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EAN : 9782714478061
240 pages
Belfond (17/08/2017)
3.81/5   29 notes
Résumé :
Rodolphe Meyer a été un célèbre violoniste. Le public l’adulait, les critiques l’encensaient. Il a été, il n’est plus. L’alcool a vaincu l’artiste. Reclus, il vit en compagnie du prestigieux Lord Wilton, qui fut jadis le violon de Yehudi Menuhin, modèle absolu de Rodolphe.
Un héritage va précipiter le destin de Meyer. Émilie, sa grand-mère, lui lègue une ferme isolée, dans l’Aveyron, au pays de Victor, l’enfant sauvage immortalisé par François Truffaut. Au l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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L'amour de la musique mérite-t-il tous les sacrifices ? Violoniste virtuose depuis son plus jeune âge, Rodolphe Meyer n'a vécu que pour son art, sous la houlette d'un père tyrannique l'empêchant de vivre sa vie d'enfant. Il a connu la gloire, l'amour et la défaite. Il a côtoyé les plus grands et s'est offert le dernier violon de son idole Yehudi Menuhin. Après avoir joué à guichets fermés, l'alcoolisme a eu raison de son succès, le public se lassant de ses excès. Vient l'heure du bilan quand ce dernier se retrouve face à lui-même, en seule compagnie de son violon et de sa dive bouteille, confronté à sa propre mortalité dans la solitude d'une ferme aveyronnaise reçue en héritage. Tutoyant la folie, l'homme fait un retour sur sa vie, se remémorant son enfance sacrifiée, ses peurs profondes noyées dans l'ivresse de la réussite, ses amours défuntes et l'extrême solitude qui embruma sa vie. Confronté à la mélancolie de grands espaces dominés par une nature âpre, Rodolphe Meyer va renouer avec sa part sauvage au risque de s'y brûler. Peut-on vraiment échapper à soi-même ?

J'ai retrouvé avec bonheur la plume délicate de l'auteur qui sait si bien nous décrire les tourments qui dévorent les hommes. Comme dans son précédent roman La vallée des ombres, Xavier-Marie Bonnot nous brosse le portrait d'un homme en rupture avec lui-même, un homme torturé par son passé qui tente de donner un sens à vie, un être laminé par des relations conflictuelles avec ses géniteurs. le narrateur, un musicien de génie à la sensibilité à fleur de peau, est dominé par sa passion chronophage pour le violon, seul exutoire à une colère rentrée qui fait barrière à ses relations avec autrui. Ce livre est également une réflexion sur le thème épineux de la mortalité, cette machine à broyer qui menace tout homme et dont la finalité est de le réduire en poussière. La célébrité peut-elle permettre d'échapper à sa condition de mortel ou n'est-elle qu'une vaine tentative de fuir l'inéluctable ? Peut-on vraiment lutter contre la grande faucheuse ? Avec beaucoup de musicalité dans ses mots, Xavier-Marie Bonnot nous livre un récit mélodieux sur lequel plane l'âme apaisée du Grand Menuhin !
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Le dernier violon de Menuhin est un joli roman découvert grâce à Net Galley et aux éditions Belfond, que je remercie chaudement.
Rodolphe Meyer a été un célèbre violoniste. C'est un homme tourmenté, qui estime que son enfance a été volée par un père ambitieux, persuadé que son fils deviendra un violoniste de génie. Suite au décès de son aïeule Emilie, il reçoit en héritage une ferme isolée, en Aveyron. Il se retrouve avec lui même, avec ses souvenirs...
Sur ce roman plane l'ombre du célèbre violoniste Yehudi Menuhin, car Rodolphe Meyer possède le prestigieux Lord Wilton, qui fut jadis le violon de Menuhin. Il a beaucoup d'admiration pour lui, et le violoniste est un peu le fil rouge de ce roman. Il est présent tout du long, mais ce n'est pas pour autant un roman sur lui, je dirais que c'est un bel hommage :)
J'ai apprécié ce livre, de la première à la dernière page. Il est rempli de poésie, est bien écrit, et m'a charmé.
Sans être un gros coup de coeur, j'ai trouvé le violon de Menuhin charmant, j'ai aimé l'ambiance, le personnage de Rodolphe, et je trouve qu'il mérite 4 étoiles :)
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Au rythme du violon de son personnage Rodolphe Meyer, Xavier-Marie Bonnot propose un roman poétique et lyrique sans toutefois quelques notes d'étranges. Plus qu'un récit sur l'envoûtement de la musique, du musicien en proie aux doutes, l'auteur nous entraîne d'abord dans la folie douce puis dans une folie sombre, de plus en plus poreuse. Avec une sensibilité toute particulière, l'écriture tantôt calme tantôt fiévreuse quant aux souvenirs abordés du protagoniste charme de par sa richesse. A sa lecture, une curieuse pensée du Horla de Maupassant m'a envahi pour mon plus grand plaisir!

Rodolphe Meyer violoniste au succès retentissant n'est plus que l'ombre de lui-même. Alcoolique, il ressasse la perte de son amour parti dans les bras d'un autre. Unique héritier de la ferme de sa grand-mère Emilie, le mélomane part donc sur la terre familiale armé de Lord Wilton le célèbre violon ayant jadis appartenu au grand Yehudi Menuhin. Alors qu'il ne devait rester qu'une journée, Rodolphe est de plus en plus tourmenté par ses souvenirs. Alors que la campagne se referme sur lui, il aperçoit à l'orée de la forêt avoisinante celui que la région nomme "l'enfant" qui n'est que le double de lui-même. Existe-il réellement? le violoniste se lance alors à sa poursuite quitte à se perdre lui-même...

Ce portrait d'un homme tourmenté est premièrement celui d'un enfant. Un enfant privé d'enfance, torturé par un père exigeant dans le seul but d'accomplir ce qu'il n'a pu faire. Cet enfant devient donc un homme sacrifié à l'art, qui lui-même l'a perdu comme le reste de sa vie. La succession de souvenirs de cette vie flamboyante s'entremêle au récit de sa fuite en campagne et tisse le fil de sa vie pour en faire le bilan désastreux.

A la solitude du protagoniste qui rend fou se mêle une nature indomptée comme une métaphore de l'esprit torturé de Meyer. Mais qui peut bien être "l'Autre" qui alimente ses conversations? Sa conscience, son imagination, l'alcool? La descente aux enfers et la mélancolie de Rodolphe s'exprime par une folie qui reconstitue sa célébrité au détriment de sa vie. Que sa vie tourne autour de la musique est un fait mais son bonheur ne réside pas dans le seul but de jouer, mais jouer de l'instrument qui puisse exprimer toutes ses émotions, son être, son âme: le Lord Wilton de Yehudi Menuhin

D'une écriture douce et rêveuse puis âpre et folle, Xavier-Marie Bonnot par de courts chapitres, apporte beaucoup de références musicales mais aussi une connaissance accrue du milieu pour une forme réussi mais un fond remarquable. Si vous aimez l'art, l'étrangeté et le vertige je ne peux que vous conseiller ce roman tout comme un café brésilien (qui contient du Grand Marnier et de la liqueur de café pour bien coller au personnage...) et un clafouti. Bonne lecture!

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Un violon sur la couverture et l'immense Yehudi Menuhin dans le titre : ce roman était fait pour moi, il m'a littéralement appelée. Alors je remercie profondément les éditions Belfond et NetGalley pour ce beau roman que j'ai lu d'une traite.
Nous suivons donc le violoniste Rodolphe Meyer dans la douloureuse épreuve du deuil : après son père, sa mère et son frère, c'est sa grand-mère qu'il enterre aujourd'hui. Il se rend alors dans la dernière demeure d'Emilie qui lui appartient désormais, et y restera bien plus de temps qu'il ne l'avait prévu. Peu à peu, au fil de ses mots, on découvre des fragments de sa vie. La vie d'un homme qui n'a pas eu le temps d'être un enfant parce qu'il fallait s'entraîner encore et toujours. La vie d'un petit génie jeté dans le milieu impitoyable de l'Excellence. Alors oui il est doué, du moins il a été très doué, mais au moment de faire le bilan de sa vie, quelle grisaille il nous livre… Regrets, colère, rancune, rien en lui n'est tranquille et apaisé. Ça bouillonne en silence. Ça s'agite jusqu'à la douleur.
Ce qui m'a vraiment frappée dans ce roman, c'est l'extrême solitude de Meyer. Une solitude terrible, poisseuse, qui agrippe le lecteur et l'asphyxie. On sent une détresse muette, une errance infinie. On est englué dans cette solitude, on la ressent, on la respire, on l'entend même, puisque son violon – son seul véritable compagnon – lui chante douleur et nostalgie des temps qui ne reviendront plus. Mais bientôt apparaît Victor, « l'Enfant sauvage », personnage énigmatique et obscur, qui vient fêler sa solitude et le plonger dans de profondes angoisses qui le révèleront à lui-même…
Malgré cette solitude, Rodolphe Meyer n'est pas parvenu à m'émouvoir tout à fait. Trop d'arrogance, trop d'orgueil parfois, trop d'amertume vaine. Sa déroute m'a touchée, ses regrets m'ont touchée, mais l'homme en lui-même ne m'a pas émue. C'est sans doute à mes yeux le seul défaut du livre. Car l'écriture est ravissante, mêlant métaphores lyriques et phrases plus rugueuses. Les souvenirs de Meyer s'emmêlent au récit et nous font voyager dans des recoins inédits, éclairant certaines parts sombres de l'homme et en pardonnant d'autres. J'ai trouvé cette plume très sonore et mélodieuse – mais peut-être mon amour pour le violon a-t-il joué ici – et au fil des pages j'entendais les partitas de Bach s'agiter dans ma tête, j'entendais le concerto de Mendelssohn, j'entendais la fougue de Beethoven.
Ce roman est un bonheur pour les mélomanes. On évoque Paganini, Sibelius ou le célèbre Karajan, on touche un Stradivarius pour la première fois, on croise le chef d'orchestre roumain Celibidache et surtout, surtout, on parle Menuhin. le Maître. le chef inégalé. Et l'ombre de ce virtuose pèse sur tout le roman comme il pèse sur la silhouette fatiguée de Meyer. « le son de ce génie, son beau visage, fier et noble, empreint de gravité… L'Ave Maria est facile, mais le jouer comme Menuhin est impossible. » Xavier-Marie Bonnot évoque ce poids du génie de l'autre qui nous demeure inaccessible. Les efforts acharnés pour tenter d'effleurer un fragment de ce génie mais peine perdue, le dieu est trop haut et il a volé la perfection pour se l'attribuer.
Mais si Menuhin appuie beaucoup sur l'existence de Meyer, ce n'est pourtant pas un roman sur le violoniste génial. C'est plus que ça : c'est un grave et rude questionnement sur la mort, son aberration, sa cruauté. Une réflexion sur ce qu'on laisse, ce qu'on aurait dû, ce qu'on aurait pu, aussi. Un dernier regard un peu nostalgique sur toutes ces décennies passées, parfois dorées, parfois plus ombreuses. C'est surtout à mes yeux un roman sur ce lien très étroit qui enlace le génie à la folie. Et ce beau et douloureux questionnement est embrassé par la grâce du Lord Wilton, un Guarneri del Gesù, « le dernier violon de Menuhin », qui sonne comme s'il pleurait, qui pleure comme s'il priait.
C'est surprenant, c'est poétique, c'est tout simplement beau : « je disais tous les mots inexprimables en un long coup d'archet, si long qu'il semblait monter au ciel. Il faut en avoir, des paroles tues, des bribes volées, des accents brisés, pour les mettre sur le fil de votre coeur. Nous, les virtuoses, sommes tous des névrosés, des orphelins de l'enfance. » Et même s'il m'a manqué une vibration, une brillance qui aurait rendu ce livre peut-être plus fort et plus prenant, j'en garde de belles émotions en refermant la dernière page et je suivrai cet auteur que je ne connaissais pas. Sur ce, je m'en vais prendre mon violon.
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Rodolphe Meyer a été un petit prodige du violon, brimé, puni par son père, s’il ne travaille pas assez son instrument, un père qui décide de tout, un voleur d’âme. Son enfance a été mise de côté, le rythme des concerts s’accèlère. Il a été en haut de l’affiche, aujourd’hui il n’est plus rien, il connait les raisons de sa chute, l’alcool, l’ami fidèle qui ne vous trahit jamais.

Dernier membre vivant de sa famille, il hérite de sa grand-mère de La Borie, une ferme abandonnée dans l’Aveyron, le pays de Victor l’enfant sauvage. En venant dans cette maison il va soulever des pans entiers d’un passé qu’il a ignoré jusqu’ici .

Histoire d’un enfant virtuose, dont l’enfance a été tronquée par un père tyrannique. Histoire d’un violoniste de talent, devenu alcoolique et qui sombre dans la folie. Il dialogue avec l’Autre, son destin, poursuit un enfant des bois, sorte de clone de lui-même.

L’auteur décrit avec brio cette lente agonie, Il nous fait partager aussi le lien fort entre le concertiste et son violon qui est bien plus qu’un instrument. Son écriture traduit parfaitement les souffrances d’un enfant et les blessures de l’adulte qu’il est devenu, tout le monde était au courant, mais personne n’en parlait car tout le monde avait honte. Un livre hommage au violon et aussi à Menuhin,un virtuose dont chaque note qui naissait sous ses doigts était unique

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
On a beau se dire non croyant ou sceptique, la mort vous pousse à faire ou penser des trucs totalement irrationnels. La raison n'a pas sa place dans la mort. Mais le sacré, oui. Le sacré qui pue l'encens trouve son emploi dans le grand chambardement de la mort. Les idées rationnelles, non. C'est le drame des non-croyants.
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-Vous voulez bien me jouer le double de la Numéro 1 en si mineur ?
» Il me chanta les premières notes en fermant les yeux comme il aimait le faire. Je l'ai longuement regardé. Il était presque de profil. Le front toujours fiévreux, son visage creusé, si dramatique, sous ses sourcils de broussaille ses yeux qui avaient vu tant de publics et qui avaient gardé cette douceur un peu tourmentée.
-Vous voulez bien ?
-Je n'ai pas de violon...
-Prenez le mien. Il est là sur le piano.
» Prendre dans ses mains le guarni del Gesu de Menuhin, le Lord Wilton, est un geste sacré. Je pourrais vous dire que j'ai ressenti la même chose quand j'ai pris mon Amour dans les bras popur la première fois. Mais non... Rien de comparable. »
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Pour ma part, quand j'irai dans la longue nuit du pourrissement, il restera quelques disques, des souvenirs de concerts, des articles élogieux, de l'orgueil sur papier ou plastique. De la parade ! Je n'ai servi à rien d'autre qu'à remplir des salles et à presser de la musique.
- C'est déjà pas mal, remarqua l'Autre.
- Sans doute, mais le prix à payer est élevé. Trop élevé pour moi.
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[...] au fond, je dois à la vérité de dire qu'un Strad, aussi prestigieux soit-il, n'est en rien plus beau qu'un autre violon. Le secret est ailleurs que dans l'apparence. La véritable beauté n'est que rarement dans les évidences.
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Meyer n'aimait pas les hommes d'Eglise. Quelque chose dans le regard. Les hommes d'Eglise ne vous jaugent pas de la même manière que le commun des mortels. Ils vous reluquent et vous dénuent, du moins c'est ce qu'ils tentent de faire...
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Vidéo de Xavier-Marie Bonnot
De Raqqa à Paris, d'un théâtre de guerre à une salle de tribunal, Xavier-Marie Bonnot nous invite à suivre l'itinéraire dramatique d'une jeune femme, Marie, enrôlée par Daesh pour défendre l'Etat islamique. Voilà le point de départ de 'Place du Paradis' (éditions Récamier), dont son auteur nous parle en détail à travers 5 mots dans cette vidéo.
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