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EAN : 9782491996970
134 pages
Les éditions d'Avallon (08/03/2022)
4.26/5   36 notes
Résumé :
« Tu me trouves différent parce qu’en réalité je suis exactement comme toi. »

Clémentine vit à Paris et Grégoire à Barcelone. Deux êtres solitaires perdus dans leur propre vie et pour lesquels les rapports humains sont insurmontables. Tous deux sont atteints d’un mal-être qu’ils peinent à comprendre et à justifier. Clémentine essaye de disparaître en adoptant les mêmes attitudes que son entourage alors que Grégoire invente la vie de personnages dans s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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D'abord, il y a ce très beau poème en vers libres qui s'achève ainsi :

« Dans la chair des anges
le couteau taille
cherche la vérité
défait pour mieux refaire
quoi qu'il en soit
les ailes de l'ange
ne suffisent pas à le porter
et il tombe
il finit toujours par tomber ».

Ces mots, je n'en ai pas saisi la portée immédiatement, juste touchée que j'étais par leur agencement et le mystère grave qu'ils distillent.

Puis il y a ce court premier chapitre dont le thème est dévoilé en quatrième de couverture : un jeune homme anonyme est retrouvé mort, le visage en paix, sans aucune souillure.

J'ai lu d'un souffle ce roman sur la quête de soi, sur la confusion des sentiments. Sa construction est particulièrement réussie : des destins s'imbriquent, s'articulent.
Clémentine puis Benjamin en alternance, une jeune fille qui recherche son identité profonde, un jeune homme tout aussi tourmenté, à l'aube d'une belle histoire d'amour ... deux êtres en proie au doute mais qui veulent croire que le bonheur est possible. Rien n'est dit sur ce qui les lie peut-être ... jusqu'à la révélation finale, bouleversante, qui éclaire le poème initial ( il faut absolument le relire lorsqu'on est arrivé au bout du récit, encore sous le coup de l'émotion ). Bouleversante car je ne l'ai pas du tout vu finir, ce dénouement assez fracassant et pourtant si bien amenée.

L'auteure fait montre d'un réel talent pour dépeindre finement la psychologie de personnages forts. Son écriture, précise et fluide, va droit au coeur, mais ne cherche pas juste à toucher de façon facile le lecteur ; elle respecte profondément ses personnages, leur intégrité, leur moi profond même lorsqu'il s'agit de dévoiler leur intimité sexuelle. Un équilibre subtil et plutôt rare que ce roman sensible et poignant est parvenu à maintenir durant toutes ses pages.
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Sur les sentiers étranges et mystérieux, entre polar, psychologie, sentiments, quête existentielle, voici un roman très particulier et surtout, brillamment orchestré.

Un poème... des anges... pour ouvrir le ballet. Mystérieux, lyrique, ailé.
Un air de Rimbaud au chapitre zéro, avec un dormeur du val à travers un homme endormi paisiblement à l'ombre d'un arbre. du moins en apparence.

Les chapitres se suivent, s'imbriquent autour de deux personnages clés: Clémentine et Grégoire. La première vit une adolescence difficile à Paris, le second, trentenaire à Barcelone, peine à trouver sa place dans le monde. Deux âmes seules, mal dans leur peau, dans une chair fêlée que même l'or ne parvient à panser.

On tourne les pages pour se rapprocher au plus près de ces personnages, y compris ceux qui gravitent autour d'eux. C'est fouillé, à fleur de peau. On ne cerne pas d'entrée de jeu où l'auteure nous emmène pour être giflé à la fin du roman, on revoit le roman en flash-back, on a envie de retourner dedans, de relire ce magnifique poème qui prend alors une résonance plus limpide.
Désarçonnée quelque peu par ces vies qui ne résonnent entre elles que par des similitudes et non physiquement entre elles, la fin de ce roman donne un tel éclairage que le roman se concrétise dans sa plus grande compréhension. On ne voit rien venir, à tort pour les plus impatients, du meilleur goût pour les amateurs d'uppercut. Malgré la brièveté du roman, il y a ici un travail d'orfèvre pour marier une trame psychologique, émotionnelle et captivante de toute grande valeur.

Une histoire qui creuse, fouille dans la chair des anges. Là où ça saigne, là où les imperfections crient révolte.
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Voilà un roman que je devais lire depuis sa sortie et que j'ai failli oublier dans ma PAL ! Je serais passée à côté d'un style délicat, précis, poétique et d'une histoire profonde comme je les aime, où la psychologie des personnages est au coeur de chaque page et parfaitement étudiée.
Un corps découvert, la chair, un ange ?
Je ne veux rien dévoiler pour ceux qui ne l'auraient pas lu, mais les jeunes protagonistes sont en prise avec les affres de l'adolescence d'abord puis de l'âge adulte. Les sentiments, les rapports familiaux, les liens sociaux, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, etc. Tout bouscule et l'on suit le cheminement de l'héroïne et des autres personnages avec intérêt sans se douter vraiment de l'issue.

Les relations qui se jouent entre tous sont orchestrées avec habileté, et chaque chapitre apporte son lot de surprises, d'interrogations, de réflexions. Au final, les sentiments inspirés par cette histoire nous incitent à méditer sur l'être humain, ses richesses, ses différences, sa singularité.

C'est une lecture qui se prolonge au-delà de la dernière phrase.
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Les critiques élogieuses sur la chair des anges de Cathy- Borie, m'ont incité à venir très vite à sa rencontre.

Hier soir, je me suis donc engouffrée dans cette lecture où je n'ai pas vu le temps passer, ni les pages défiler… Beaucoup de réalisme, de suspens, de poésie dans cet opus.
La chair des anges est un roman qui abrite une galerie de personnages qui se révèle au fur et à mesure des chapitres et croyez-moi on ne s'y perd pas. L'auteure a tout bien orchestré et c'est d'une main de maitre qu'elle nous entraîne.
Cathy-BORIE aborde plusieurs thèmes existentiels que l'on rencontre souvent au début de la vie de jeune adulte, comme un feu incandescent... L'émancipation, La quête identitaire, l'image et la confiance en soi, l'adversité, la liberté, l'identité sexuelle.

L'amour et l'amitié avec ses frontières qui sont parfois floues et nous font déborder. Les rencontres qui bouleversent nos vies, nous questionnent, nous éloignent ou nous rapprochent des autres et de soi.

L'auteure à travers le prisme de ces adolescents, nous fait aller plus loin que l'intrigue en elle-même et on ne voit pas arriver la fin, comme on n'a pas tout saisi du début. Tout est lié, et les noeuds se dénouent dans les dernières pages.

Un roman qui fait réfléchir bien au-delà de notre imagination.
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Le premier chapitre de ce roman nous montre un jeune homme, adossé à un arbre. Il ne bouge plus. le chien qui le découvre a tout de suite compris. Il ne bougera plus jamais. Aucune trace de violence, le visage est paisible, les yeux grand ouverts, tournés vers le ciel. Qui est-il? On ne le saura pas avant la fin du roman.

Les chapitres suivants nous parlent tour à tour de plusieurs personnages. Les liens entre certains sont clairs, d'autres semblent vivre des histoires séparées. Bien sur, tout cela va se réconcilier au cours de la lecture, mais il faudra attendre un peu, même si j'avais deviné une partie du dénouement.

Il y a Clémentine, petite fille, puis ado, puis jeune femme. Clémentine est solitaire, elle ne sait pas très bien qui elle est, à tel point qu'elle ne se reconnait pas quand elle se regarde dans une glace:
« Clémentine passe devant le miroir, aperçoit fugacement son image, fait un pas en arrière, s'arrête et regarde la silhouette qui lui fait face. Elle ne se reconnaît pas. Si les gestes effectués par la jeune fille face à elle ne se calquaient pas très exactement sur les siens, elle ne s'identifierait même pas à son reflet. »
Elle noue très peu de liens, sera enfant fascinée par un jeune gitan, mais n'invitera jamais de copines à la maison.
Elle vivra quelques mois avec un couple d'artistes, quelques mois pendant lesquels elle aura l'impression d'avoir trouvé une famille.

Il y a Grégoire à Barcelone, Grégoire est aussi un solitaire, il est scénariste et décrit la vie des autres à défaut de s'y mêler. Une rencontre, un soir chez des voisins, va le faire s'ouvrir un peu.

Les chapitres alternent, laissant planer les questions, L'écriture est précise et poétique à la fois, peignant finement les sentiments éprouvés par ces deux êtres en mal d'appartenance, en quête d'eux-mêmes.
Et le dénouement viendra tout expliquer, éclairant en nous bouleversant le premier chapitre et ces quelques vers qui ouvrent le roman qui commencent ainsi, donnant son titre au roman
« Dans la chair des anges »

Je remercie les éditions d'Avallon pour ce partage et vous convie à aller faire un tout sur leur site (ci-dessous). J'y ai trouvé de très belles surprises.



Lien : https://www.leseditionsdaval..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, écrire le rassure, jouer avec des personnages sur une feuille de papier, effacer pour réinventer des mots sur son écran d'ordinateur, donner corps à des fantômes, ces tâches l'ont toujours apaisé, lui qui souvent sent les rênes de sa vie lui glisser des doigts, il se découvre une puissance bien réelle quand il manipule ses marionnettes imaginaires et leur crée des vies improbables ou, au contraire, d'une banalité accablante. D'ailleurs, depuis qu'il vit à Barcelone, une envie obsédante le tenaille : écrire un roman. Cette idée s'est emparée de son esprit lors de sa première soirée chez lui : l'appartement aux trois quarts vides, les fenêtres ouvertes sur les rumeurs de la rue, il était accoudé à la fenêtre quand une phrase a traversé son cerveau (il ne l'a encore notée nulle part par pure superstition) et il a su que cette phrase serait la première de son futur roman. Le plus étrange est qu'il a su au même moment qu'il allait donc écrire un roman. Depuis, rien n'est venu concrétiser ce désir impromptu. Mais il porte ce projet en permanence avec lui, comme un secret bien gardé, comme un embryon indétectable de l'extérieur, et qui pourtant donne une couleur bien particulière à sa vie, et même à tous ses actes, à ses choix, à ses mouvements, à son rythme, à ses états d'âme.
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Son rire ricochait dans la tête de Clémentine et l’émouvait étrangement. Elle se disait soudain qu’elle n’avait jamais rencontré une personne qui était aussi juste que Lise : elle ne trouvait pas d’autre mot pour décrire ce qui émanait d’elle.
Toute la soirée, cette impression dominante de justesse s’imposa à elle et colora les quelques moments qu’elle partagea avec le couple.
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Et ses yeux… Ses yeux toujours ouverts, que le père de famille n’osait pas fermer, non par peur de toucher ce corps inerte et sûrement froid, mais parce qu’il avait l’impression que rabattre ces paupières serait comme le faire mourir une seconde fois. Dans ces yeux se lisait encore un souvenir d’espoir, une trace étincelante, tout entière contenue dans les paillettes dorées posées juste au bord d’un des iris couleur châtaigne
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Elle se rappelle qu'une fois, lorsqu'elle était encore petite fille, elle avait remarqué tout particulièrement un enfant de sa classe : un gosse de son âge, sept ou huit ans, qu'elle trouvait différent des autres et vers qui elle avait en envie d'aller. Balthazar. Son prénom sans doute avait contribué à cette attirance immédiate : la fulgurance des trois A, l'explosion douce des syllabes dans la bouche ; « Balthazar » sonnait comme une fanfare de cirque et mettait du soleil sous la langue. L'enfant, en outre, portait son prénom comme un étendard, fièrement, et avec ostentation.
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Sentir battre son coeur, éprouver sa chair comme vivante, expérimenter le parcours des liquides sous sa peau, voilà qui revêtait aujourd'hui une importance bien plus grande que tout discours cohérent.
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Ana raconte l’histoire de la violence faite aux femmes, du consentement trahi, de la honte et de l’humiliation, mais aussi de l’espoir, du courage, de l’amour ou comment à travers le tragique il est possible de se transformer. Dans les violences de la vie, Ana trouve l’amour. Un roman poignant d’une grande beauté.
Ana Cathy Borie ISBN 978-2-37622-234-7 Éditions L'Échelle du temps
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