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Critique de Tatooa


Un "livre-maître".
Le genre de bouquin, qui, l'air de rien, sous couvert de thriller, d'anticipation, de "fiction", vous en met plein la tronche pour pas un rond. (enfin si, un peu, je l'ai acheté, ce bouquin, lol, même si d'occasion !).
Je dois être un peu maso, j'ai adoré que Bordage m'en mette plein la tronche. En lisant les divers avis ici et là, j'ai pu constater combien la plupart sont "détachés".
Pour ma part, ce bouquin, je me le suis pris dans la gueule. Pan.
Quand j'ai dit sur le fil du challenge Bordage que chaque page, à mon sens, contient des citations, je le pensais vraiment.

Bordage pratique-t-il le bouddhisme ? je ne sais pas, je ne sais rien de l'homme auteur. Quel chemin a-t-il parcouru pour écrire des trucs aussi profondément mystique, je ne sais ? C'est pas possible d'écrire des trucs pareils sans s'y être frotté, au cheminement spirituel, ni sans avoir les yeux grands ouverts sur la société dite "occidentale"...

Quand les yeux se dessillent sur la société (corollaire incontournable d'une psychothérapie, ça va avec), ça fait mal, et ça rend cynique, voire aigri. Il est inévitable de chercher "autre chose" sous peine de finir dépressif à mort. Et je m'y suis essayée, m'y essaie encore, sans vraiment y croire, ni y être très assidue, j'avoue, bah, forcément chez moi, le mélange "anticipation pessimiste/spiritualité" prend, et j'avoue que j'ai été complètement embarquée dans l'aventure, quel que soit le narrateur, d'ailleurs.

Très humains, ses narrateurs.
Yann, en premier lieu, premier disciple, suiveur dès le départ du "Maître Esprit", qui est tellement bourré de contradiction sur son propre cheminement (comme chacun d'entre nous), que c'est hyper réaliste, hyper bien écrit, hyper "straight to the point".
Marc, en second lieu, un personnage cinquantenaire tellement "normal" et "adapté" à son monde, mais qui n'y est pas si bien, que sa conscience travaille, tiraillé d'un côté puis de l'autre.
Mathias, pauvre marionnette désespérément prise au piège de par sa violence, qui le rend manipulable et corvéable à merci par "le pouvoir" (on ne saura pas trop lequel dans ce premier tome), éliminable sans problème, individu x chair à canon comme on ne veut pas l'admettre (pas encore) alors qu'il en existe plein des comme lui dans notre société soit-disant si "évoluée", ahah, j'me marre...
Chaque personnage de ce bouquin illustre une ou plusieurs des "parts" de l'humain dont parle Vaï-Ka'i, le nouveau "Jésus", chaque personnage est une pièce d'un puzzle complexe et si simple au fond, une partition menée de plume de maître par Bordage, il n'y a pas de doute, c'est un excellent auteur.

Bref, énorme ce bouquin, je regrette de ne pas avoir pris le second, et je commanderai le dernier dès mon retour.

Comme je l'avais presque fini, à la plage ce matin j'ai pris "Des fauves et des hommes" de P. Graham. "coïncidence", diront certains. Pour moi, plutôt de la synchronicité. Car ce bouquin fait un écho "dramatique" à celui de Bordage, me ramenant à la crise de 1930 aux USA, dans l'enfer des pauvres gens otages des banques et des banquiers, que nous revivons encore et encore jusqu'à l'asphyxie finale que nous prévoit Bordage dans son avenir pas lointain du tout, du moins je le pense.

Bref, un bouquin à lire les yeux ouverts, haha... Et à tous ceux qui l'ont lu et qui l'ont pris pour de la fiction loin de leur vie et de leur quotidien, qui ne se sont donc pas sentis "concernés", je ne dirai qu'une chose : vous vous trompez... Après, libre à chacun d'entendre ou pas un peu plus profond que d'ordinaire, bien sûr...
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