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Françoise Rosset (Autre)
EAN : 9782070322800
224 pages
Gallimard (12/02/1985)
4.14/5   51 notes
Résumé :
« ... C'est ainsi qu'à quarante-sept ans je voyais les perspectives d'une vie nouvelle et passionnante s'ouvrir devant moi. Je voyageais du nord au sud de l'Argentine et de l'Uruguay, donnant des conférences sur Swedenborg, Blake, les mystiques persans et chinois, le bouddhisme, la poésie du gaucho, Martin Buber, la Kabbale, Les Mille et Une Nuits, T.E. Lawrence, la poésie médiévale germanique, les sagas islandaises, Heine, Dante, l'expressionnisme allemand et Cerva... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jorge Luis Borges est le grand auteur argentin : novelliste, poète, essayiste, il fut l'un des initiateurs et la figure de proue du courant littéraire du réalisme magique qui s'est répandu ensuite dans toute l'Amérique latine vers le milieu du siècle dernier. Il est également notoirement connu pour son érudition encyclopédique et représente sans doute un pont entre la culture classique et l'époque moderne, entre le vieux continent et le nouveau monde. Conférences regroupe douze conférences données par l'auteur en 1977 et 1978 sur des sujets aussi éclectiques que le roman policier, les mille et une nuits ou encore le bouddhisme. On peut néanmoins retrouver un point commun à tous ces textes : tous ont un rapport plus ou moins éloigné avec la littérature qu'elle soit religieuse, classique ou populaire.


Autant le dire de suite : j'ai beaucoup aimé cet essai. Jorge Luis Borges a un don inimitable pour rendre passionnant les sujets les plus obscurs et donner un regard nouveau sur ceux-ci. Outre les trois thèmes cités plus haut, Borges nous parlera de la divine comédie de Dante, du cauchemar, de la poésie, de la kabbale, de sa propre cécité, de l'objet livre, de l'immortalité, du théologien Emmanuel Swedenborg du roman policier et de la notion de temps. Si on retrouvera quelques paragraphes redondants comme par exemple entre le chapitre consacré à la kabbale et celui intitulé "le livre" (les différentes conférences n'ayant, à l'origine, pas vocation à être reliées entre elles), cela reste très marginal et ne gâche en rien le plaisir de lecture.


Je craignais des longueurs et des passages assez rébarbatifs notamment sur des sujets que je ne connaissais pas ou mal. Il n'en fut rien et j'ai, par exemple, beaucoup apprécié la conférence sur le philosophe et théologien suédois Emmanuel Swedenborg alors même que je n'en avais jamais entendu parler et que le sujet ne m'attirait pas. A la manière d'un Umberto Eco (auquel j'ai parfois pensé en lisant cet essai), Jorge Luis Borges s'avère être un excellent passeur de culture.


Moi qui avais jusque-là surtout apprécié Borges pour ses nouvelles, je le découvre sous un nouveau jour et vais continuer d'explorer cette facette de l'auteur dans les prochains mois.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Voyons maintenant cette curieuse information que nous rapporte le baron de Hammer Purgstall, un orientaliste que mentionnent avec admiration Lane et Burton, les deux plus célèbres traducteurs anglais des Mille et Une Nuits. Il parle de certains hommes qu’il appelle des confabulatores nocturni : des hommes de la nuit qui racontent des histoires, des hommes dont la profession est de raconter des histoires durant la nuit. Il cite un ancien texte persan qui nous apprend que le premier à avoir écouté réciter des contes, à avoir réuni des hommes de la nuit pour lui raconter des histoires afin de distraire son insomnie, fut Alexandre de Macédoine. Ces contes ont dû être des fables. Je présume que le charme des fables ne tient pas à leur moralité. Ce qui enchanta Esope et les fabulistes hindous ce fut d’imaginer des animaux semblables à des petits hommes, avec leurs comédies et leurs tragédies. L’idée de l’intention morale fut ajoutée ensuite : l’important c’était que le loup parlât à l’agneau et le bœuf à l’âne ou le lion au rossignol.
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Et pour le lecteur lui-même, convient-il d'ajouter, un même livre change puisque nous changeons, puis nous sommes - pour reprendre ma citation préférée - le fleuve d'Héraclite, puisque selon ce dernier l'homme d'hier n'est pas l'homme d'aujourd'hui et celui d'aujourd'hui ne sera pas l'homme de demain. Nous changeons sans cesse et l'on peut dire que chaque lecture d'un livre, chaque relecture, chaque souvenir de cette relecture, renouvelle le texte.
Le texte est lui aussi le fleuve changeant d'Héraclite.
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Qu’est ce qu’un livre si nous ne l’ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir avec des feuilles ; mais si nous le lisons, il se passe quelque chose d’étrange, je crois qu’il change à chaque fois.
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Nous sentons la poésie comme nous sentons la présence d'une femme, ou comme nous sentons le voisinage d'une montagne ou d'une baie.
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Qu’est ce qu’un livre si nous ne l’ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir avec des feuilles ; mais si nous le lisons, il se passe quelque chose d’étrange, je crois qu’il change à chaque fois.
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Videos de Jorge Luis Borges (46) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Luis Borges
INTRODUCTION : « Le siècle qui commence trouve une Argentine confiante en l'avenir. le positivisme à la mode met une foi illimitée dans les avancées du progrès et de la science, et la croissance de la jeune république autorise une vision optimiste du destin national. La classe dirigeante a bâti son programme sur la base d'une instruction publique et gratuite pour tous, destinée à réaliser l'intégration culturelle de la deuxième génération d'une masse énorme et hétérogène d'immigrants à peine débarqués d'Europe. Cette Argentine, qui est à l'époque une toute jeune nation - sa guerre contre les Indiens n'est terminée que depuis vingt ans -, dépend économiquement de l'Angleterre, est fascinée par la culture française et admire autant l'opéra italien que la technologie allemande. Ce qui ne l'empêchera pas de tâtonner à la recherche de sa propre identité, à la faveur d'un sentiment nationaliste exacerbé dès 1910 […]. L'avant-garde poétique porte le sceau du modernisme, largement diffusé à Buenos Aires par Rubén Darío qui […] marquera d'une empreinte durable la vie culturelle du pays. […] La quête de la modernité inscrite dans le nouveau courant anime déjà ce pays avide de rallier un monde qui ne jure que par Le Louvre, la Sorbonne et Montparnasse. […].  […]  La seconde décennie du siècle […] marque un tournant décisif dans la réalité argentine. […] Hipólito Yrigoyen accède au pouvoir. Avec lui surgit une nouvelle classe sociale, issue de l'immigration et amenée, pour un temps, à prendre la place de la vieille oligarchie qui a dirigé le pays depuis les premiers jours de l'indépendance. […] Cette modernité, qui relie les poètes argentins à l'avant-garde européenne, se concrétise avec le retour au pays de Jorge Luis Borges, en 1921. […] Dans un article polémique paru dans la revue Nosotros (XII, 1921), Borges explique : « Schématiquement, l'ultraïsme aujourd'hui se résume aux principes suivants : 1°) Réduction de la lyrique à son élément fondamental : la métaphore. 2°) Suppression des transitions, des liaisons et des adjectifs inutiles. 3°) Abolition des motifs ornementaux, du confessionnalisme, de la circonstanciation, de l'endoctrinement et d'une recherche d'obscurité. 4°) Synthèse de deux ou plusieurs images en une seule, de façon à en élargir le pouvoir de suggestion. » […] […] les jeunes poètes des années 20 se reconnaissent au besoin qu'ils éprouvent de revendiquer une appartenance et de se trouver des racines. […] Il faut attendre une dizaine d'années encore pour que, dans le calme de l'époque, de jeunes créateurs, avec l'enthousiasme de leurs vingt ans, apportent un élan nouveau et de nouvelles valeurs poétiques. Prenant leurs distances par rapport à l'actualité, ils remettent à l'honneur le paysage et l'abstraction, ainsi qu'un ton empreint de nostalgie et de mélancolie. […] Les années 60 correspondent en Argentine à une période d'apogée culturel. le secteur du livre est en plein essor ; de nouvelles maisons d'édition voient le jour et, conséquence du boom de la littérature sud-américaine, la demande d'auteurs autochtones augmente, ce qui facilite l'émergence de noms nouveaux. […] La génération des années 70, à l'inverse, est marquée au coin de la violence. Plus se multiplient les groupes de combat qui luttent pour l'instauration d'un régime de gauche, plus la riposte des dictatures militaires successives donne lieu à une répression sanglante et sans discrimination qui impose au pays un régime de terreur, torture à l'appui, avec pour résultat quelque trente mille disparus. […] » (Horacio Salas.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
0:06 - Alejandra Pizarnik 2:30 - Santiago Kovadloff 3:26 - Daniel Freidemberg 4:52 - Jorge Boccanera
5:51 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Alejandra Pizarnik : https://universoabierto.org/2021/09/27/alejandra-pizarnik/ Santiago Kovadloff : https://www.lagaceta.com.ar/nota/936394/actualidad/santiago-kovadloff-argentina-pais-donde-fragmentacion-ha-perdurado-desde-siempre.html Daniel Freidemberg : https://sites.google.com/site/10preguntaspara1poeta
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