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EAN : 9782376222347
288 pages
Tohu-Bohu (06/01/2022)
4.43/5   68 notes
Résumé :
Ana raconte l'histoire de la violence faite aux femmes, du consentement trahi, de la honte et de l'humiliation, mais aussi de l'espoir, du courage, de l'amour ou comment à travers le tragique il est possible de se transformer. Dans les violences de la vie, Ana trouve l'amour. Un roman poignant d'une grande beauté.
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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sur 68 notes
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Les thèmes abordés dans ce roman sont lourds : zone grise du consentement, viol, prison, naissance sous X, placement en famille d'accueil, prison, sdf ... Une intrigue dramatiquement chargée, a priori très périlleuse à manier.
 
C'est là tout le talent de Cathy Borie, déjà apprécié Dans la Chair des anges. Tour son roman est un modèle d'équilibre pour trouver le ton juste pour raconter le parcours difficile d'une mère ( Clotilde ) et d'une fille ( Ana ) sans tomber dans le pathos lourdaud ni mettre mal à l'aise le lecteur en le plaçant en voyeur d'une histoire sordide.
 
Il est facile de faire pleurer sur l'histoire d'Ana, l'enfant abandonné en quête de vérité, de sens et de lumière. Il est bien plus difficile de donner une vraie dignité à des personnages brisés. C'est ce que Cathy Borie réussit parfaitement avec son écriture empathique au plus près de la psychologie de Clotilde et d'Ana. Chacune de leurs douleurs, de leurs avancées résilientes, de leurs vibrations profondes sont scrutées avec finesse et authenticité, sans jugement.
 
C'est cette sobriété qui fait la force du roman. le lecteur marche aux côtés de ces deux femmes, plus particulièrement Ana, personnage terriblement attachant qui touche le fond mais parvient à dissiper les ombres qui pèsent sur elle et à raccrocher au wagon de la vie grâce à des rencontres emplies d'humanité. Et le fait que la lumière naisse de la poésie, des mots qu'Ana manient pour exprimer son moi profond et le partager aux autres, est une magnifique leçon de vie. Les ultimes pages m'ont arraché des larmes.
 
Un roman délicat et sensible pour un beau moment de lecture empreint d'émotions.
 
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Une lecture réussie m'amène toujours au bord de la tristesse quand il faut refermer la dernière page d'un livre. Me voilà un peu orpheline en refermant l'histoire d'Ana dont j'ai savouré chaque page.

Cathy Borie nous offre ici un très beau roman sur l'histoire d'une fillette née sous une mauvaise étoile.
La première partie est consacrée à Clothilde, sa grossesse non désirée suite à un rapport non consenti jusqu'à la naissance sous X de cet enfant. La seconde partie s'attarde sur Ana de ses premiers balbutiements à sa majorité.

Cette histoire m'a énormément touchée, surtout cette seconde partie où l'on devine toute la difficulté d'un enfant à grandir sans identité. Ana refusera tous les bras qui voudront l'accueillir comme si elle n'attendait que sa propre mère. Les scènes sont très immersives sans jamais sombrer dans le patho ou le sordide. Je me suis attachée à cette jeune fille sauvage et bohème qui aime les livres et écrire des poèmes, qui s'accroche à son chien Sam comme un naufragé s'accroche à sa bouée.

Ce roman est à nouveau très réussi, ne fut-ce que pour cette aptitude littéraire de l'auteure à dessiner devant nos yeux des paysages, des personnages attachants, des sensations palpables.

Une histoire qui m'a remplie et gonflée le coeur, une histoire belle tout simplement qui marie l'ombre et la lumière avec précision et talent. Un très très beau moment de lecture.
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Cathy BORIE fait partie de ces écrivains à la plume psychologique, qui me touchent parce qu'ils parlent à l'âme.
Ce roman commence par un viol, ma douleur s'enroule autour des pages et la suite m'envoie au tapis plus d'une fois, me laissant percluse de maux divers et variés.

L'auteure ne pouvait pas deviner à quel point Ana me toucherait par son mode de vie marginal et sa quête d'authenticité.

L'analyse des états d'âme des divers protagonistes est fine et fouillée, leurs sentiments parfois exacerbés ne laissent jamais indifférents et la vie coule dans leurs veines qui roulent.
Un roman très touchant.
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Tout commence par une banale rencontre dans une bibliothèque universitaire. le jeu de la séduction, le désir partagé, deux corps qui se trouvent. Clotilde qui dit non. Sans écouter ses protestations, Louis continue de se frayer un passage dans son corps qui est redevenu étroit. Incapable de nommer ce qu'elle vient de subir, Clotilde est comme un animal pris dans un collet. Louis sur le quai, Clotilde le repousse violemment, il perd l'équilibre au moment où le métro arrive dans la station. Être enceinte en prison c'est une chance, on vous soigne mieux que les autres détenus. La seule solution pour ne pas garder le bébé quand il est trop tard pour une IVG, accoucher sous X. Elle lui donne le prénom d'Ana c'est le seul héritage qu'elle lui transmettra.

Ce roman est un véritable coup de coeur, Cathie Borie nous offre un récit violent, mais sans jamais sombrer dans le sordide. Avec sa plume délicate et tout en finesse, elle nous brosse le portrait puissant de deux jeunes femmes qui sont à la dérive. Dans ce livre, tout est écrit avec justesse, sans aucune fausse note, la culpabilité après le viol, l'univers carcéral, les foyers, les familles d'accueil, la galère d'une jeune fille dans la rue. La couverture est très douce et elle correspond bien au récit. J'ai bien aimé l'originalité des titres de chapitres, ce sont les noms de romans célèbres, et ils évoquent parfaitement le contenu qui va suivre. La dernière partie est très émouvante et la fin laisse libre cours à l'imagination du lecteur.

Je remercie Cathy Borie, les éditions de l'Échelle du temps et Babelio de m'avoir permis cette belle rencontre

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Ana, c'est l'histoire d'un consentement trahi. Un viol qui ne sera jamais nommé parce qu'il survient contre toute attente dans un contexte de don et de désir. Une agression qui renvoie sans cesse la victime à une responsabilité qui n'est pas la sienne mais qu'elle s'approprie et qui la consume. Parce qu'avant de vivre le séisme de l'agression, Clotilde s'est étendue de son plein gré sur un lit d'hôtel, avec l'espoir d'une véritable communion des corps. A cette violence inouïe, s'ajoute celle d'une grossesse, qui grave l'indicible épreuve dans la chair de Clotilde puis celle d'un accident, un acte pulsionnel de défense lorsqu'elle recroise un jour son agresseur dans le métro. L'accident est qualifié d'homicide, parce qu'elle ne parvient pas à expliquer les faits : comment la police pourrait-elle comprendre que le regard de cet homme, son insistance physique, l'autorité de sa voix, la main portée sur elle ont été vécus comme une itération de ce qu'elle a déjà subi et qu'elle ne pourra jamais nommer ? Une nouvelle agression dont elle s'est instinctivement défendue en donnant la mort...
Ana, c'est l'histoire d'un amour entravé, l'histoire d'une mère et d'une fille séparées par le mur de l'accouchement sous X, le besoin de l'autre inscrit en creux de manière animale. L'histoire d'une agression mais également un exemple de résilience. Ana, c'est le chaos de la bestialité, le besoin de l'autre qui ne dit pas son nom, l'errance, la survie, la solidarité, la quête identitaire.

Un roman très puissant porté par une plume magnétique. L'épilogue est magnifique.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
La femme gelée
Au début, elle eut seulement conscience de la beauté du corps de Louis penché au-dessus d’elle. Cette peau d’ambre brun. Ces muscles denses qui jouaient sous la surface de sa chair élastique. Son souffle de cannelle. Et la douceur de ses mains qui glissaient, tels des poissons, sur sa peau à elle. Le beau Louis qu’elle avait tant admiré, dont elle avait guetté les regards et les sourires, comme ceux d’un dieu inaccessible. Il était là, son visage d’ange sombre à quelques centimètres de sa bouche, si proche, elle pouvait s’emplir les narines de son odeur, toucher son cou avec sa langue, planter les dents dans son épaule.
Et puis, peu à peu, elle éprouva une impression bizarre, une sorte de décalage, d’abord infime, entre ses propres gestes, sa lenteur, le désir qui montait progressivement, et son rythme à lui, son empressement soudain, une sorte de brutalité sèche qui dans un premier temps la heurta, lui faisant oublier par intermittence la sensation de plaisir, et qui se transforma progressivement en une dureté presque méchante, une démonstration de puissance qui la sidéra.
Plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne se décidât à réagir. Après ce trop long moment d’inertie, elle commença à le repousser doucement, tout en chuchotant un « non » qu’elle répéta à de nombreuses reprises, mais que manifestement il n’entendait pas. Les yeux maintenant grands ouverts, elle essaya de comprendre ce qu’il faisait, elle prononça tout haut son prénom, mais on aurait dit que Louis n’était plus là, qu’ils ne faisaient plus partie du même monde… Clotilde n’éprouvait plus que la violence de ce corps superbe, les angles durs, la fureur, tandis que lui était sourd, qu’il était aveugle. Les « non » de Clotilde se perdaient dans ses halètements frénétiques, et plus il se déchaînait, moins elle luttait, tout combat semblant inutile. Il lui faisait mal et elle avait seulement envie que cela finît. Elle continuait simplement à dire non pendant qu’il la forçait, que, sans écouter ses protestations il se frayait un passage là où tout était redevenu étroit, elle sentait son corps à elle se figer au fur et à mesure que celui de Louis se débridait, jusqu’à ce que finalement tout en elle fût glacé, atone, paralysé, anéanti.
Elle ne saura jamais si cette scène avait duré cinq minutes ou une heure. Quand il s’écroula sur elle, une éternité prit fin, et un autre monde la remplaça, figé et froid. Toujours immobile, Clotilde ne remua pas immédiatement quand il se renversa sur le dos, les yeux clos, un ronflement de bien-être s’échappant de ses lèvres entrouvertes. Son cœur cognait fort dans sa poitrine, si fort qu’elle craignait que ce bruit seul suffît à le réveiller. Et qu’il recommençât. Quand elle fut sûre qu’il dormait profondément, elle se leva, gelée, enfila son jean et son pull qui traînaient à terre, retrouva ses bottines un peu plus loin, récupéra son sac, son blouson de cuir, ouvrit la porte sans bruit et se faufila dans l’escalier.
Dans la rue, elle s’autorisa la première vraie et profonde respiration depuis de longues minutes. Elle aspira l’air, le froid, le silence, et le souvenir de celle qu’elle était quelques heures auparavant. Il faisait nuit. Quelques voitures passaient encore, leurs phares se reflétant sur la chaussée mouillée de la rue de Paris. Clotilde n’avait aucune idée de l’heure. Elle essaya de deviner en déchiffrant la grosse horloge de la poste, mais elle s’aperçut qu’elle pleurait et qu’elle ne parvenait pas à faire cesser le flot de larmes qui la submergeait. De toute façon, elle se fichait bien de la position des aiguilles sur le cadran. Elle accéléra le pas et s’engagea dans la rue de Poissy, réprimant les spasmes qui secouaient son ventre, finit en courant les deux cents mètres qui la séparaient de son immeuble, rata trois fois de suite avec la grosse clé la serrure de la porte cochère, s’engouffra dans l’escalier de bois où ses talons claquèrent telles des rafales de mitraillette, et réussit à déverrouiller du premier coup la porte de son appartement. À peine eut-elle refermé le verrou qu’elle se précipita au fond de la pièce et se jeta sur son lit, laissant exploser sa colère et ses larmes comme on vomit, hoquetant et s’étouffant à moitié, le poing replié contre sa bouche pour pouvoir y enfoncer les dents et étouffer le cri qu’elle sentait monter en elle, sirène hurlante qui prenait naissance au plus profond d’elle-même, hurlement sauvage qui semblait dévaster des espaces d’elle qu’elle ne connaissait pas encore.
Ce fut l’épuisement qui fit cesser les sanglots. Clotilde essuya d’un revers de main morve et larmes, mais ne bougea pas. Engourdie, le corps douloureux, elle se laissa dériver sans penser. Plusieurs fois, elle crut qu’elle allait s’endormir, mais un soubresaut la secouait soudain et empêchait le sommeil. Pour chasser les images qui l’assaillaient, elle se força à se souvenir de Louis avant : comment elle l’avait rencontré, les mots échangés, les moments partagés avant l’irruption ce soir d’un monstre inconnu dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence sous le masque doré et doux de cet homme aux yeux caramel.

Clotilde avait croisé Louis pour la première fois à la bibliothèque de l’université. Elle s’était installée près d’une des fenêtres, dans l’axe de l’arche de la Défense qu’on apercevait au loin, avait sorti son matériel et s’était aussitôt plongée dans ses livres et ses notes, parfaitement concentrée. Il y avait peu d’étudiants aux tables alentour et Clotilde en était ravie, cela lui éviterait de se laisser distraire par un visage ou un murmure, par le titre d’un livre ou les chuchotements bavards qui ne manquaient jamais de se produire dès que la fréquentation devenait trop importante.
Elle planchait depuis plus d’une heure quand une silhouette s’interposa entre elle et la fenêtre, projetant une ombre sur la feuille où elle prenait des notes. Désorientée, elle demeura quelques secondes le stylo en l’air, puis leva la tête vers l’intrus : comme il se tenait à contre-jour, elle ne remarqua tout d’abord de lui que sa haute taille et ses cheveux crépus auréolant un visage resté flou.
— Excuse-moi de te déranger, je cherche un livre que je ne trouve pas, je venais juste voir si tu l’avais emprunté…
Le prétexte était tellement énorme que Clotilde ne put s’empêcher de sourire. Elle pensa même : « Mais qui c’est ce gros lourd ? ». Et puis elle rougit en voyant enfin le beau visage de celui qui venait de s’adresser à elle, d’une voix à la fois suave et rocailleuse. Sans dire un mot, elle lui désigna les couvertures des ouvrages éparpillés sur sa table de travail, et l’observa pendant qu’il déchiffrait les titres. Il secoua la tête avec un air déçu. Il n’y avait pas ce qu’il cherchait. Il s’excusa de l’avoir interrompue, puis montra l’étiquette collée sur son agenda et lança :
— Clotilde ? C’est original, comme prénom !
Décidément, il n’était pas à une banalité près ! Malgré son agacement, elle lui sourit une seconde fois, mais ne trouvant rien à dire, elle finit par lancer d’une petite voix qu’elle jugea ridicule.
— Tu veux quoi exactement ?
— Aucune importance ! Je crois que je ne réussirai pas à travailler aujourd’hui, de toute façon. Je vais me prendre un café, je t’en apporte un ?
Il s’éloigna sans attendre sa réponse. Elle hochait encore la tête pour acquiescer qu’il était déjà à l’autre bout de la salle, jetant ses pièces dans la fente du distributeur. Quand il se retourna, un gobelet dans chaque main, elle fit mine de se replonger dans ses notes, le laissant traverser l’espace à grandes enjambées, surveillant sa progression derrière le rideau de ses cheveux.
— Et voilà, un café pour Miss Clotilde ! lança-t-il en posant le gobelet plein à côté d’elle. Dans le même geste, il saisit le dossier de la chaise voisine et s’assit, repoussant légèrement les livres qui le gênaient.
Vaincue, Clotilde lâcha son stylo, prit le café pour se donner une contenance et le remercia.
Pourquoi l’intimidait-il à ce point ? Elle n’avait jamais été très à l’aise dans ce genre de situation, mais aujourd’hui elle battait des records de nunucherie, et elle n’aurait pas été étonnée s’il avait fini par la planter là.
— Je te fais peur ? demanda-t-il comme s’il avait lu dans ses pensées.
Cela fit réagir Clotilde instantanément, elle le regarda droit dans les yeux et secoua vi¬gou¬reu¬sement la tête, pareille à une gamine qu’on surprend en train de voler des bonbons et qui nie en bloc la bouche pleine.
— Non, pas du tout, mais je… j’étais concentrée sur mon travail, je ne suis pas très sociable dans ces cas-là…
On aurait dit qu’il était sur le point de se mettre en colère : ses yeux dorés la détaillaient sans indulgence, elle voyait un muscle se contracter au niveau de sa mâchoire, et un autre rouler sur son avant-bras à travers son tee-shirt. Puis brus-quement un immense sourire révéla un éclair de dents blanches sur sa peau sombre, ce qui lui donna une figure innocente de petit garçon. Il tendit la main à Clotilde :
— Je m’appelle Louis.
Elle n’avait plus travaillé ce jour-là.
Louis avait bu son café, lui avait posé des questions, avait souri, fini par lui demander son numéro de téléphone, et bien sûr elle le lui avait donné. Une fois Louis parti, elle s’était sentie à la fois excitée et pleine d’hésitations, son enthousiasme lui paraissant injustifié et un peu naïf…
Elle ignorait d’où il venait et s’ils se reverraient un jour. Elle décida que ça n’avait pas d’importance, rassembla ses affaires qu’elle enfourna dans sa besace, quitta la BU et regagna le quai pour attraper son train.
Pendant plusieurs jours il ne se passa rien. Rien que ses cours de psycho, ses trajets en RER entre Nanterre et Saint-Germain-en-Laye, ses soirées à lire ou à potasser ses notes, ses papotages au téléphone avec Sophie. Elle oublia complètement Louis. Cela se fit tout seul, sans efforts, comme si une partie de son cerveau tentait de la protéger contre des illusio
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Voilà, je retourne demain dans ma cellule. Je suis soulagée. Je vais enfin retrouver un peu de paix, j'ai juste mal pour mon père qui ne mérite pas de souffrir une nouvelle fois de la perte de quelqu'un qu’il aime, mais il a bien vu que ma vie s'était arrêtée depuis des semaines. J'ai l'impression d'avoir raté des bifurcations sur mon chemin, commis des erreurs d’aiguillage, mais tout est tellement flou maintenant, la nuit des images se télescopent, Louis battant des bras et disparaissant dans un fracas diabolique, le bébé Ana aperçu tel un ange qui vole au-dessus de ma vie juste quelques instants, et ma mère, maman, je te rejoins, je fais comme toi, c'est toi qui m'as montré la voie, je comprends seulement aujourd'hui ton geste, même si ma douleur n'a rien de commun avec la tienne, je suis tes traces, je plonge avec toi dans les limbes de l'oubli, comme j'ai hâte, attends-moi, s’il te plaît, j'arrive... p. 75
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Mais combien étaient-elles donc ? Après la cohorte des femmes qui abandonnaient leur bébé, voici que dans sa tête se déployait la foule de celles qui avaient été violées et qui ne le savaient pas, qui en doutaient, qui se taisaient et tremblaient de peur et de culpabilité.
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Les premiers temps, Paris apparut à Ana comme un univers de science-fiction. Une cité fantastique où plusieurs mondes se côtoyaient, un monde souterrain et obscur, un monde de surface, cacophonique et plein de violentes lumières, un monde caché derrière les façades des beaux immeubles, ouaté et délicat.
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Au début, pourtant, un an plutôt, elle s'était promis de fournir des efforts pour s'acclimater, ce terme lui avait paru parfaitement convenir, il s'agissait bien de s'adapter à un nouveau climat, de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements, comme un animal qu'on arrache à son pays d'origine pour le mettre dans un zoo.
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Ana Cathy Borie ISBN 978-2-37622-234-7 Éditions L'Échelle du temps
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