Cathy Borie a réussi à me faire dévier de mon principe quasi sacré de lecture, à savoir : jamais plus qu'un seul livre du même auteur au cours de la même année. Une règle peut-être quelque peu bizarre, mais un correctif à mon ancienne fâcheuse tendance à dévorer systématiquement toutes les oeuvres d'un écrivain qui avait le "malheur" de m'avoir plu. Conclusion : le premier livre que j'avais lu et chroniqué d'elle ici au début du mois, "
Femmes, fêlures et folies" a dû me séduire exceptionnellement ! En plus, il n'était guère évident de mettre la main sur un exemplaire de ce roman comme Belge, car pour l'éditeur Librinova, il me fallait avoir une adresse d'expédition en France. Il a dès lors fallu m'y prendre autrement pour finalement lire cet ouvrage. Que ma chronique de "
Dans la chair des anges" sera la 6ème positive sur Babelio n'a donc rien de surprenant et j'espère que d'autres suivront.
Cathy Borie est une observatrice hors pair, elle remarque ce qui échappe aux communs des mortels. Un atout singulièrement puissant, surtout lié à une imagination créative, pour une femme ou homme de lettres. La présentation qu'elle réussit à faire de sa jeune héroïne, Clémentine, en est une illustration parfaite. Car bien que cette Clémentine ne soit pas exactement un personnage simple, le lecteur a relativement vite l'impression de la connaître personnellement depuis longtemps. Ou est-ce de la sympathie ? Pourtant plus un personnage fictif est, du point de vue psychologique, particulier, plus le risque de fausses notes est grand. Un possible piège dans lequel l'auteure n'est sûrement pas tombée.
Bien que sa Clémentine nous réserve, néanmoins, bien des surprises, mais toutes dans une logique merveilleusement contrôlée et orchestrée par sa créatrice.
Et ces surprises font que l'on ne dépose plus le livre avant d'avoir tourné l'ultime page. Allumer une cigarette, tout en pensant, où
Cathy Borie va nous mener, a été pour moi la seule interruption. Mais il me manque apparemment de la perspicacité, car je n'ai absolument pas découvert sa finale.
En jetant un bref clin d'oeil sur le sommaire et voyant tous ces noms de personnages qui figurent dans le titre des 18 (brefs) chapitres, m'ont fait noter les noms de ces personnages au fur et à mesure de leur apparition avec un mot d'explication sur une feuille de papier. Une mesure de précaution totalement superflue, car pas une seule fois n'ai-je eu besoin de consulter cette feuille volante.
La méthode des chapitres courts a prouvé son efficacité : sans se le réaliser pleinement on se dit, vite encore un chapitre, encore un...et on arrive aux "Remerciements" sans crié gare. Mais avec regret, que se soit fini.
Avant le premier chapitre, intitulé étrangement "Chapitre 0 : L'inconnu", on a droit à un beau poème. Je l'ai lu 2 fois : une fois avant d'entamer le récit proprement dit, et une deuxième fois, après l'avoir terminé. Chers lecteurs je me permets de vous conseiller de faire pareil et vous allez voir que cette poésie obtient une autre dimension en seconde lecture.
Je n'arriverai jamais à comprendre que
Cathy Borie puisse avoir des difficultés à convaincre un des nombreux éditeurs en France à publier cette perle. Sincèrement cela me dépasse. Surtout lorsqu'on considère le nombre de navets, souvent importés d'outre-Atlantique, pour lesquels les frais de traduction et de campagnes publicitaires ne posent visiblement pas de problèmes. Un exemple qui me passe par la tête est "
Maestra" d'une certaine
L.S. Hilton. Et ce n'est évidemment pas le seul, loin de là. J'aimerais bien savoir ce que le Centre national (français) du livre en pense ?
Peut-être,
Cathy Borie, sont-ils de mon avis et prêts à vous venir en aide ?