Roman magnifique !! Je découvre cet auteur Gilbert Bordes par ce roman dramatique et poignant. le sujet principal est la mer qui peut être cruelle et tuer. le passage final dans une tempête est à la hauteur des grands suspense, tout d'ailleurs comme le récit entier, qui nous tient en haleine. le scénario policier est digne d'Hitchcock avec des personnages aux caractères taillés comme Simenon sait le faire. Roman sur la mer qui nous laisse, heureusement, repu après tant de suspense du début à la fin et d'un plaisir total après cette lecture.
Cette histoire se passe en Bretagne, Gilbert Bordes nous dit dans la préface :
« Dans le Cri du goéland, je me suis penché sur mon incessante quête de spiritualité. Un désir d'amour universel qui serait le ciment de l'univers. Et cette certitude que même égarée, la brebis fait partie du troupeau. « Parle, tu ne seras point jugé. » le prêtre détenteur d'une confession qu'il ne trahit jamais, même s'il devient lui-même l'accusé d'un crime dont il a eu les confidences du criminel, accomplit le plus grand acte de compassion que je connaisse. »
Deuxième roman de la parution récente « Au nom du bonheur » sortie par les éditions Omnibus, je l'ai dévoré.
Paul, suite à un accident en mer dont il se sent responsable, se retire pendant 6 ans dans un couvent, et au sortir de celui-ci abandonne Marie, sa compagne avec qui il a vécu 10 ans, et devient prêtre. Ses méthodes ne conviennent pas aux paroissiens, car il a sa propre façon de concevoir l'amour de son prochain, sans compromis, sans appliquer ce que l'Église dicte depuis des siècles.
Le respect du secret de la confession le rend plus fort face à ceux qui critiquaient ses méthodes. Et la façon de venir en aide au petit Amaury, enfant turbulent, est symbolique de sa grandeur d'âme.
J'ai bien aimé sa façon d'aborder l'être humain, car je partage tout à fait son point de vue, et personnellement, je refuse toute contrainte d'ordre idéologique, seule se que l'on pense doit intervenir dans sa propre vie. le respect de l'autre, et l'aider, mais pas agir selon les ordres de certaines personnes qui ne font les choses que pour leur égo et leur portefeuille.
Paul Bénalec est devenu prêtre suite à l'accident en mer où il est devenu le seul survivant. Après 10 ans de vie commune il a quitté Marie et son village natal. Quelques années plus tard, il revient nommé prêtre dans un village voisin. Aucune rancoeur n'est oublié suite au drame où il part son frère et deux amis. Il est un prêtre différent des autres, ce que la population n'apprécie pas. de plus, il s'attache à Amaury, enfant rebelle, dont le père est mort suite à un braquage raté. Les haines cachées vont faire de le coupable d'un meurtre qu'il n'a pas commis. En confession, il apprend que c'est la veuve d'un des ses amis et qui a tué M. Leguyère, et fait tout pour qu'il soit accusé. Que peut faire un prêtre tenu par le secret de la confession ?
C'est un roman qui parle de la Bretagne profonde avec ses petits villages où tout le monde connaît tout sur tout le monde. Gilbert Bordes nous conte une atmosphère rude, perfide, autant par les tempêtes de la mer que celles des humains. Un très bon roman du terroir.
J'ai bien aimé ce livre car il parle de la vie d'un ancien marin, reconverti en prêtre, dans un petit village de Bretagne.
J'aime le thème de la mer, la vie simple des villageois attachés à la nature et aux traditions...
On s'attache facilement aux personnages et l'écriture, fluide, est très agréable à lire.
Deux petits bémols cependant...
L'histoire "traîne" un peu en longueur lors de l'enquête policière autour du meurtre du villageois, alors que de notre point de vue de lecteur, nous connaissons dès le départ la coupable... le refus du prêtre de parler à la police de son innocence est assez agaçante voire irréaliste (même s'il est tenu par le secret professionnel en tant que prêtre, ça ne devrait pas l'empêcher de dire à la police qu'il est innocent !!)
Enfin, je m'attendais à ce que le roman parle un peu plus de la mer et des marins (peut-être à cause de l'illustration de la couverture !), mais en fait le roman commence après la reconversion du héros en tant que prêtre...
Mais je conseille quand-même ce roman.
On croirait un premier roman, fort médiocre de surcroît. C'est du remplissage de pages. Bordes a écrit, fort heureusement, de meilleurs romans.
- ...Les dogmes religieux ont été écrits à une époque où les gens étaient ignorants. Ce sont des paraboles qu’il faut savoir interpréter. Les découvertes scientifiques le prouvent. Comment croire que le monde a été créé en une semaine, que la femme a été créée avec une côte d’Adam ? Nous devons faire un effort de modernité qui ne change rien au message du Seigneur.
- Eh bien, M. Leguyère a été assassiné ce soir avec cette arme. On n'a pas encore trouvé le corps, mais çà ne va pas tarder. C'est moi qui l'ai tué, c'est moi qui l'ai entraîné dans un guet-apens. D'abord parce que je le hais. Il nous a laissées croupir dans la misère, moi et mes filles, et nous n'avons rien eu de l'assurance. Ensuite, parce que je veux qu'on vous accuse. Et comme vous ne pouvez rien dire, vous serez condammé. Si vous parlez, vous reniez votre engagement envers Dieu et vous vous condamnez par ailleurs ! Ce sera çà, ma vengeance.
— Eh bien, M. Legyère a été assassiné ce soir avec cette arme. On n’a pas encore trouvé le corps, mais ça ne va pas tarder. C’est moi qui l’ai tué, c’est moi qui l’ai entraîné dans un guet-apens. D’abord parce que je le hais. Il nous a laissées croupir dans la misère, moi et mes filles, et nous n’avons rien eu de l’assurance. Ensuite, parce que je veux qu’on vous accuse. Et comme vous ne pouvez rien dire, vous serez condamné. Si vous parlez, vous reniez votre engagement envers Dieu et vous vous condamnez par ailleurs ! Ce sera ça, ma vengeance.
Et puis la grosse vague était arrivée sur eux, la vague scélérate, comme les marins l’appellent, parce que rien ne permet de la prévoir et qu’elle engloutit tout sur son passage ...
Mais on peut aussi être heureux sur terre, au-delà de l'insatisfaction permanente du besoin matériel, des joies artificielles, en cessant de ne penser qu'à soi. Le bonheur passe forcément par une compassion infinie, par l'amour des autres, par l'autocritique constante qui permet de rejeter notre orgueil pour appréhender la réalité à sa juste valeur. Donner rapporte plus que prendre.
Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?