N'ayez jamais aucun regret. Mieux vaut crever d'oser plutôt que de se consumer à petit feu dans les regrets.
"Je suppose que c'est le lot des pionniers. Nous ouvrons les voies et les cages, ce qui ne plaît pas à ceux qui basent leur pouvoir sur l'interdit, la restriction, l'ignorance. Ils nous diabolisent."
Voilà finalement ce qu'exige Gigante de ses enfants : abandonnez vos idéaux, vos préjugés, vos systèmes de pensées, vos domaines, vos biens, et je vous ouvrirai mon cœur secret, j’établirai avec vous une nouvelle relation basée sur la confiance, je vous protégerai, je vous vous nourrirai, je vous donnerai tout ce que j'ai.
"Il compris peu à peu pourquoi un malaise l'étreignait depuis qu'il avait mis les pieds dans la ville des Saribiséens.Ils professaient la pureté de l'âme, une existence dépourvue de toute zone d'ombre, la transparence totale de leurs faits et gestes, mais leurs constructions, leurs démonstrations de gentillesse , leur civilité, leur collectivisme, leurs pratiques religieuses ne faisaient d'eux que des caricatures d'êtres irréprochables."
"Les enfants couraient et sautaient en poussant des hurlements stridents sous les regards attendris de leurs mères. Il lui sembla que les comportements hystériques des enfanst et compassés des parents étaient aussi trompeurs les uns que les autres, que les gestes incontrôlés des uns et maitrisés des autres trahissaient les mêmes frustrations, la même hypocrisie. Les sourires et la convivialité apparente dissimulaient des colères rentrées, des désirs inassouvis. Ils vivaient en permanence sous le regard des autres membres de la communauté,et, Zaslo en était persuadé, les jardins secrets étaient indispensables à l'équilibre humain."
"Le passé prend parfois trop d'importance et nous manipule en nous empêchant de nous consacrer au présent. C'est votre choix, Zaslo. Assumez-le. Bonne chance."
Je ne comprendrai jamais les hommes comme Zaslo.
Je ne sais pas si je comprendrai un jour les hommes.
Je n'ai eu avec eux que des relations bancales, basées sur des rapports de forces. Un histoire banale et sordide de domination. La plupart de mes amants savaient que j'étais garde du corps et se frottaient à moi pour étalonner leur virilité.
Le temps fini toujours par nous dévorer.
Je suis pourtant conscient que la mort est le lot de tout être vivant, qu'elle est l'indispensable contrepoint de la vie, qu'elle magnifie le moment présent, le temps qui passe, mais elle continue d'effrayer, parce qu'elle est la fin, la disparition, la dissolution, le mystère, l'inconnaissable, l'insaisissable. Les êtres humains passent une grande partie de leur existence à tenter de l'oublier, de la nier. Ils utilisent à cette fin le ressort de la religion et ses paradis factices, ou encore le matérialisme et son accumulation d'avoirs, comme si la densité des possessions dressait des murailles infranchissables entre la mort et eux, ou bien le pouvoir et l'illusion de forger son destin, ou encore la violence aveugle à la façon de ces animaux prisonniers d'une cage, ou encore les drogues de toute nature qui ont le pouvoir d'anesthésier, mais elle les rattrape tôt ou tard, elle les traque, elle les accule, elle les obliges à la regarder en face.
"-Vous pouvez repartir si vous voulez...
- Et t'laisser tout seul dans ce trou du cul de l'enfer? Ce s'rait bien la peine de t'avoir tiré des griffes des zimbres si c'est pour t'laisser crever ici!