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Fanny, mariée et maman de deux enfants, est sage-femme à la maternité de Dourdan.
Aurélie, épaulée par Louis, vient accoucher en toute urgence. Etrange loi de la nature: son enfant naît alors qu'elle vient d'enterrer son mari.
Fanny et Louis, une rencontre improbable dans les couloirs de la maternité.
Alors que rien ne les prédestinait à se revoir, la sage-femme, touchée par ces événements, restera en contact avec eux. Juste pour manger une sucrerie ensemble...
Elle apprend que Louis, professeur d'économie, donne également des cours de piano. Elle se décide à aller le voir et lui annonce qu'elle veut apprendre à en jouer... avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'elle ne se retrouve totalement dans un silence absolu...

Fanny et Louis, deux êtres sur la même longueur d'onde, deux âmes blessées au diapason.
Les mots d'Hugo Boris sont mélodieux à souhait et résonnent encore une fois la dernière page de la partition tournée. Tel un chef d'orchestre, il manie le crayon posément et tout en délicatesse. Les notes, en parfaite harmonie, font battre la chamade. le ton est d'une justesse incroyable. Une romance tendre, à fleur de peau, à fleur de mots, qui va crescendo. Cette composition musicale sensuelle, emplie d'amour et de volupté, fait vibrer notre corde sensible tant il dégage de douceur, d'élégance et de pudeur.

Le baiser dans la nuque... quel baiser...
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Où il est question d'enfantement et de musique, d'urgence à jouir de ses sens avant qu'ils ne vous trahissent... Louis et Fanny se sont connus en salle de travail, il tenait la main de sa belle-soeur veuve, elle était la sage-femme. Ils se revoient tous les jeudis : Louis est professeur de piano, Fanny veut apprendre à en jouer avant de devenir sourde, sa maladie gagne rapidement du terrain.

J'ai découvert dans ce beau roman des mots superbes pour parler de la maternité dans toute son animalité, toute sa majesté, toute sa splendeur. Pour parler de la beauté et de la fragilité d'un bébé, de ses allures de chaton lorsqu'il tète, lorsqu'il est endormi. Pour dire l'amour, le bonheur et la fierté dans le regard d'une jeune maman.

Hugo Boris a une très belle sensibilité. Je n'aurais qu'une chose à lui reprocher ici : ce titre qui laisse présager une simple bluette, cette couverture qui me fait bailler d'ennui à l'idée de lire un récit centré sur des leçons de piano. Il y a bien cela, certes, mais joliment accompagné d'histoires de femmes devenant mères qui m'ont rappelé 'Chambre 2' de Julie Bonnie, en moins pessimiste, et 'Le choeur des femmes' de Martin Winckler.

Lu et aimé de cet auteur, dans un tout autre registre : 'La délégation norvégienne'.
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Il y a des livres qui ne font pas de bruit, les découvrir par hasard est une grande chance, celui-ci est un petit bijou qui aurait dû faire partie des best- seller… Mais voilà !
C'est donc au lecteur de prendre le relai pour essayer de faire découvrir ces trésors ignorés.
« le baiser dans la nuque » est l'histoire d'une magnifique rencontre, une histoire d'amour, même si les mots ne sont jamais prononcés entre deux personnes trop pudiques.
Fanny est sage-femme, suite à une maladie, elle devient sourde peu à peu, inexorablement, Louis est professeur de piano, solitaire depuis le départ de sa femme.
Entre eux vont se tisser des liens très forts. En échange des leçons de piano qu'il lui donne elle lui garde les petits bracelets bleus ou roses que l'on met aux bébés à la naissance.
Hugo Boris révèle dans ce premier roman empreint de tendresse et de douceur un talent prometteur qui se confirmera par la suite notamment avec « La délégation Norvégienne » et « Trois grands fauves".



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Fanny, sage-femme, mère de deux enfants, appareillée, sera bientôt sourde.

Le hasard fait, qu'elle se décide à prendre des cours de piano.

Maladroitement, une belle complicité se noue entre elle et Louis, son professeur de piano.

La musique est salvatrice.
Douce, légère
Un baume pour les coeurs esseulés.

Quelques mots, des regards, des silences comme autant de notes de musique.

Et le piano "dévoile la peau fragile de son dos ..."
frémissement du bois sous la paume des mains posées à plat
tandis que se jouent les derniers accords.

Christine Ferniot de Télérama
a bien résumé en une phrase le coeur de ce récit :

" Léger comme une chanson, sombre comme un requiem".
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Fanny, sourde en devenir, demande à Louis de lui donner des cours de piano avant qu'il ne soit trop tard.
Se noue entre eux une relation sensuelle autour de la musique jusqu'à ce que les non-dits fassent exploser le duo.
Le métier de Fanny, sage-femme, occupe également une grande place dans la narration et le lien qui se créé entre les deux personnages. de belles pages sur la beauté de la naissance.
L'auteur a une plume très fluide qui s'harmonise très bien avec les partitions musicales. La relation virevolte autour des deux sujets centraux et le lecteur est pris dans le tourbillon des pensées des protagonistes.
La fin, très surprenante, est un hommage à l'amour pur, celui que les enfants éprouvent pour leurs parents, inconditionnel, et que certains adultes chanceux retrouvent parfois.
Musique, poésie, amour, naissance, des pages de bonheur que je vous conseille sans modération.
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Fanny est sage femme . Elle rencontre, lors d'un accouchement, Aurélie et son beau-frère Louis qui est professeur de piano. Mais Fanny, suite à ses propres maternités, devient sourde. Alors commence une histoire étonnante, tout en finesse et poésie, autour du handicap, de la musique, de la tendresse et des naissances. Très beau roman, servi par une écriture étayée de belles phrases poétiques mêlées au langage très familier. une belle découverte!
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Fanny, sage-femme, mère-courage, fume des Dunhill, souffre d'o-to-spongiose. « Une maladie de femmes. Qui se déclare pendant la première grossesse, gagne du terrain à chaque enfant. L'étrier qui se calcifie doucement, tout doucement ». Elle a deux enfants. Ses deux oreilles sont touchées.

***

Louis, jeune homme solitaire, prof de piano, vient de perdre son frère, mort dans un accident de voiture. Il accompagne sa belle-soeur à la maternité, et y rencontre Fanny.

***

Fanny se rend chez Louis, et lui demande de lui apprendre à jouer du piano, avant qu'il ne soit trop tard. « Pire qu'un audiogramme, un clavier ».

« La leçon terminée, ils évitent de parler, avec cette sensation désagréable de la salle qui se rallume »

***

C'est l'histoire d'un flirt, ce flirt avec toi, pour lequel je ferais n'importe quoi, l'histoire d'enfants, ces enfants que nous faisons et qui nous font… une histoire d'une originalité folle, avec, au centre, les oreilles de Fanny, qu'elle déshabille, et ces quatre-vingt-huit touches qui rappellent, évidemment, parce que le style est tout aussi délicat, le héros d'Alessandro Baricco, Novecento, , né sur un bateau, où il joue du piano, bateau qu'il ne quitte pas, piano qu'il ne quitte pas (« La Terre, c'est un bateau trop grand pour moi. C'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas ». )

***

Hugo Boris commence son roman par les deux sens du mot portée (celle des petits mammifères, celle d'une partition), et entrecoupe ses chapitres de vers de Rimbaud. C'est… trop beau.
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Voilà j'ai lu ce livre qui m'a tout de suite pris par les sentiments nous avons la en parallèle plysieurs univers celui des sage femmes c'est le metier de l'héroïne et celui ensuite du piano et en fond une histoire d'amour .
J'ai beaucoup aimé la fin de ce livre qui parle aussi de la stérilité.
Mais surtout d'amour.
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Voici le roman d'un auteur auquel il serait bon de prêter attention : le baiser dans la nuque d'Hugo Boris, publié en juin 2005 aux éditions Belfond. Hugo Boris a réalisé plusieurs courts-métrages et a été lauréat du prix du Jeune Ecrivain en 2003 pour sa nouvelle N'oublie pas de montrer ma tête au peuple. Il signe ici son premier roman qui démontre son talent de conteur d'histoires et l'acuité d'une écriture personnelle.

« Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ? (…) C'est un secret qui prend la bouche pour oreille ». Ce que dit Cyrano à Roxane dans la scène du balcon est une excellente synthèse de la force et de la tendresse de ce roman. En effet, le baiser dans la nuque d'Hugo Boris est un roman qui parle de secrets chuchotés : ceux de la naissance, ceux des relations entre les gens, ceux de l'amour aussi. L'écrivain se distingue par la concision et l'intensité de son écriture qui montre très simplement et très pudiquement les joies et les souffrances ordinaires de la vie, la vraie vie, celle que chacun peut vivre.
Il narre la rencontre inattendue d'une sage-femme et d'un professeur de piano. Elle, c'est Fanny, une sage-femme guettée par la surdité. Elle veut faire le deuil de la musique avant de ne plus pouvoir l'entendre. Lui, c'est Louis, un homme réservé qui lui apprend le piano une fois par semaine, le jeudi. Leçon après leçon, elle lui raconte le miracle quotidien de son métier, celui de la naissance, de la vie qui naît et lui l'écoute, l'aide dans son combat contre la perte de l'ouïe. Un troc, un échange, qui permettra peut-être de soigner une blessure secrète ignorée dans sa profondeur. Au fil des leçons de piano, leur relation se tisse peu à peu, faite de musique et de silence, une relation empreinte de pudeur et de complicité. Cette relation se déroule principalement dans un huit clos, le salon de Louis où se tiennent les leçons. C'est une sorte de parenthèse intime dans leurs vies respectives, lesquelles ne sont évoquées entre eux qu'avec beaucoup de pudeur, presque au hasard de leurs conversations musicales. C'est un roman où, comme dans la vie réelle, chaque détail compte, même ceux qui semblent à première vue infimes. En exergue par exemple, les deux sens du mot « portée ». Cette définition extraite du Petit Robert annonce déjà le double sujet du roman avant même que celui-ci n'est commencé : la portée d'une femelle de mammifère, la portée d'un cahier de musique, autrement dit la naissance et la musique.
Cinq chapitres, introduits chacun par un vers d'Arthur Rimbaud : « L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles, / L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins / La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles / Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain. Arthur Rimbaud » Chaque partie correspond aux étapes de l'évolution de la relation entre la femme qui devient sourde et le professeur de piano solitaire. Au lecteur de découvrir le lien entre ces vers cités et l'histoire qu'on lui raconte. de plus, la mise en page même participe de la narration en rendant plus visible le rythme de cette écriture qui doit sans doute quelque chose à Marguerite Duras : « Son bébé. / Laura. / Chaude, glissante, couleur de lune. / Une plainte grêle retentit. Des pleurs envahissent la pièce, de plus en plus nourris. / Elle pleure toutes les larmes de sa mère, cette enfant-là. C'est le chagrin d'Aurélie qu'on vient de libérer en personne. / Qu'elle pleure. / Ce front froissé, cette bouche en colère, ces pieds qui repoussent, ces petits cris aigus. La vie qui dit merde. » Les chapitres sont très courts, une dizaine de pages au maximum, sans titre et signalés seulement par un changement de page et un alinéa d'un tiers de page avant le début du chapitre suivant. A contrario, les troisièmes et quatrième parties : « La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles / Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain. » sont sous-chapitrées par un prénom sans majuscule : « nathan », « rose », « antoine », « vincent », « ingrid », etc. C'est le nom de l'enfant dont elle lui narre l'histoire ce jeudi-là. La naissance de cet enfant n'est nécessairement racontée à chaque fois : l'auteur l'alterne avec le récit de la leçon elle-même ce jour-là, l'approfondissement du lien entre Louis et Fanny.
Le baiser dans la nuque est en définitive un roman surprenant de justesse qui montre les secrets et les souffrances que chacun garde au fond de soi, et aussi les joies profondes qui les pansent tant bien que mal. Il faudrait faire toute une étude approfondie dessus pour en saisir toute la vérité et toute la richesse. Il faut surtout prendre le temps de le lire, de se laisser bercer par cette écriture qui dit avec une grande délicatesse l'histoire de quelques vies : la naissance, la musique, l'amour bien sûr, et la mort. C'est un roman qui suscite une bouffée de tendresse pour notre humanité dont on ne nous montre trop souvent que les horreurs, un roman qui résonne comme un hymne à la joie, un hymne à la vie.
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C'est l'histoire d'une rencontre, une femme, sage-femme dans une maternité qui rencontre un homme qui accompagne une femme sur le point d'accoucher. Cette rencontre nait d'un malentendu. L'homme n'est pas le père de l'enfant. Il est l'oncle. Son frère est mort quelques semaines plus tôt. La sage-femme, mère de deux enfants, s'appelle Fanny. Lui, professeur de piano, c'est Louis. C'est une naissance douloureuse, il y a à la fois perte et conquête de la vie. Perte aussi pour Fanny qui s'abîme, jour après jour, dans la surdité : otospongiose. Avant de perdre totalement l'ouïe, Fanny désire apprendre le piano.
Au fil des jours, au rythme de la musique, la relation entre l'élève et le professeur s'approfondit. A travers les silences, la parole se libère même si parfois ils ne disent pas les mots qu'il faut.
C'est un beau roman, soigné. J'ai aimé son atmosphère. Peut-être que le style était un peu faible.
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