Il s'en est fallu de bien peu que ce récit ne soit jamais publié, en 1954, dans la collection du "Rayon Fantastique" des éditions "Gallimard !
Cependant il aura suffi pour cela que l'abracadabrant manuscrit ait été retrouvé derrière un meuble chez M.F. Borie, ce jeune physicien disparu en même temps qu'Irène
Masson la spécialiste des neutrons, en même temps que le docteur Clair et sa jeune fiancée étrangère, et que plusieurs centaines de personnes, toutes d'un niveau intellectuel élevé ...
Mais que Dieu me savonne et qu'Einstein me pardonne !
Cette fuite des cerveaux prend une tournure inquiétante.
A la manière des grands classiques, à la mémoire des deux grands maîtres, J.-H. Rosny Aîné et
H.G. Wells, à la façon de ceux qui, un jour ou l'autre, viendront ...
Francis Carsac a posé son récit sur un livre écrit par un de ses personnages, ultime témoignage d'événements incroyables et intersidéraux.
L'avenir de l'univers va se jouer à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac en Dordogne, où un étrange engin vient de se crasher.
Un étrange mystère plane alors sur la forêt de Rouffignac.
D'étranges diables verts y sont apparus avec le pouvoir de clouer sur place le pékin moyen un peu trop curieux.
Mais finalement, tout va rentrer dans l'ordre puisque ces inquiétantes créatures finiront par se volatiliser dans une colonne de feu vert montant vers le ciel ...
On l'a échappé belle !
Mais, un soir, entre tabac et alcool, le docteur Clair, qui habite non loin, va dérouler un drôle de récit à son visiteur, Frank Borie, le jeune physicien du centre de recherches nucléaires.
Sans commettre l'indélicatesse d'écouter derrière son épaule, sans divulgâcher ce "space opéra" passionnant, je suis cependant autorisé à vous révéler que les Hiss, à la peau verte et aux cheveux blancs, ont pris contact avec la 862ème planète humaine qu'ils ont visitée.
Il me faut vous prévenir qu'un grave conflit interplanétaire les oppose aux misliks qui ont acquis le pouvoir d'éteindre les étoiles ...
Ce récit est passionnant, imaginatif et très inspiré.
C'est un premier roman écrit sous le pseudonyme de
Francis Carsac.
C'est aussi l'ouverture du "Rayon Fantastique" vers une science-fiction française qui déborde de talent.
Il aura fallu pour cela, après vingt-deux volumes anglo-saxons, qu'un engin ait traversé l'ahun où l'espace n'existe pas, que des êtres de nulle part et de nul temps débarque à Rouffignac !
Francis Carsac, alias
François Bordes, au détour d'un paysage de la planète Ella, à l'occasion d'une immense et dulcifiante paix, pour dénoncer la laideur et le bruit de notre civilisation, vient faire référence à l'utopie que décrit Wells dans "Men like gods".
C'est qu'à la lecture ce "
ceux de nulle part", il devient vite évident que l'inspiration de son auteur est portée par Wells et par
Rosny Aîné, les deux "maîtres inégalables".
Francis Carsac, sans le savoir, aurait-il donc été "un de ceux qui, un jour ou l'autre, viendront" ...