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Critique de Danael


Ana, c'est l'histoire d'un consentement trahi. Un viol qui ne sera jamais nommé parce qu'il survient contre toute attente dans un contexte de don et de désir. Une agression qui renvoie sans cesse la victime à une responsabilité qui n'est pas la sienne mais qu'elle s'approprie et qui la consume. Parce qu'avant de vivre le séisme de l'agression, Clotilde s'est étendue de son plein gré sur un lit d'hôtel, avec l'espoir d'une véritable communion des corps. A cette violence inouïe, s'ajoute celle d'une grossesse, qui grave l'indicible épreuve dans la chair de Clotilde puis celle d'un accident, un acte pulsionnel de défense lorsqu'elle recroise un jour son agresseur dans le métro. L'accident est qualifié d'homicide, parce qu'elle ne parvient pas à expliquer les faits : comment la police pourrait-elle comprendre que le regard de cet homme, son insistance physique, l'autorité de sa voix, la main portée sur elle ont été vécus comme une itération de ce qu'elle a déjà subi et qu'elle ne pourra jamais nommer ? Une nouvelle agression dont elle s'est instinctivement défendue en donnant la mort...
Ana, c'est l'histoire d'un amour entravé, l'histoire d'une mère et d'une fille séparées par le mur de l'accouchement sous X, le besoin de l'autre inscrit en creux de manière animale. L'histoire d'une agression mais également un exemple de résilience. Ana, c'est le chaos de la bestialité, le besoin de l'autre qui ne dit pas son nom, l'errance, la survie, la solidarité, la quête identitaire.

Un roman très puissant porté par une plume magnétique. L'épilogue est magnifique.
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