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EAN : 978B004QZ6XKQ
Larousse (30/11/-1)
3.5/5   2 notes
Résumé :
A V I S
I M P O R T A N T
A U L E C T E U R.
J’ai oublié de prévenir ſur une choſe que j’aurois dû dire, & peut-être répéter dans pluſieurs endroits de cet Ouvrage ; mais je compte que l’aveu de cet oubli vaudra des répétitions, ſans en avoir l’inconvénient. J’avertis donc qu’il eſt très-important de ſe mettre exactement à la place de la Statue que nous allons obſerver. Il faut commencer d’exiſter avec e... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous ne ſaurions nous rappeler l’ignorance, dans laquelle nous ſommes nés : c’eſt un état qui ne laiſſe point de traces après lui. Nous ne nous ſouvenons d’avoir ignoré, que ce que nous nous ſouvenons d’avoir appris ; & pour remarquer ce que nous apprenons, il faut déjà ſavoir quelque choſe : il faut s’être ſenti avec quelques idées, pour obſerver qu’on ſe ſent avec des idées qu’on n’avoit pas. Cette mémoire réfléchie, qui nous rend aujourd’hui ſi ſenſible le paſſage d’une connoiſſance à une autre, ne ſauroit donc remonter juſqu’aux premieres : elle les ſuppoſe au contraire, & c’eſt là l’origine de ce penchant que nous avons à les croire nées avec nous. Dire que nous avons appris à voir, à entendre, à goûter, à ſentir, à toucher, paroît le paradoxe le plus étrange. Il ſemble que la nature nous a donné l’entier uſage de nos ſens, à l’inſtant même qu’elle les a formés ; & que nous nous en ſommes toujours ſervi ſans étude, parce qu’aujourd’hui nous ne ſommes plus obligés de les étudier.
J’étois dans ces préjugés, lorſque je publiai mon Eſſai ſur l’origine des connoiſſances humaines. Je n’avois pu en être retiré par les raiſonnemens de Locke ſur un aveugle-né, à qui on donneroit le ſens de la vue ; & je ſoutins contre ce Philoſophe, que l’œil juge naturellement des figures, des grandeurs, des ſituations & des diſtances.
Vous ſavez, Madame, à qui je dois les lumieres, qui ont enfin diſſipé mes préjugés : vous ſavez la part qu’a eu à cet ouvrage une perſonne qui vous étoit ſi chere, & qui étoit ſi digne de votre eſtime & de votre amitié[1]. C’eſt à ſa mémoire que je le conſacre, & je m’adreſſe à vous, pour jouir tout à la fois & du plaiſir de parler d’elle, & du chagrin de la regretter. Puiſſe ce monument perpétuer le ſouvenir de votre amitié mutuelle, & de l’honneur que j’aurai eu d’avoir part à l’eſtime de l’une & de l’autre.
Mais pourrois-je ne pas m’attendre à ce ſuccès, quand je ſonge combien ce Traité eſt à elle ? Les vues les plus exactes & les plus fines qu’il renferme, ſont dûes à la juſteſſe de ſon eſprit & à la vivacité de ſon imagination ; qualités qu’elle réuniſſoit dans un point, où elles paroiſſent preſque incompatibles. Elle ſentit la néceſſité de conſidérer ſéparément nos ſens, de diſtinguer avec préciſion les idées que nous devons à chacun d’eux, & d’obſerver avec quels progrès ils s’inſtruiſent, & comment ils ſe prêtent des ſecours mutuels.
Pour remplir cet objet, nous imaginâmes une Statue organiſée intérieurement comme nous, & animée d’un eſprit privé de toute eſpéce d’idées. Nous ſupposâmes encore que l’extérieur tout de marbre ne lui permettoit l’uſage d’aucun de ſes ſens, & nous nous réſervâmes la liberté de les ouvrir à notre choix aux différentes impreſſions dont ils ſont ſuſceptibles.
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