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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette fois, c'est la fin : avec Cité, Pierre Bordage apporte la pierre finale à la trilogie de Métro 2033 qui nous a plongés dans l'enfer des tunnels durant plus de mille pages avec les survivants du conflit nucléaire de 2033 ayant supprimé la plus grande partie de la vie humaine à la surface de la planète. Direction, la lumière : la radioactivité a-t-elle enfin diminué suffisamment pour permettre d'accéder à nouveau au sol ? Rien n'est moins sûr...

Comme pour Rive droite qui suivait directement Rive gauche, Cité débute là où s'achève le tome précédent. Juss et Plaisance, en compagnie de Roy et Aube tentent de rejoindre Cité afin de rencontrer le Maître du Temps. Ils espèrent obtenir des réponses et progresser dans leur compréhension du monde qu'ils habitent. Mais pour cela, il faut échapper aux nombreux dangers de Rive droite, et surtout à ces peuplades sauvages aux moeurs cruelles : certaines n'ont pour seul but que de torturer atrocement leurs proies, se repaître de leurs souffrances. Et dans cet exercice, Pierre Bordage est à son aise. Il a une capacité presque dérangeante, parfois, à décrire l'horreur. Pas avec complaisance, mais pas loin. Ce qui amène le coeur à la bouche. Mais juste au bord.
De son côté, Madone tente de mener à bien son projet de Fédération. Mais rapidement, on comprend que ce sera bien plus difficile que prévu. Les habitants ont du mal à se projeter dans ce projet, certes beau et prometteur, mais peut-être légèrement naïf. Tant d'intérêts particuliers sont en jeu. Tant d'envies, de besoins, de jalousies, d'égoïsmes, de pulsions que tenter de jouer sur la justice et l'équité semble totalement illusoire. Et ce d'autant plus que Madone elle-même n'est pas au mieux de sa forme. Rappelons-nous que son jeune amant a été torturé avant de mourir dans Rive droite. Comment se remotiver et comment encore croire en la bonté des humains après une telle douleur ?

Avec ce troisième volume, Pierre Bordage poursuit la description des sociétés déjà connues et nous entraîne vers de nouveaux horizons. Ce qui n'est pas du luxe dans un monde borné par l'obscurité. On est aux côtés de Parn, l'auto-proclamé grand maître de la religion consacré au soleil et à la lune. Cet être cruel et fourbe, obsédé uniquement par son propre confort, ses propres envies, sa propre mégalomanie. Mais aussi d'Augir, qui a trahi ce dernier et a changé au contact d'Ame. Pouvoir de l'amour. Dans Rive gauche : ces deux anciens associés luttent l'un contre l'autre afin, soit de garder égoïstement le sommet, soit de proposer une autre façon de vivre. Dans Rive droite : les quelques explorateurs venus de l'autre côté de la Seine tentent de survivre. Et ce n'est pas facile, étant donné leur méconnaissance de ces lieux et la présence de dangers nombreux, variés et inédits. Dans Cité, enfin, pas encore : le but à atteindre, avec ses merveilles imaginées. Seront-elles à la hauteur des attentes ?

Le danger des romans qui ne sont pas des « one shot », c'est celui de la lassitude. Ici, cela pourrait être d'autant plus vrai que nous sommes dans un lieu confiné, avec une structure pesante. Mais Pierre Bordage est un écrivain plein de ressources qui sait trouver le retournement de situation, d'alliance, qui va permettre d'avancer. Il sait également nous rendre ses personnages attachants : difficile, d'ailleurs, d'imaginer que je ne vais plus découvrir de nouvelles aventures de Juss et Plaisance ou de Roy et Aube. Et, plus encore que dans les deux précédents volumes, les mutants ont une place essentielle : simples éléments de décor dans Rive gauche, ils ont pris de l'ampleur dans Rive droite pour devenir centraux dans Cité. Ils permettent de faire entendre un message de tolérance, parfois noyé par la haine qui n'est pas sans rappeler celle des Nazis envers les juifs. Avec tous ces éléments, l'auteur parvient à réserver des surprises à un rythme suffisant pour maintenir l'intérêt tout au long de la lecture de ce dernier tome. Je vais m'arrêter là pour ne pas risquer d'en dévoiler trop : difficile de développer sans trop divulgâcher.

Avec Cité s'achève notre déambulation dans les tunnels ravagés du métro parisien, dernier refuge de l'humanité telle que nous la connaissons. Une fin réussie, même si, par certains côtés, en opposition à sa capacité à décrire l'horreur, Pierre Bordage se montre presque trop tendre avec quelques personnages. Mais un peu d'optimisme ne peut pas nous faire de mal, surtout après les portraits de femmes et d'hommes ayant abandonné derrière leur humanité depuis longtemps. Fin d'une trilogie réussie, dense et entraînante, angoissante et émouvante. À lire, sans hésitation.
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Cité clôt le triptyque de Métro Paris 2033, l'aventure humaine souterraine arrive à son terme. 1 400 pages de bruits et de fureur, d'odeurs et de crasse, de ténèbres et de lumières vacillantes.

Trois romans qui n'en font qu'un, et qui ont permis à Pierre bordage de scruter au plus près l'être humain dans ce qu'il peut être de pire, mais aussi de meilleur. Et tenter de comprendre. A défaut de sauver ?

Légende de la surface

Ce troisième roman est dans la directe continuité des deux précédents, avec les mêmes personnages.

L'environnement étant maintenant connu, rien ne ressemblant davantage à une galerie qu'une autre galerie. Les pièces sont en place depuis un moment, et durant un bon tiers du roman l'auteur ne fait que déplacer / replacer tous ses pions.

Une centaine de pages assez lentes, avant que l'ensemble ne se mette en branle à coups de stratégies politiques et militaires.

Après avoir eu pour seul but de survivre dans l'omniprésente obscurité, l'objectif suprême se dessine. le dessein prend enfin forme : se rapprocher du mythe de la Cité, et de la légende de la surface.

Un troisième tome qui exacerbe tout ce que l'écrivain a développé durant ses centaines de pages précédentes, pour trouver un sens commun qui contrebalance la violence, la régression, la lutte du pouvoir.

L'appel d'air du huis clos

Et le rejet de la différence, puisque les Dvinns prennent toute leur importance ici, ces mutants capables (entre autre) d'avoir des visions, comme des scènes projetées, qui ne sont pas toujours claires à interpréter.

Le huis clos cherche un appel d'air pour chacun des personnages désormais bien connus, qu'ils se meuvent sur la rive Droite ou Gauche.

En interview, l'auteur dit se laisser porter par ses personnages, certains ayant pris une place et une direction non prévues au départ. Il n'empêche, la quête ultime les recadre. Et on voit à nouveau combien le récit était taillé sur mesure pour Pierre bordage.

Victor Bordage

C'est vrai qu'il y a un peu de Victor Hugo dans cette fresque et dans la manière de la raconter. La quatrième de couverture le mentionne et l'auteur lui-même y fait référence dans ce troisième épisode. du Hugo post-apocalyptique et souvent bien plus cru, mais vous comprendrez que le parallèle fait sens.

En parlant de sens, pour pallier la vue, cette dystopie aura vraiment fait fonctionner les quatre autres. le bouillonnement de bestialité et d'animalité demandait bien qu'on soit ouvert à toutes les sensations dans ce confinement.

Cette incroyable aventure humaine restera, malgré toute la noirceur et la violence, comme une ode aux valeurs de l'humanisme. Fidèle à lui-même, Pierre bordage aura placé l'amour, la tolérance et l'entraide au-dessus de tout.

Pour un final qui achève avec brio cette épopée dans le ventre de Paris. Avec comme ligne de mire, le droit de Cité, le droit d'être humains, ensemble.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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J'ai préféré ce dernier tome aux autres, certainement du aux événements qui s'enchaînent rapidement donnant envie de savoir la suite rapidement, aux révélations apprisent et aux faites que les personnages qu'on a suivi sont à leur apothéose ici.
Dans l'ensemble, la série est relativement sympa et c'est assez cool de pouvoir replonger dans l'univers de Métro 2033 (que j'aime beaucoup). Elle reste cependant dans l'ombre de la série de Glukhovsky.
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