Par exemple, vous me disiez que si le temps est synonyme de changement, de nouveauté et de couleur, l'éternité, qui est par définition le contraire absolu, devrait être, selon toute logique, terne, maussade, monotone, fade... et que c'est d'ailleurs pour cela qu'elle était refusée à l'hmanité, à l'humanité qui ne peut vivre que dans la couleur, qui a besoin de nouveauté, et qui croit au changement... tout ce qu'apporte le temps qui passe, donc... (p.202)
En automne, il y a une odeur de lune. L'air est un thé très infusé, au lotus, le buvant, on s'éparpille dans une exaltation sirupeuse, un peu fade, presque écoeurante, qui fait que l'on chérit les lexiques, les dictionnaires et les catalogues, comme si l'on souhaitait se perdre dans les mots. (p.11)
Et puis, de se souvenir permet aussi de rêver et de recréer sa vie, car les souvenirs les plus lointains, par les jeux de la mémoire et, il faut bien l'avouer, de l'oubli, prennent l'apparence de songes, de fictions, de contes... (p.221)
...et je suis certain que de ne pas renier son adolescence n'est pas donné à n'importe qui ; c'est un don de savoir ne pas surseoir aux principes de sa jeunesse. (p.112)
L'univers lit et écrit pendant le printemps et l'été, possède une bibliothèque en automne qui devient un musée, sans visiteurs, en hiver. (p.17)