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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'abord, il y a ce très beau poème en vers libres qui s'achève ainsi :

« Dans la chair des anges
le couteau taille
cherche la vérité
défait pour mieux refaire
quoi qu'il en soit
les ailes de l'ange
ne suffisent pas à le porter
et il tombe
il finit toujours par tomber ».

Ces mots, je n'en ai pas saisi la portée immédiatement, juste touchée que j'étais par leur agencement et le mystère grave qu'ils distillent.

Puis il y a ce court premier chapitre dont le thème est dévoilé en quatrième de couverture : un jeune homme anonyme est retrouvé mort, le visage en paix, sans aucune souillure.

J'ai lu d'un souffle ce roman sur la quête de soi, sur la confusion des sentiments. Sa construction est particulièrement réussie : des destins s'imbriquent, s'articulent.
Clémentine puis Benjamin en alternance, une jeune fille qui recherche son identité profonde, un jeune homme tout aussi tourmenté, à l'aube d'une belle histoire d'amour ... deux êtres en proie au doute mais qui veulent croire que le bonheur est possible. Rien n'est dit sur ce qui les lie peut-être ... jusqu'à la révélation finale, bouleversante, qui éclaire le poème initial ( il faut absolument le relire lorsqu'on est arrivé au bout du récit, encore sous le coup de l'émotion ). Bouleversante car je ne l'ai pas du tout vu finir, ce dénouement assez fracassant et pourtant si bien amenée.

L'auteure fait montre d'un réel talent pour dépeindre finement la psychologie de personnages forts. Son écriture, précise et fluide, va droit au coeur, mais ne cherche pas juste à toucher de façon facile le lecteur ; elle respecte profondément ses personnages, leur intégrité, leur moi profond même lorsqu'il s'agit de dévoiler leur intimité sexuelle. Un équilibre subtil et plutôt rare que ce roman sensible et poignant est parvenu à maintenir durant toutes ses pages.
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Voilà un roman que je devais lire depuis sa sortie et que j'ai failli oublier dans ma PAL ! Je serais passée à côté d'un style délicat, précis, poétique et d'une histoire profonde comme je les aime, où la psychologie des personnages est au coeur de chaque page et parfaitement étudiée.
Un corps découvert, la chair, un ange ?
Je ne veux rien dévoiler pour ceux qui ne l'auraient pas lu, mais les jeunes protagonistes sont en prise avec les affres de l'adolescence d'abord puis de l'âge adulte. Les sentiments, les rapports familiaux, les liens sociaux, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, etc. Tout bouscule et l'on suit le cheminement de l'héroïne et des autres personnages avec intérêt sans se douter vraiment de l'issue.

Les relations qui se jouent entre tous sont orchestrées avec habileté, et chaque chapitre apporte son lot de surprises, d'interrogations, de réflexions. Au final, les sentiments inspirés par cette histoire nous incitent à méditer sur l'être humain, ses richesses, ses différences, sa singularité.

C'est une lecture qui se prolonge au-delà de la dernière phrase.
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Les critiques élogieuses sur la chair des anges de Cathy- Borie, m'ont incité à venir très vite à sa rencontre.

Hier soir, je me suis donc engouffrée dans cette lecture où je n'ai pas vu le temps passer, ni les pages défiler… Beaucoup de réalisme, de suspens, de poésie dans cet opus.
La chair des anges est un roman qui abrite une galerie de personnages qui se révèle au fur et à mesure des chapitres et croyez-moi on ne s'y perd pas. L'auteure a tout bien orchestré et c'est d'une main de maitre qu'elle nous entraîne.
Cathy-BORIE aborde plusieurs thèmes existentiels que l'on rencontre souvent au début de la vie de jeune adulte, comme un feu incandescent... L'émancipation, La quête identitaire, l'image et la confiance en soi, l'adversité, la liberté, l'identité sexuelle.

L'amour et l'amitié avec ses frontières qui sont parfois floues et nous font déborder. Les rencontres qui bouleversent nos vies, nous questionnent, nous éloignent ou nous rapprochent des autres et de soi.

L'auteure à travers le prisme de ces adolescents, nous fait aller plus loin que l'intrigue en elle-même et on ne voit pas arriver la fin, comme on n'a pas tout saisi du début. Tout est lié, et les noeuds se dénouent dans les dernières pages.

Un roman qui fait réfléchir bien au-delà de notre imagination.
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Le premier chapitre de ce roman nous montre un jeune homme, adossé à un arbre. Il ne bouge plus. le chien qui le découvre a tout de suite compris. Il ne bougera plus jamais. Aucune trace de violence, le visage est paisible, les yeux grand ouverts, tournés vers le ciel. Qui est-il? On ne le saura pas avant la fin du roman.

Les chapitres suivants nous parlent tour à tour de plusieurs personnages. Les liens entre certains sont clairs, d'autres semblent vivre des histoires séparées. Bien sur, tout cela va se réconcilier au cours de la lecture, mais il faudra attendre un peu, même si j'avais deviné une partie du dénouement.

Il y a Clémentine, petite fille, puis ado, puis jeune femme. Clémentine est solitaire, elle ne sait pas très bien qui elle est, à tel point qu'elle ne se reconnait pas quand elle se regarde dans une glace:
« Clémentine passe devant le miroir, aperçoit fugacement son image, fait un pas en arrière, s'arrête et regarde la silhouette qui lui fait face. Elle ne se reconnaît pas. Si les gestes effectués par la jeune fille face à elle ne se calquaient pas très exactement sur les siens, elle ne s'identifierait même pas à son reflet. »
Elle noue très peu de liens, sera enfant fascinée par un jeune gitan, mais n'invitera jamais de copines à la maison.
Elle vivra quelques mois avec un couple d'artistes, quelques mois pendant lesquels elle aura l'impression d'avoir trouvé une famille.

Il y a Grégoire à Barcelone, Grégoire est aussi un solitaire, il est scénariste et décrit la vie des autres à défaut de s'y mêler. Une rencontre, un soir chez des voisins, va le faire s'ouvrir un peu.

Les chapitres alternent, laissant planer les questions, L'écriture est précise et poétique à la fois, peignant finement les sentiments éprouvés par ces deux êtres en mal d'appartenance, en quête d'eux-mêmes.
Et le dénouement viendra tout expliquer, éclairant en nous bouleversant le premier chapitre et ces quelques vers qui ouvrent le roman qui commencent ainsi, donnant son titre au roman
« Dans la chair des anges »

Je remercie les éditions d'Avallon pour ce partage et vous convie à aller faire un tout sur leur site (ci-dessous). J'y ai trouvé de très belles surprises.



Lien : https://www.leseditionsdaval..
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Le Stefan Zweig de la confusion des sentiments réinventé ! Bien sûr, avec un tel début, vous attendez mes arguments... Avec plaisir !

Eh bien tout d'abord, je ne fais pas la comparaison sur le thème, et d'ailleurs, sur le thème, je m'arrête là : Dans la chair des anges est un roman dont on ne peut que très peu parler de l'intrigue sous peine de gâcher le plaisir du lecteur. Je ne fais pas non plus de comparaison sur le style, même si Cathy Borie écrit d'une manière tout aussi captivante que le Maître viennois. En revanche, je fais la comparaison sur la structure : un court roman, qui reste pourtant avec nous longtemps après l'avoir lu car l'auteur(e) met chaque mot à profit pour nous faire entrer toujours un peu plus au coeur des drames intimes de ses personnages. Un (futur) classique, disons-le.

J'ai dit "Stefan Zweig", mais j'ai aussi dit "réinventé". La confusion des sentiments est entièrement psychologie ; Dans la chair des anges est plus complexe : on ne sait pas si on doit souligner en priorité la profondeur des personnages ou la prouesse dans la construction. D'ordinaire, c'est soit l'un, soit l'autre... alors que là, l'auteure s'est immergée dans la psychologie de ses personnages, tout en développant une construction étonnante que j'ai d'ailleurs le sentiment de découvrir pour la première fois : on lit en ayant l'impression de comprendre, du moins de suivre ; puis on comprend le fin mot de l'affaire et on se dit qu'en fait, on n'avait rien compris ; et pourtant, en réfléchissant un peu plus, on se dit qu'on aurait dû comprendre, qu'on s'était laissé embarquer et aveugler alors qu'on avait tout sous les yeux. Le tout, alors que le roman n'est en rien un polar et qu'on ne ressent pas non plus l'urgence du suspense (sauf rétrospectivement) : c'est un peu comme s'il y avait une lecture tranquille sur le moment, et une deuxième lecture après coup, en son for intérieur, qui donne une dimension de plus à l'histoire.

Une découverte vraiment saisissante... que je recommande à tous les inconsolables de Stefan Zweig.
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Cathy Borie sait rendre l'atmosphère étrange et mystérieuse d'une scène inaugurale, nous envoûtant comme pour nous entraîner dans un thriller.
Elle sait nous présenter avec finesse les relations entre les personnages nous plongeant dans un roman psychologique.

C'est amusant, quand on connaît (un peu) l'autrice, de retrouver derrière ses personnages l'enseignante qui nous parle du chant lexical de la dernière scène d'Antigone,
l'écrivaine qui nous parle de l'effet salutaire de l'écriture : “Et puis, écrire le rassure, jouer avec des personnages sur une feuille de papier… il se découvre une puissance bien réelle quand il manipule ses marionnettes imaginaires”, la psychologue qui sait nous faire part du fonctionnement mental de ses personnages : “se retrouver dans le flot de cette humanité imparfaite et fragile lui transfuse un peu d'énergie et l'extrait de son éternel face-à-face avec lui-même.”

J'ai aimé le souffle de l'écriture de ce court roman, mais je dois faire attention à ne pas dévoiler la part des anges de l'intrigue.
Je n'ai d'ailleurs pas cherché à recouper les indices, arrimé aux mots choisis, aux images et à la bienveillance à l'égard des personnages : “Clémentine se rétracta à la manière d'un escargot dont on effleure les cornes.”
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Je remercie sincèrement, Cathy Borie pour ce service presse.

Ce livre parle de Clémentine, une jeune fille qui a du mal à s'intégrer dans la société. Elle vit seule avec sa mère très exigeante, elle est très solitaire et ne cherche pas particulièrement le contact des autres. Un jour, elle quitte le domicile familial...

Il m'est très difficile de parler de ce roman. Je l'ai apprécié en deux fois.

Les chapitres sont courts et parlent de personnes ayant un lien avec Clémentine. Cependant, une des forces de cette histoire est que certains liens ne seront révélés qu'à la fin.

Au départ, j'ai été envoûtée par cette lecture. Mais, vers la fin, sur quelques pages, une lassitude s'était installée en moi. J'ai même pensé que Dans la chair des anges avait tout ce qu'il fallait, mais qu'il ne fonctionnait pas sur moi. J'avais imaginé une chronique évoquant toutes les réussites de ce roman, tout en précisant ce que j'avais ressenti. Or, après ces trois ou quatre pages, un événement m'a à nouveau happée. Et tout le livre a pris un autre sens.

J'ai souvent évoqué mon exigence au sujet de l'écriture. J'aime que les mots soient bien choisis, que les phrases soient bien construites, que la ponctuation soit pertinente, etc. Cathy Borie m'a comblée avec sa plume classique et élégante.

La psychologie de chaque personnage est très précise. Lors de certains passages, j'y ai même vu une explication possible de comportements de certains de mes proches.

Une fois le livre refermé, j'ai repensé à certains détails qui ont pris une autre dimension, une fois que j'ai eu tous les éléments de l'histoire. Cela est rare que cela m'arrive, mais j'ai envie de le relire une deuxième fois, car je n'ai pas deviné le dénouement, mais tous les indices étaient là. Ce roman est incroyablement bien construit.

J'ai suivi le conseil d'un babeliote, Kielosa. Avant, le premier chapitre, il y a un poème. Kielosa recommandait de le lire au départ, et de relire quand l'histoire est terminée. le sens se révèle lors de cette deuxième lecture. J'ai ressenti des frissons.

En conclusion, contrairement à ce que j'ai cru à un moment, ce livre a "fonctionné" sur moi. Dans la chair des anges a remporté le premier Prix au concours Draftquest&Librinova2017 et c'est mérité. Avec une écriture très belle, Cathy Borie m'a fait réfléchir à des faits de société.
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Mère célibataire, Caroline travaille dur pour élever sa fille, la nourrir, l'habiller, la faire éduquer. Malgré ses journées harassantes, une existence repliée sur soi, elle fait le job, et Clémentine grandit dans ce cocon d'aisance matérielle. Puis l'adolescence arrive. Grandir n'est pas tout, grandir n'est pas si simple. L'extérieur présente bien, tout est net, mais à l'intérieur…Pas facile de savoir qui on est, ce qu'on vaut, ce qu'on veut, entre les non dits des père et mère, les diktats des pairs, souvent intransigeants, parfois cruels. L'ange, l'enfant se mue en personne, à la recherche de son identité psychologique et sexuelle, et là, livré à lui même, il est bien seul. L'ange dérive au gré des rencontres dans cette période de sensibilités et de douleurs exacerbées, à la merci des autres et des aléas de la vie. Silences douloureux, souffrance indicible de se sentir différent, étranger aux autres et à soi-même ; ça passe ou ça fracasse. Dans ce roman complexe, intimiste, l'auteure Cathy Borie, par touches délicates, pudiques, invite à réfléchir, à ouvrir les yeux de l'âme pour aider l'ange élevé à s'élever, à déployer ses ailes pour s'envoler, apprivoiser le soleil à sa juste distance car l'ange a la chair si fragile qu'il pourrait s'y brûler.
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Je viens de finir ce roman, après l'avoir lu d'une traite. Quelques heures passées en apnée et durant lesquelles j'ai cherché quelle pouvait bien être l'anguille que je sentais filer sous la roche… Quelques heures à analyser les liens entre ces personnages qui, comme dans le « Petit Prince » de Saint-Exupéry, cherchent à s'apprivoiser. Et puis ce mort, retrouvé sans aucune trace par le chien d'une famille en balade dominicale, que l'auteure nous dépose en guise de prologue ; quel est donc l'origine du mystère qui le nimbe avec tant de délicatesse?

Cathy Borie croise puis entrecroise les parcours de Clémentine et de Grégoire, et de personnages satellites que sont Lise, Pablo, Elsa, Caroline, Fred, etc. Ces rencontres nous permettent de mesurer à quel point la vie sociale est compliquée car calquée sur une norme implicite. de l'enfance à l'âge adulte, toute personne au fonctionnement émotionnel ou sentimental différent se voit étiquetée, cataloguée, et inévitablement rejetée. Plus il y a de période de solitude dans les premières années de la vie, plus le regard de l'autre compte et plus il faudra à la personne meurtrie exercer ses propres compétences d'observation pour comprendre qu'elle peut s'aventurer en territoire désiré mais inconnu, sans aucun danger.

J'ai d'abord cru que j'allais lire un thriller ; l'auteure m'a prévenue du contraire.
Le roman s'ouvre sur un mort, puis les mots de Cathy Borie prennent un rythme tranquille, lancinant, le temps de « préparer le terrain », le temps me laisser la possibilité de m'endormir sur mes propres convictions et dans la « presque » solution trouvée par les personnages et là, d'un coup, voilà l'avant-dernier chapitre et c'est une claque magistrale que je reçois en plein visage, qui me remet les idées bien en place, qui dénoue les ficelles (et débusque les anguilles) avec une violence que je ne soupçonnais pas.

Merci Cathy Borie de m'avoir fait confiance et de m'avoir adressé votre roman. Sans vouloir paraphraser une certaine publicité des années 80, « ce n'est pas un thriller, mais ça a le goût d'un thriller » !!!
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J'ai lu d'une traite ce magnifique roman et je suis là, un peu hébétée pour en parler ! Tout d'abord, j'ai pris des notes que j'ai vite abandonnées, prise par ma lecture. Et maintenant la peur de la page blanche !
Je te lis pour la première fois Cathy, pas la dernière c'est sûr, tant j'ai été captivée, émerveillée par ton écriture, par la justesse des mots, par la construction de ton roman où les chapitres se mêlent et s'entremêlent.
Qui sont cette solitaire et incompréhensible Clémentine et ce timide Grégoire différents des êtres normaux ? On se demande où tu nous mènes, ce que vient faire ce jeune homme mort, paisiblement que nous découvrons dès le premier chapitre ????
Si je dois qualifier ce roman c'est essentiellement psychologique, tous les acteurs ou presque ont un problème, une différence, un traumatisme, tous recherchent le bonheur. Comment le trouver, qu'est-ce qui les en empêche ? Que de questions se posent tout au long de cette courte mais intense lecture.
Cathy tu es une magicienne des mots et si je devais te comparer, ça serait à Delphine de Vigan !
Tout est tellement bien écrit !
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