est simple : un conflit oppose deux camps dans un village de montagne. Mais l'auteur en fait un récit passionnant, il fait monter la sauce dans un style magnifique, original, vraiment émouvant. On rit, on pleure. Merci à mon libraire pour cette découverte.
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C'est une perpétuelle lutte entre éleveurs et chasseurs quelque soit les époques et les contrées surtout lorsque , comme Guillaume Levasseur, on n'est pas un enfant du pays .

Le jeune homme vient poser son sac à dos dans le village où ses parents se sont installés pour leur retraite et a dans l'idée de construire une bergerie et de faire paitre ses moutons sur les terres de la commune de Segurian, 400 âmes dont une centaine qui possède le fameux sésame, le permis de chasse .
Ce n'est pas un doux rêveur, son projet est bien structuré, réfléchi , bosseur et endurant, il a la certitude d'y arriver et entouré de toutes les autorisations légales , il se sait dans son bon droit .
Seulement , les brebis paissent là où les chasseurs traquent le sanglier et Joseph Afonsso , le meneur de la troupe des chasseurs est persuadé que le problème sera vite résolu ...

Chaque chapitre est intitulé Saint-Barthélemy avec le nombre des années qui passent, ce Saint-Barthélemy est le jour de la fête du village avec sa procession religieuse et ses festivités qui réjouissent les habitants du village , moments de convivialité qui se finissent en beuverie et bravades . Un passage obligé qui soude la communauté et que néglige Guillaume au début de son arrivée .

Jérome Bonetto relate avec une fausse simplicité les événements qui opposent les deux camps inégaux sans prendre parti , observateur impartial de l'enchainement inéluctable .
La description de l'évolution mentale de Guillaume est implacable .

Le drame humain est mis en opposition à la nature dont l'auteur rappelle à chaque chapitre par une description poétique l'immuable roue du temps , l'apaisant silence et la beauté sauvage avant l'irruption de l'homme.

Court, faussement gouailleur et simpliste, ce roman amène le lecteur à se positionner même si pour moi, habitant à la campagne avec mes brebis , je sais qu'il a fallu composer avec les chasseurs sans s'en faire des ennemis !
Il se dégage au final de cette lecture un malaise .
A chacun de faire son opinion et de pleurer sur l'irrémédiable violence de la nature humaine ...
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Nous voici à Ségurian, petit village de montagne de 400 âmes, où le soleil tape dur et où le temps s'est presque arrêté. La Saint-Barthélemy, tous les 24 août, rythme la vie de Ségurian, la transformant en une grande fête, et ponctue chaque chapitre du roman.
L'action s'ouvre sur l'arrivée de Guillaume Levasseur, jeune homme enthousiaste et sûr de lui, qui très vite souhaite ouvrir une bergerie dans ce village, où il a plus ou moins habité dans son enfance.
Sauf que le territoire a un prix et que les traditions sont bien ancrées dans ce bled.
Même s'il a tout fait dans les règles et que sa bergerie est aux normes auprès de la mairie, il se retrouve pris dans une guerre de territoire avec les chasseurs, qui depuis toujours chassent sur ces terres et ne souhaitent pas changer leurs habitudes pour quelques brebis qui paissent.
S'ouvre un corps à corps tendu et une escalade de mesquineries entre les deux groupes sociaux, les chasseurs d'un côté, majoritaires, et le berger et ses quelques amis de l'autre, qui viennent d'arriver et sont perçus comme des touristes, des bobos.
Guillaume se frotte à Joseph Anfosso, sorte de chef du village et représentant des chasseurs mais il va pourtant sympathiser avec son fils Emmanuel, à qui il fait découvrir l'univers de la moto, faisant fi des querelles d'adultes.
On sent bien que ça va salement se terminer. La tension est palpable et monte petit à petit.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui oppose plusieurs mondes occupant une même terre. le monde de ceux qui savent à peine lire au monde de ceux qui s'expriment bien, les lettrés de la ville. le monde des vrais campagnards au monde des néo-paysans. Jérôme Bonnetto arrive à nous faire entrer dans l'arène avec subtilité, sans lourdeur, ni manichéisme, utilisant un point de vue extérieur, comme si nous étions derrière la caméra, dans un western.
C'est que c'est un livre « de bonhomme », une guerre d'égo et de territoire entre hommes, nous montrant ce que la virilité peut avoir de plus toxique.
Les personnages sont très bien travaillés. La douceur de Guillaume, son intelligence et son amour des bêtes font plaisir à lire. Mais Joseph Anfosso se questionne beaucoup aussi, même s'il n'en montre rien et se cache derrière sa carapace de dur.
Le conflit et la fierté broient ces deux hommes, qui finalement ne sont pas si éloignés et partagent quelques valeurs communes.
L'écriture est tout simplement sublime et nous laisse approcher la nature du lieu, très hostile et minérale, baignée de lumière crue et battue par les vents secs et la chaleur.
La certitude des pierres est un coup de coeur, j'ai été happée dès les premières pages, jusqu'au dénouement. On n'est pas très loin d'un Franck Bouysse ou de l'épervier de Maheux de Jean Carrière.
Sélection Prix Cezam 2021.
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Chaque année, dans le petit village montagnard de Ségurian, les habitants fêtent la Saint-Barthélemy. C'est l'occasion pour eux de se réunir, de se relâcher, de boire.
Lorsque le jeune Guillaume s'installe à Ségurian pour y élever des moutons, il trouble l'ordre établi, et l'ambiance que font régner quelques hommes, tous chasseurs. Ses moutons ne gênent-ils pas les battues aux sangliers ?
Une sorte de guerre froide s'installe, qui se réchauffe peu à peu.

L'histoire est banale, mais pas l'écriture : recherchée, et trop, à mon goût. Pour nous imprégner de l'ambiance, l'auteur répète ses propos sous de multiples formulations. Les idées et images se répètent, sous des formes diverses. C'est bluffant au début puis devient très vite lassant.
J'ai fini ce roman en survolant ses dernières pages (la lecture d'une phrase sur dix suffisant à comprendre le propos), sans curiosité car la fin semble très vite inéluctable…
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Après avoir beaucoup voyagé et fait de l'humanitaire, Guillaume Levasseur décide de revenir dans le village où se sont établis ses parents, Ségurian. Guillaume a décidé de devenir berger. Un projet de vie qui lui tient à coeur. Dans ce bourg de 400 âmes, au coeur des montagnes où la vie est immuable et les tradition bien ancrées, l'arrivée de ce néo-rural et de son projet un peu fou est d'abord regardé avec curiosité. On se moque même un peu de ce citadin qui veut travailler comme le faisait les anciens. Mais tout va s'envenimer quand certains vont se rendre compte que son troupeau pâture sur un espace dévolu à la chasse au sanglier. Guillaume et ses brebis commencent à énerver sérieusement ceux qui étaient là avant, ceux qui sont «vraiment» de Ségurian et qui par conséquent pensent avoir des droits face à «l'empêcheur de chasser en rond» . La guerre est déclarée.

Une histoire remarquable de tension et qui va s'étirer sur plusieurs années. On perçoit l'électricité dans les rapports humains, les crispations qui vont crescendo, la haine qui fait son nid. On ne sait pas ce qui va se passer mais on sent bien que rien de bon ne peut sortir de cette guerre de territoire. L'air pur de la montagne ne vous empêchera pas d'étouffer entre ces pages.

Un Jean de Florette revisité qui montre la vanité, l'égotisme, la puérilité des hommes.
Un roman dans lequel l'auteur saisi à merveille les mesquineries, les faiblesses et l'étroitesse d'esprit qui révèlent toute l'animalité qu'il peut y avoir dans l'être humain.

C'est rude, tendu, aride, un peu comme le scénario d'un western, et c'est bon.
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