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Citations sur Les six compagnons, tome 2 : Alerte au sabotage ! (10)

Dans la poussière de craie qui flottait à travers la salle, nous achevions de bourrer nos cartables, pleins à craquer. Derrière les stores baissés, la chaleur était accablante. Debout sur l’estrade, le maître, en manches de chemise, donnait ses derniers ordres.
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Enfin, la cloche tinta. Nous étions libres pour deux longs mois. Le maître donna le signal de la sortie. Ce fut la ruée générale vers la cour avec les cinq cents autres élèves de la Croix-Rousse.

À peine dehors, sur le boulevard, je sentis une main se poser sur mon épaule. C’était celle de mon camarade Corget.
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Les autres n’étaient pas loin. Se frayant un passage à travers la foule des «gones » (ainsi appelle-t-on les petits Lyonnais), ils venaient vers nous. En un instant, la bande fut reconstituée. D’un commun accord, elle se dirigea vers le « Toit aux Canuts », cette terrasse bordée d’un parapet, d’où l’on domine toute la ville de Lyon.
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Nous nous assîmes, côte à côte, sur le parapet du « Toit aux Canuts », jambes pendantes dans le vide, mais, chose curieuse, personne n’avait envie de parler. Comme tous les autres écoliers, nous avions attendu les vacances avec impatience et juste au moment où nous aurions dû sauter de joie, nous demeurions silencieux comme si ces deux mois et demi de liberté nous embarrassaient.
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Il disait vrai. Pour nous les vacances ne pourraient être de vraies vacances que si nous restions ensemble. Nous n’étions pas simplement une poignée de « gones » réunis pour le jeu. Les aventures survenues à Kafi, mon brave chien-loup, nous avaient rendus inséparables. Nous étions les «Compagnons de la Croix-Rousse » comme tout le monde nous appelait, dans le quartier. Ces compagnons ne pouvaient se séparer sans chagrin. Bien sûr, tous ne quitteraient pas Lyon pour la mer ou la montagne, comme les enfants des riches quartiers ; il nous arriverait de nous rencontrer sur le boulevard, mais ce ne serait pas la même chose. Nous ne nous retrouverions plus, deux fois par jour, sur le chemin de l’école.
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Je me sentis affreusement gêné. C’est vrai, j’allais bientôt partir pour Reillanette, mon village natal, près d’Avignon. J’emmènerais Kafi, mon brave chien. Là-bas, je retrouverais Mady qui faisait partie, elle aussi, des « Compagnons de la Croix-Rousse ». Chère Mady ! Elle n’était pas seulement notre camarade, mais notre protégée. Depuis trois mois, elle était partie avec sa mère, se soigner au soleil, dans la maison que j’avais habitée avant de venir à Lyon. Elle m’avait invité, moi seul, parce que la maison n’était pas assez grande pour recevoir tout le monde. Pourtant, partir sans mes camarades me faisait l’effet d’une trahison. Kafi leur appartenait un peu, je ne voulais pas les en priver si longtemps. Alors, brusquement, je déclarai :

« Pourquoi ne chercherions-nous pas le moyen de partir tous là-bas ? Ce n’est pas impossible. »
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Il ouvrit son cartable, un cartable énorme, presque aussi gros que lui. Il en sortit des livres, des cahiers, des buvards-réclame, un mètre pliant, des bouts de ficelle, un lance-pierres… et enfin une carte routière en piteux état. Il en rassembla les morceaux sur le parapet et on se pencha sur son épaule.
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La nuit qui précéda le départ, je ne dormis guère. Je pensais trop à mon village, à Mady que j’allais revoir. J’étais heureux d’emmener Kafi là-bas. Cependant, j’éprouvais une sorte d’appréhension. J’avais peur de le perdre une seconde fois. J’avais passé des jours si tristes quand naguère je l’avais cru disparu à jamais, l’hiver dernier, la nuit où des inconnus l’avaient volé.
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Nous avions décidé de partir tôt pour profiter de la fraîcheur matinale. Dès six heures, j’étais debout. Maman était déjà dans la cuisine, préparant mon petit déjeuner. Ce départ par la route l’effrayait un peu, mais puisque mon père avait donné son accord… Au fond, je suis sûr qu’elle m’enviait de partir pour Reillanette, qu’elle aimait tant, elle aussi.

J’avalai une grande tasse de chocolat et trois tartines, tandis que Kafi lapait un bol de lait. J’embrassai maman très fort, en lui demandant de ne pas s’inquiéter, et je sortis. Kafi sautait de joie. Je lui recommandai de ne pas faire de bruit, dans l’escalier, à cause de la concierge.
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Je me penche. Du sang!... du sang frais qui n'a pas eu le temps de noircir. Est-ce celui de Kafi?... Je me relève, j'appelle encore mon chien; en vain. Alors j'examine de nouveau la flaque de sang, puis les alentours pour savoir quelle direction l'animal a prise en s'enfuyant. Hélas! à part quelques petites traces brunâtres tout près de la tache, rien ne me permet de suivre une piste. Je distingue seulement les empreintes de pneus d'auto imprimées dans la terre humide du chemin creux. Surpris, ébloui par les phares d'une auto, Kafi a-t-il été écrasé? C'est la première idée qui me vient. Non, ce n'est pas possible. D'abord, la tache de sang est à deux ou trois mètres de la piste... Et comment penser que Kafi se soit laissé surprendre par une auto qui, dans ce mauvais chemin, ne pouvait rouler que très lentement! D'ailleurs, que serait venue faire cette auto, en pleine nuit, dans le bois? Ces traces de pneus doivent dater de plusieurs jours.
À demi rassuré, je veux tout de même faire part de ma découverte à mes camarades. Au besoin, nous reviendrons ici pour battre le bois aux alentours de la flaque de sang.
Dans mon affolement, je retrouve à grand-peine mon chemin. Soudain, au loin, sur ma droite, un coup de sifflet! Mon cœur se remet à battre. Kafi a été retrouvé! Je me précipite à travers les buissons épineux sans me soucier des égratignures. Mes camarades font cercle autour de quelque chose. Je les écarte.
« Kafi!... »
Mon chien est étendu sur le sol, vivant mais blessé. Au son de ma voix, il redresse la tête.
« Rassure-toi, dit vivement Corget, ce n'est pas grave... Regarde. »
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