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EAN : 9782919285136
Editions Antidata (15/05/2014)
4.13/5   15 notes
Résumé :
Par une longue nuit sans étoiles, onze personnages confient à la postérité, et bien malgré eux, le récit de leurs derniers instants. Une flic et son supérieur. Un pompiste et son chien. Deux motards. Un hérisson. Puis les parents de deux adolescentes... Pourtant, tout allait si bien. Les filles étaient si mignonnes...

Une nouvelle d'Olivier Bordaçarre, qui est par ailleurs l'auteur de quatre romans, dont "Dernier désir", paru cette année aux éditio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Longtemps, mais looooongtemps, que j'avais envie de le lire, ce "Protégeons les hérissons" d'Olivier Bordaçarre ! Et voilà que j'ai enfin pu mettre fin (faim ?) à cette insupportable attente !
"Les faits se sont déroulés dans la nuit du 10 juin 2005." Arrivés aux portes de la mort (ou de la vie, selon le côté où l'on se place), onze personnages racontent leurs ultimes moments. Comme en remontant du dernier domino tombé jusqu'au premier, celui qui est à l'initiative de la chute, chaque monologue nous fait faire un petit bond en arrière dans le temps et jette un éclairage partiel sur les évènements qui ont précédé cette hécatombe, mais aussi sur la vie de ceux qui vont mourir. Les monologues sont très brefs (le temps est compté quand on meurt !), incisifs, drolatiques et dramatiques, et se construisent à la manière de boîtes gigognes jusqu'aux révélations finales.
L'architecture est magistrale, car chaque narrateur offre un concentré de sa vie et de son caractère en un minimum de mots, tout en laissant passer une somme extraordinaire d'émotions. L'auteur réussit haut la plume le défi d'associer étroitement thriller, comique, tragique, étude de moeurs et psychologie, avec un zeste d'écologie grâce à ce hérisson sacrifié. Il parvient à maintenir le suspense jusqu'à la fin en distillant très progressivement informations et indices qui permettent au lecteur de reconstituer les faits et leur inéluctable enchaînement. C'est admirable de maîtrise et de finesse !
Cette friandise a été reprise par les éditions Antidata, spécialisées dans les textes courts, sous une chouette première de couverture qui mêle le rouge et le noir, le hérisson et le flingue. Suivi de "Jeunesse de plomb" qui évoque l'histoire vraie de Florence R. et Audry M., "Protégeons les hérissons" s'inspire "très librement" de ces faits réels.
Un petit livre que vous ne regretterez pas d'avoir dans votre bibliothèque !
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Je remercie Babelio et les éditions Antidata de m'avoir permis de découvrir ce petit livre de 56 pages, publié en 2007, composé de deux nouvelles inspirées de faits réels. La première partie « Protégeons les hérissons » comporte dix chapitres, la seconde « Jeunesse de plomb » en compte onze, numérotés par ordre décroissant de 10 à 0, comme s'il s'agissait d'un compte à rebours. L'image de couverture est intrigante : sur fond rouge (couleur du sang), un revolver avec des pics de hérisson, comme une tête de punk! le titre est tout aussi intrigant et déjà l'imagination du lecteur galope.
J'avais déjà lu « Accident » d'Olivier Bordaçarre, postérieur à celui-ci, et je l'avais aimé. J'étais donc curieuse.
Chaque petit récit est écrit à la première personne, un monologue en direct de l'action, généralement non dénué d'humour, ce qui est d'autant plus surprenant que le narrateur va mourir. En effet deux jeunes femmes sèment la mort sur leur passage. Parmi les victimes, des hommes, des femmes, des policiers, un pompiste, et même un chien et …. un hérisson !
Le style d'écriture varie avec le narrateur : cela peut-être une description froide des faits tel un rapport de police, ou un langage très populaire, ou encore la loufoquerie du chien ou du hérisson qui racontent leur mort imminente. Ces monologues mériteraient davantage, à mon avis, d'être écoutés plutôt que lus, comme du théâtre en quelque sorte, de par leur registre et leur ponctuation. Ils vont crescendo, dits sur un ton plutôt humoristique au début, puis on sent venir la tragédie que je ne dévoilerai pas ici.
La seconde partie, numérotée donc par ordre décroissant, telle une caméra dont on rembobinerait le film, nous fait remonter le temps. Cette nouvelle commence donc par la fin puis nous indique comment les faits se sont enchaînés, comment des routes se sont malheureusement croisées, et comment les deux protagonistes en sont arrivés là. Des points communs donc avec la première partie, puisque le « fait divers » de la seconde a servi de base à la première.
Je suppose que ce livre est une tentative d'explication de comment on peut en arriver à commettre un (ou des) crime(s). Pas une excuse, une piste d'explication ou de réflexion.
J'ai préféré « Accident », mais ce petit livre a le mérite de l'originalité et est intéressant, sans m'avoir captivée.
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Voilà un livre extrêmement petit et très vite lu contenant deux nouvelles aux thèmes similaires.

Dans la première, nous nous attardons quelques pages durant avec chacune des 11 personnes à avoir perdu la vie cette nuit du 10 juin. Chacun.e à sa façon, avec son langage et ses codes, nous raconte à quoi ont ressemblé ses derniers instants. de la jeune flic qui terminait son service au pompiste raciste. du chien vivant pour satisfaire son humain au hérisson n'en pouvant plus de ces hommes roulant toujours plus vite sur les routes, même une fois la nuit venue. À travers les récits de toutes et tous, nous remontons les faits de cette nuit meurtrière et découvrons les raisons derrière le massacre.

Malgré la brièveté de l'histoire l'auteur sait faire monter le suspense. Chaque plan est étudié, chaque action sera justifiée.
Seul petit bémol, dés le témoignage de Martine Labrosse, la mère, j'ai compris les raisons du passage à l'acte. C'était peut-être volontaire, mais j'aurais préféré garder cette information pour le dernier témoignage. Après, il n'y a qu'une personne qui passe entre Martine et le dernier compte-rendu, ce n'est donc pas non plus comme si ça arrivait dès les premières pages. Mais quand même, j'ai trouvé ça dommage.

La seconde nouvelle s'inspire d'un fait divers ancien où deux adolescent.e.s, Florence R. et Aubry M. abattirent plusieurs policiers et un chauffeur de taxi en tentant de s'enfuir après un braquage.

Encore une fois, l'histoire nous est racontée dans le désordre. Tantôt, nous découvrons la prévenue dans sa cellule des années après les faits, tantôt nous assistons aux prémices de sa relation avec Aubry. Et au milieu, il y a tout ces moments de stress durant la fameuse nuit.

Les deux histoires sont très bien écrites. le rythme est agréable, la tension monte crescendo et cette forme de narration disloquée accentue encore l'effet. Les personnages intervenants sont tous terriblement humains et imparfaits. Il pourrait s'agir de notre pompiste ou du vieux qu'on croise tous les matins allant chercher son pain. Leurs visions de l'après vie n'est pas très engageante et si le tout a un côté un peu voyeur ce n'est pas l'impression générale qu'on en garde une fois le livre refermé. Car l'histoire est traitée avec une sorte de légèreté, sans tomber dans l'étalage de tripes ou de larmes. Comme le simple compte-rendu d'un événement inéluctable, mais avec un putain de style.

J'ai beaucoup apprécié et je ne manquerai pas de m'intéresser de plus près au travail d'Olivier Bordaçarre. En revanche, je n'aime pas trop le prix incroyablement élevé pour un livre de si peu de pages, qui découragera plus d'un.e lecteur.ice au moment de l'achat.
Lien : http://kobaitchi.com/protege..
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Très librement inspirée de la virée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin et suivie de Jeunesse de plomb, bien plus proche du fait divers réel, Protégeons les hérissons est une nouvelle mettant en scène onze personnages, flics, pompiste, chien de garde ou même hérisson racontant leurs derniers instants.

Alliant brutalité et légèreté (le discours de Taxi, chien de garde d'une station service, hilarant, vaut à lui seul le détour), grossissant le trait pour transformer ses personnages en burlesques allégories de leurs fonctions à l'exception des deux tueurs dont les motivations n'apparaissent qu'à la fin, Olivier Bordaçarre prend un évident plaisir à ce jeu de massacre. Plaisir communicatif qui rend cette lecture particulièrement agréable et avec lequel vient trancher le bien plus sombre et sérieux récit de Jeunesse de plomb.

Beau petit objet, Protégeons les hérissons se révèle donc être un bon bol d'air même si l'on peut légitimement s'interroger sur la capacité d'un livre de 50 pages et vendu 6.50 euros à pouvoir toucher un large public.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je ne connais pas Olivier Bordaçarre mais il m'aura suffit de ces quelques pages pour avoir envie de découvrir le bonhomme. Il faut dire que ce petit livre est fort !

Raconté sous forme de témoignage, il suit la virée meurtrière de deux femmes. Mais les témoignages ne sont pas n'importe lesquels ! Ce sont ceux des gens qu'elles ont tués sur leur route ! Ce sont donc les morts qui parlent, qui nous racontent ce qu'ils ont vus, jusqu'au dénouement aussi triste que glaçant. Alors l'auteur a du se mettre dans la peau de ces morts. Il a du endosser le rôle du flic, mais aussi celui du simple hérisson écrasé par la voiture. Sans oublier la mére, le pére, la soeur. le pompiste et le chien du pompiste. Bref, tout ces points de vue qui donnent toute sa force à ce livre diablement bien pensé. Diablement bien écrit aussi.

Jeunesse de plomb revient, lui, sur un fait divers bien réel, qui a inspiré Protégeons les hérissons. Tout aussi bien écrit, il fait à peine une dizaine de page et se montre donc un peu moins fort, mais pas moins intéressant pour autant, même s'il est moins surprenant.

Globalement, c'est donc du trés bon que je vous conseille ardemment !

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Jacky Bensimon au volant de la R5, tétanisé d’effroi, roule à cent trente sur l’avenue de Gravelle dans le bois de Vincennes. Il supplie ses ravisseurs d’arrêter, de le libérer, mais la fille lui hurle de foncer, le canon d’un flingue collé sur la nuque. Elle espère qu’Audry est fier. Jusque-là, elle a été à la hauteur de ses exigences, il devra bien l’admettre : elle assure. Ils seront bientôt à l’abri. Ils disparaîtront dans la nature. Ils auront enfin la vie dont ils rêvent, ensemble, tous les deux, enlacés. Elle se sent si belle dans les yeux d’Audry, si vivante. Il lui lance un regard entre deux coups d’oeil à l’extérieur. « T’inquiète pas, on va s’en sortir », lance-t-il. Mais il ne sourit plus.
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J’ai volé. Longtemps. J’avais l’impression d’être libéré de l’apesanteur, plus léger que l’air, un oiseau, une plume, un ange. La vie offre parfois des sensations extraordinaires. Je volais. Moi qui avais toujours rêvé de saut en élastique, d’ULM, de parapente, je réalisais un rêve, malgré moi. Je volais les bras écartés, face au ciel, le visage dans les étoiles, libre.
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Ça s'est déroulé si vite que je n'ai rien pu faire d'autre que mourir. En silence. Et je n'ai pas eu non plus le temps de souffrir. Ce qui est nettement plus confortable.
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Elle remercie chaque jour, en silence, la littérature de lui avoir donné la force, le courage de vivre incarcérée.
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Je savais qu'elle voyait mon visage se déformer, devenir grimaçant, mes yeux se révulser, ma bouche se tordre, mes lèvres se relever sur mes dents et mes narines se dilater. Honte de mon visage moins attrayant que quand il ne meurt pas. Aspect des choses fort désagréables. J'ai été comme surprise dans mon intimité. mourir est quand même une occupation privée!
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Vidéo de Olivier Bordaçarre
Dans son nouveau roman, Sens interdits, Chantal Pelletier projette le lecteur en 2046. L'enquête criminelle se déploie sur fond de drames environnementaux dans un pays régi par des permis de table, des contrôles de temps d'écran, des maisons de redressement alimentaire et des sessions de télécoaching punitif. Olivier Bordaçarre, dans Appartement 816, met en scène l'an 2030 dans un pays aux libertés et aux comportements modifiés par une épidémie. Dans un huis-clos hypnotique, un homme enfermé chez lui avec sa femme et son fils témoigne d'une époque et de ses effets sur la psychologie et les corps. Dystopie, anticipation, roman noir et réel : autant de liens à explorer qui montrent comment la littérature pense les enjeux de demain.
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