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Le sujet de ce livre m'a tout de suite, conquis.
Un sujet délicat et d'actualité.
Un sujet qui nous fait réagir.
Seul bémol, j'ai trouvé que la vie personnelle des trois policiers prenait trop le dessous sur l'histoire de cette personne qui retourne de force dans un pays où il sera, sûrement "exécuté".
Je conseille la lecture de ce petit livre qui fait réfléchir.


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Quel roman ! Quelle ambiance, quelles émotions ! (oui, j'aime bien les points d'exclamation, et si je pouvais, je les ferai même à l'envers, na !)

Un roman court, une action qui se déroule sur peu d'heures, mais des souvenirs cuisants émaillent la soirée. Des images d'un quotidien de policier qui en voit des vertes et des pas mures : la société française de fond en comble.

Les trois personnages principaux sont attachants, plus vrais que nature.

Une langue qui va à l'essentiel, mais qui sait suggérer un arrière-plan tout aussi important de banlieues dortoirs et de chaînes de magasins uniformes.

Une réalité noire qui m'a émue.

L'image que je retiendrai :

Celle du Tadjik reconduit à la frontière qui, ne comprenant pas la langue, réagi à contre-temps.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2198
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un roman très bien écrit, de belles descriptions.
Il ne s'agit pas d'enquêtes policières mais d'un instant de vie de flics avec leurs états d'âmes face à une reconduite à la frontière.
le récit est bien mené pour faire prendre conscience de l'horreur vécu de certains réfugiés prenant des risques pour quitter leur pays tortionnaire, se retrouvant fragilisés par l'exploitation des passeurs et finissant au main d'une administration procédurière
L'histoire est déchirante !
En parallèle, la description des personnages montre toute la difficulté du métier de policier, un métier qui ne s'arrête pas aux horaires de travail, malmène la famille et traîne ses regrets ou ses remords
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Virginie, Aristide et Erik. Trois gardiens de la paix qui ont pour mission cette nuit-là de reconduire à Roissy un réfugié tadjik. L'occasion pour nous de partager leur vécu, l'espace d'une nuit.
Il fait passer outre son propre ressenti par rapport à la police et entrer dans le livre.
Le rôle essentiel de la police devrait être Protection, Prévention. On la subit le plus souvent comme Punition, et la plupart du temps pour des infractions bien minimes mais qui finissent par nous coûter bien cher.
Passons donc outre un a priori négatif pour nous plonger dans la vie de ces trois là.
Et bien oui, ce sont des hommes et des femmes comme les autres, avec leurs soucis (Virginie doit se faire avorter le lendemain matin, Aristide est amoureux d'elle, Erik doit assumer son rôle de chef…..), leurs joies, leurs angoisses, leurs scrupules, les difficultés de leur métier…….
Boris Hugo a su nous entraîner dans une longue nuit au côté de ses trois héros ma foi plutôt bien sympathiques
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Un incendie dans un centre de rétention pour clandestins oblige trois gardiens de la paix à une mission inhabituelle pour eux : reconduire un étranger à l'aéroport. Virginie, bien qu'empêtrée dans des problèmes personnels, compatit avec cet homme que la mort menace à son retour. Erik, le plus âgé, droit dans son uniforme, ne se pose pas trop de questions. Aristide, le beau gosse blagueur de la brigade, pense à autre chose…
Au début, j'avoue que c'est davantage le style qui m'a fait m'intéresser au roman que l'histoire, car j'ai déjà lu ou vu des plongées très réalistes dans l'univers de la police, et si les personnages m'intriguent, ce ne sont pas leurs atermoiements qui incitent à rester dans le livre, mais plutôt les mots de l'auteur qui manipule la langue avec un art bien à lui, capable de mêler dans la même phrase des pensées et des sensations d'ordres différents, comme dans cet extrait où, dans la voiture, Virginie pense à l'intervention qui l'attend le lendemain, s'attache à ses sensations intérieures tout en veillant sur le retenu, et sans perdre conscience du paysage qui défile.
Au bout d'un moment, le style et un certain charme se mettent à agir, car, bien que l'auteur ait bien campé la psychologie de ses personnages, ils se permettent de ne pas agir forcément comme on s'y attendrait, et ça rend le roman plus prenant. Quelques passages encore, plus loin, lorsque la voiture arrive aux abords de l'aéroport, rappellent les mots et les longues phrases de Maylis de Kérangal, et c'est un délice. Parfois ce style lasse un peu également… Considérons le nombre de fois où la nuque d'Aristide est mentionnée ! C'est une nuque ambulante, cet homme. Certes, sa présence est très physique, plus que celle des autres personnages, mais là, on frôle l'overdose. En ce qui concerne les personnages, l'auteur a rendu les policiers aussi présents et humains que possible, presque plus que le sans-papiers, et ce point de vue inhabituel apporte une grande densité au texte.
Au final, par rapport au seul roman d'Hugo Boris que j'ai lu, Trois grands fauves, la différence est grande, mais donne justement une idée de la grande force de l'auteur, être capable de s'immerger complètement, en entraînant le lecteur à sa suite, dans un univers à chaque fois singulier. Et quelques jours après la lecture, il reste beaucoup de ce roman en mémoire, les impressions fugitives deviennent des empreintes marquantes, ce qui confirme la bonne opinion que j'en avais en tournant la dernière page.


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'ai reçu "Police" de Hugo Boris en cadeau lors du dernier pique-nique organisé à Paris par Babelio. Il n'est pas encore sorti en librairie, alors ce geste m'a touchée, démontrant une confiance en nous, les lecteurs membres de Babelio. En retour, je vous livre ici ma critique.
Le "hasard"(??) a voulu que je reçoive ce livre-là en particulier. Or il se trouve que le sujet m'intéresse car je suis sensible au sort des migrants et réfugiés, ainsi qu' au traitement qui leur est réservé dans notre pays et dont je ne suis pas très fière. Mais j'avoue que je n'avais entendu jusqu'à présent que deux types de point de vue: celui de leurs défenseurs et celui de gens franchement hostiles (que j'avais alors rejeté en bloc car haineux).
Dans ce roman, l'auteur nous livre l'évolution du point de vue de trois policiers (joliment appelés "gardiens de la paix"). J'étais donc impatiente de le lire et de le confronter à ce qu'une de mes filles m'avait rapporté il ya quelques années déjà.
Elle était alors bénévole dans une association (réputée) de défense des droits des réfugiés. le "hasard" (encore lui???) a voulu qu'elle rencontre une jeune policière dont le travail consistait à mettre des réfugiés et migrants dans l'avion pour les renvoyer chez eux.
Ma fille a poussé cette jeune femme dans ses derniers retranchements, l'obligeant à regarder en face le rôle actif qu'elle jouait dans ses expulsions. Celle-ci a fini en larmes mais comme elles ne sont jamais revues, je n'ai jamais su quelles conséquences cette conversation avait pu avoir sur sa vie professionnelle et si ses certitudes avaient été ébranlées ou pas. J'espérais donc trouver une réponse possible dans ce livre.
Les personnages principaux sont deux hommes, Aristide et Erik, et une femme, Virginie, jeune maman, mariée à Thomas, mais enceinte d'Aristide, à la veille d'une IVG.
Aristide passe son temps à faire de l'humour, de l'humour-parapluie", dit Virginie, pour ne pas voir le vide de sa vie.
Erik, droit dans ses bottes, bien noté par sa hiérarchie, obéissant et en même temps protecteur de son équipe.
Finalement, sous l'uniforme, des gens ordinaires, comme vous et moi, avec une vie banale, pas toujours simple ni gaie, une fois sortis du commissariat.
Une mission inhabituelle (ce n'est pas leur rôle) leur est confiée: il s'agit de ce que l'on appelle une "reconduite à la frontière"; le quatrième personnage est un réfugié qu'ils doivent conduire à l'aéroport.
L'histoire se déroule essentiellement dans la voiture de police. Un huis clos, pesant, étouffant, douloureux. le migrant, ne parlant pas la langue française, restera silencieux tout du long,ne comprenant pas ce qu'il se passe, craignant pour sa vie. Dans son pays d'origine, il est menacé de mort. Alors le conduire à l'aéroport signifie le conduire à l'échafaud.
D'une entorse au règlement à l'autre,car Virginie en particulier veut en savoir plus, le questionnement va devenir douloureux, va bousculer les certitudes, et amener la brigade à douter puis à tenter de se positionner mais ...... je ne veux pas annoncer le dénouement; je laisse le lecteur parcourir le même cheminement que la brigade, le laisser se poser les mêmes questions, juger en son âme et conscience.
Je terminerai par le titre: le mot POLICE écrit à l'envers , tel qu'il peut apparaître dans un rétroviseur. Cela intrigue car le lecteur se demande ce que va réfléter ce miroir, ou bien si la réalité est bien le reflet de ses propres préjugés.
Un grand merci à l'auteur d'avoir abordé ce sujet difficile et malheureusement tellement d'actualité.
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Lu juste après "entre deux mondes " de Norek car j'ai vu une vidéo où Norek nous incite à lire Hugo Boris
Déception lors de cette lecture
Je m'attendais à un autre sujet
La jungle de Calais puis juste après la reconduite aux frontières ça fait trop je crois pour moi
Je me suis ennuyée les 2 tiers du livre avec l'histoire entre Virginie et Aristide , l'avortement en toile de fond
Le départ des trois policiers vers l'aéroport Charles de Gaulle avec l'expulsé Tadjik là on y est ..... on entre dans le vif du sujet
Beaucoup d'émotion , de suspens , de questionnement
Et une fin totalement improbable qui m'a déçue
Avis très mitigé sur ce livre donc

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Avant de lire ce livre, je me doutais, au vu des échos que j'ai eu, que ce serait une lecture forte en émotions et ressentis. Je n'ai pas pris de claque dans la figure… Moi je me suis carrément pris un train… en pleine face, à pleine vitesse. Ce livre est un gros, un énorme coup de coeur. Un coup de coeur total, puissant, pour chaque page, chaque ligne. Un coup de coeur pour toutes les émotions qu'il m'a fait ressentir, tous les sentiments. Courage, envie, fierté, ras le bol, détresse, douleur et espoir. L'espoir…J'ai eu l'impression de grimper un escalier, l'espoir augmentant au fur et à mesure des marches, puis la sensation de dégringoler à quelques marches du palier, revenir en bas et recommencer, marche après marche. C'est bluffant, percutant, sans jamais tomber dans les clichés ou même les jugements. Ce n'est pas comme une série télé où les flics sortent du travail tout content en laissant les choses derrière eux, non. Dans ce livre et dans la vie, difficile de laisser sa vie personnelle aux vestiaires. Difficile de laisser sa journée dans le casier ou à la porte de son domicile. Difficile de ne plus penser. Ce livre montre la vraie vie, le vrai quotidien. Celui de femmes et d'hommes exerçant un métier qui peut être si ingrat. Devant obéir aux ordres, coûte que coûte. Un métier où vous pouvez être adulé un matin et détester le soir venu, par les mêmes personnes. Que dire de la mission qu'ils mènent entre ces pages ? Que dire de cet homme condamné à partir… ? Des choses tellement d'actualité qu'on ne peut rester insensible. Des choses empli d'une vérité que l'on préfère taire. La plume de l'auteur est tantôt tranchante, piquante, elle crisse sur le papier. Tantôt bouleversante et surtout, toujours juste. Il y a de très bonnes descriptions. Elles sont si détaillées, que j'ai été happée entre les lignes. J'ai eu l'impression d'être la cinquième occupante de cette voiture. L'impression d'être assise entre Virginie et cet homme. Un huis clos où les personnages s'évadent par la pensées. Ce livre peut vraiment faire prendre conscience à certaines personnes ce qu'est réellement le quotidien de certains gardiens de la paix. le combat qu'ils doivent mener chaque jour avec leurs consciences, avec ce qu'ils pensent et les ordres qu'ils reçoivent. Ont-ils vraiment tout les droits dans ce métier ? Assurément non. Ce roman est à découvrir. Ce roman doit être lu et je vous le conseille fortement. Parce que derrière l'uniforme, derrière le visage grave de circonstance, il y a des femmes, des hommes, avec leurs doutes, leurs envies, leurs vies. Des femmes, des hommes, comme vous et moi. Parce que derrière le regard d'un réfugié, il y a un passé dans un autre pays. Un passé difficile le poussant à trouver refuge ailleurs. C'est avec le coeur serré que j'ai refermé ce livre. En ayant envie d'avoir des nouvelles, de savoir comment ils vont.
Lien : https://laurielucasetseslect..
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Trois gardiens de la paix sont missionnés pour reconduire un étranger à l'aéroport Charles de Gaulle pour expulsion. Bien que cette mission ne relève pas de leurs attributions, ils ont acceptés cette mission pour soulager leurs collègues qui font face à un incendie du centre de rétention. Tout le livre est un huis-clos qui se déroule dans la voiture. le temps du trajet, la vie de chacun des personnages va basculer...

Hugo Boris nous montre les hommes derrière les uniformes. Sa maîtrise de la narration nous accroche dès le début et il soulève beaucoup de problèmes de la société actuelle. Il nous parle de la police "en tenue" dont on ne parle jamais dans les romans policiers (qui ne parlent que des inspecteurs). Il nous montre comment cette police du quotidien se retrouve confrontée à tous les problèmes de la société. Ils sont les derniers remparts d'une série d'échec (de l'éducation, de l'insertion, de la justice, de la politique migratoire...).

Je suis surpris que ce roman n'ait pas suscité plus d'échos alors que nous venons de passer une grève inédite des services de police. Plus largement, ce livre parle du mal être au travail. Quand on demande une tâche impossible à quelqu'un, comment gérer personnellement la faillite d'un système ? Ces questions, qui sont soulevées sur la police, pourraient très bien s'appliquer à beaucoup d'autres corporations (profs, monde médical, armée...). A tout cela Hugo Boris ajoute les problèmes brûlants posés par la crise des réfugiés.

Voici donc un livre très intéressant et qui se dévore. C'est bien fait et c'est intelligent, alors ne vous privez pas !
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A travers le personnage central de Virginie, Police nous offre une immersion dans le quotidien des policiers français. On prend alors conscience de toutes les horreurs auxquelles ils sont confrontés chaque jour mais aussi de l'urgence permanente, des insultes, des coups, du stress... Un métier difficile, qui leur fait voir le pire.

Dans ce roman, chacun des personnages est à un moment charnière de sa vie. Virginie se prépare à avorter suite à une aventure avec son collègue Aristide; celui-ci, même s'il joue le mariole de service, se rend compte que sa vie est vide de sens et Erik, le plus âgé et le plus gradé de l'équipage, est usé par son métier et rêve d'enfin pouvoir s'arrêter. Tous ces éléments, que l'on pourrait croire inutiles, vont en réalité conditionner la suite de l'histoire.

Le temps d'un trajet, on assiste donc à un huis clos particulièrement prenant dans cette voiture de police qui se dirige vers Charles-de-Gaulle. Peu à peu, les personnalités se dessinent, la tension monte et les policiers se mettent à douter, se demandant comment sauver la vie de cet homme, qui espérait trouver refuge en France. Mais son comportement, résigné et craintif, les déstabilise.

J'ai aimé l'écriture et l'approche d'Hugo Boris, qui place le lecteur au coeur de l'action. Grâce à lui, j'ai vraiment eu l'impression d'être la cinquième personne assise dans cette voiture et, jusqu'à la dernière minute, je me suis sentie prise au piège de ce cas de conscience. Que faire?
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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