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Critique de ladesiderienne


Un regain de nostalgie m'a poussée à relire ce titre de Gilbert Bordes qui était l'auteur fétiche de ma période "romans du terroir", il y a déjà pas mal d'années. J'ai eu envie de me replonger dans le passé minier de la ville voisine de St Étienne.

1933, la famille Chaumiet vit petitement de la passementerie sur les hauteurs de St Jean Bonnefonds. Si cela ne paie pas beaucoup, c'est pour le moins une activité reconnue comme noble. Mais voilà que Damien, le père, quitte un beau matin le domicile sans explication. Ne pouvant faire face à leurs dettes, Marie, la mère, et ses quatre enfants, n'ont pas d'autre solution que d'aller se faire embaucher à la mine voisine. Atteinte de tuberculose, elle retrouve ainsi les lieux gris et poussiéreux de son enfance. Employée comme clapeuse, elle souffre du départ inexpliqué de son mari. A 20 ans, Henri va découvrir le travail difficile dans la galerie, où seules, la solidarité et l'entraide permettent de faire face aux coups durs. Les deux jumelles, Pierrette et Jeanne, aspirent à un autre avenir et vont tenter d'échapper à ce triste destin, contre l'avis de leur mère. Quant à Marceau, le plus jeune, il va être pris sous la protection de Jean, un cousin qui parcourt la région en tant que marchant ambulant.

Cette lecture a été un vrai bonheur pour moi. Quel plaisir de retrouver la talentueuse écriture de Gilbert Bordes, savant mélange de réalisme à la Zola et de poésie, qui décrit aussi bien les beautés de la nature que les affres de la misère humaine. J'ai beaucoup aimé parcourir avec lui les quartiers que je connais bien. Il nous fait revivre le St Étienne des années 30 avec le monde à part qu'est celui de la mine, mais aussi celui de Manufrance, l'entreprise au célèbre catalogue. On fait également une incursion chez ceux qui ont les moyens et vivent dans les beaux quartiers qui attirent également quelques artistes en mal de reconnaissance. Malgré quelques acquis sociaux (la Caisse en cas de maladie ou d'accident), la pauvreté reste de mise chez les mineurs mais les maîtres-mots de cette vie de labeur demeurent honnêteté et honneur.

Mon seul regret est d'abandonner là, la famille Chaumiet, sans connaître l'avenir des enfants. J'ai tant aimé partager le quotidien difficile de ces gens simples. J'ajouterai que ce titre "Ce soir, il fera jour" est tellement beau et plein d'espoir (c'était ce que les mineurs se disaient le matin en s'enfonçant dans les profondeurs de la galerie). Un 19/20 pour ce poignant retour dans le passé.
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