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Critique de Litteraflure


C'est un endroit qui ne ressemble ni à l'Amérique ni à l'Italie mais au bar de « fane », le héros malheureux de L'été en pente douce incarné à l'écran par le regretté Jean-Pierre Bacri. Dans le roman de Julie Bonnie, il s'appelle Blaise. Il est sorti de prison avec des cauchemars chevillés au coeur et l'angoisse de lire du reproche dans le regard des autres. D'aucuns appellent cela de la misanthropie. Chez lui, ce serait plutôt de la légitime défense.
Josée, elle, pratique la légitime défonce parce que la vie lui a réservé un départ difficile, pas en première classe mais en soute, avec pour bagage une enfant non désirée, Nour, à laquelle la nature a donné les plus beaux yeux du monde, histoire de corser l'addition.
Alors qu'il s'était juré d'éviter son prochain, Blaise se laisse aimanter par la détresse. Par solidarité d'infortunes. « Ce que j‘aime avec Josée, c'est qu'on n'a pas besoin de parler (…) On est du même camp, celui des malmenés, des abîmés. le silence nous évite le mensonge ». Son bar devient le refuge des deux femmes, une zone franche, là où le temps fait crédit, un peu plus qu'une salle d'attente, un peu moins que le paradis.
Dans « Je te verrai dans mon rêve », le père n'est pas celui qu'on croit et la mère manque toujours à l'appel. Nour doit avancer dans le noir, son prénom ne lui suffira pas. Tout n'est pas perdu, la solitude a ceci d'accommodant : elle habitue au malheur et fait don de clairvoyance.
La langue de Julie Bonnie vient de la rue et de la musique. Elle en a l'énergie et la sincérité. J'ai lu son roman d'un trait et l'ai refermé avec un profond sentiment de satiété.
Bilan : 🌹🌹
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