Le voleur de bonbons évoque l'histoire d'un jeune enfant perturbé par la mort prématurée de sa mère atteinte de leucémie, turbulent, insolent et montré du doigt par la communauté. L'arrivée d'une fille leucémique dans le village va bouleverser sa vie à jamais. Prêt à braver tous les dangers pour lui apporter un peu de réconfort, secrètement amoureux d'elle, il ne tardera pas à se confronter à la sentence humaine qui l'enverra croupir cinq ans dans un centre d'éducation surveillée.
Bordes décrit de façon légère, sans fioritures, son retour dans une société qui n'est sûrement pas prête à oublier le passé, les vieux démons toujours prêts à ressurgir à la moindre contrariété, ainsi qu'une carapace de fausse méchanceté dont Matthieu tentera de se défaire à force de persévérance.
Son leitmotiv sera la conquête de Marion et la volonté de se prouver à lui-même et aux autres qui l'ont si durement critiqué qu'il est au moins aussi intelligent que ceux de son âge et capable de poursuivre des études supérieures.
La première partie du livre est un peu plus ennuyeuse, mais j'ai commencé à apprécier réellement le livre à partir du moment où il sort du centre et tente de se trouver une voie. Au milieu de ses tracas pour subvenir à ses besoins, il ne perd pas de vue sa future rencontre avec celle qu'il n'a pas réussi à oublier. On assiste à une relation bizarre où chacun se cherche - parfois inconsciemment- mais ne bouge pas le petit doigt pour avouer ses sentiments. Pour une fois, le tableau est inversé. Marion a déjà connu l'amour dans les bras de jeunes garçons, Matthieu par son ignorance et son sentiment d'infériorité n'ose pas faire grand chose si ce n'est soupirer et attendre sa chance...
Roman populaire ou du terroir, avec la Corrèze pour toile de fond, c'était une lecture légère, simple, sur des thèmes comme la maladie, la mort, le lien entre amour et amitié, le pardon et l'espoir.